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Les différents types de crabes de la mer de Béring

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Les crabes de la mer de Béring ont une valeur commerciale approximative comprise entre 100 $ et 130 $ le kilo. Entre 1975 et 2018, ces crabes étaient la deuxième espèce la plus précieuse pour les pêcheurs.
Les différents types de crabes de la mer de Béring
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Avez-vous entendu parler des crabes de la mer de Béring ? Célèbre grâce à des documentaires sur la pêche, la mer de Béring abrite une grande variété d’espèces. Celle-ci est située au nord de l’océan Pacifique, séparant le continent asiatique du continent américain.

Les animaux marins qui y vivent soutiennent la vie de nombreuses personnes, c’est pourquoi elle est considérée comme une zone importante pour la pêche. Ce plan d’eau se distingue surtout par l’une de ses ressources les plus précieuses : les crabes de la mer de Béring.

La vie dans ces eaux froides et difficiles fait que les prix de ces crabes sont assez élevés. Certains sont considérés comme de véritables délices, dignes d’un menu de luxe. Apprenez-en plus sur ces crabes dans les lignes suivantes.

Le crabe royal du Kamtchatka (Paralithodes camtschaticus)

Ce crabe est l’une des principales espèces pêchées dans la mer de Béring. Sa répartition est assez large, puisqu’on le trouve du Japon, en passant par le Kamchatka et la Russie, jusqu’aux côtes de l’Amérique du Nord. Il appartient au groupe des crabes royaux, qui se distinguent par leur grande taille et leur forme épineuse.

Ce crustacé arbore une couleur rouge. Quant à sa carapace, elle peut mesurer jusqu’à pouvant 17 centimètres de large.

De plus, c’est un décapode. Il a donc 10 pattes : 2 en forme de pince, 6 qui servent à marcher et les 2 dernières, peu perceptibles, se trouvent près de ses mâchoires. La forme de son corps et ses extrémités qui peuvent mesurer près 1,8 mètres de long lui ont valu le surnom de « crabe géant ».

Cet organisme habite généralement les profondeurs de la mer et s’enfouit dans les bancs de sable. Il se déplace uniquement pour se nourrir. Cependant, en hiver et au début du printemps, il migre vers la surface pour se reproduire. Les pêcheurs profitent de cette situation pour le capturer, en suivant les règles établies par les gouvernements locaux.

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Le crabe royal doré (Lithodes aequispinus)

On trouve ce décapode de la Colombie-Britannique, en passant par les îles Aléoutiennes, jusqu’aux régions de la mer du Japon. Comparé au crabe précédent, celui-ci est plus petit : il pèse en moyenne 3 kilogrammes.

Malgré son nom, la couleur de ce crustacé va du jaune terne au brun doré, ce qui le distingue des autres espèces. Hormis cela, il partage les mêmes caractéristiques physiques avec les espèces susmentionnées : il a 5 paires de membres et migre vers les eaux de surface de l’hiver au printemps, entre autres.

Au départ, cette espèce était pêchée par erreur, puisque l’objectif était de capturer les premiers crabes de notre liste. Cependant, il a été introduit sur le marché comme alternative, car sa saveur est généralement un peu plus sucrée et plus légère que celle des autres espèces.

Lithodes couesi, l’un des crabes de la mer de Béring

C’est le type de crabe royal le plus petit et le plus rare de la mer de Béring. On le trouve dans le golfe d’Alaska, du Pacifique oriental à San Diego. Pour cette raison, les pêcheurs considèrent que cette pêche n’est pas viable, malgré le fait que ce crabe oit considéré comme un mets délicat.

La carapace écarlate de cet invertébré ne mesure que 11,5 centimètres de large. L’espèce se trouve généralement à des profondeurs allant jusqu’à 180 mètres, mais on ignore encore beaucoup de choses sur cet invertébré.

Paralithodes ornithorynque, un autre des crabes royaux

Ce décapode est considéré comme le plus grand des crabes royaux de la mer de Béring, car sa population est généralement légèrement plus importante que celle du premier crabe cité. À l’heure actuelle, leurs noyaux reproducteurs sont répartis sur l’île de San Mateo et les îles Pribilof.

Cependant, en dehors de Béring, on trouve des groupes de ces crustacés. Et ce, en particulier dans les mers du Japon et de l’Amérique du Nord.

L’aspect de cet invertébré est similaire à celui des précédents, avec la particularité que ses extrémités sont bleuâtres. Leur carapace est généralement brun rougeâtre.

Seuls les habitants pouvaient capturer ce crabe, car sa population était réduire. Désormais, grâce à la période de fermeture commerciale — qui a existé durant les années 1990 et 2000 —, sa population a augmenté. Pour cette raison, le gouvernement de l’Alaska a maintenant autorisé le commerce de l’espèce.

Chionoecetes bairdi et Chionoecetes opilio

Bien qu’il s’agisse d’espèces différentes, ces crustacés coexistent dans les mêmes habitats. Aussi, ils sont tous deux appelés “crabes des neiges”.

Tous deux habitent la mer de Béring, mais leurs populations s’étalent le long des côtes de l’Alaska. En effet, on sait que, du fait de leur parenté, ces espèces se sont hybridées, créant ainsi des populations présentant les caractéristiques des deux espèces d’origine.

Ces décapodes sont beaucoup plus petits que les autres de la liste : leur carapace mesure à peine 7 centimètres de large. De plus, ils se distinguent par les deux bosses situées près de leur bouche. Quant à leur corps, il est généralement brun rougeâtre, avec des granules saillantes sur les bords.

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Le crabe de Dungeness (Metacarcinus magister)

Bien que cette espèce ne se trouve pas dans la mer de Béring, elle peut être capturée autour de ces eaux. Sa distribution couvre les côtes de l’Alaska, atteignant la baie de Magdalena au Mexique. Ce décapode ne fait pas partie des crabes royaux. Cependant, c’est une bonne alternative économique, car il a une bonne saveur et sa population est abondante.

Ce crustacé brun grisâtre a une carapace lisse qui mesure jusqu’à 20 centimètres de large. Il habite généralement des profondeurs de 230 mètres, dans des fonds vaseux ou sableux, dans lesquels ils se protègent en s’enfouissant.

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Comment les crabes de la mer de Béring sont-ils pêchés ?

La saison de pêche commence pendant les mois d’automne, principalement dans les eaux autour des îles Aléoutiennes. À l’origine, des chaluts étaient utilisés pour attraper les poissons et les crabes de la mer de Béring. Cependant, des pièges en forme de boîte ont rapidement été développés, afin de capturer sélectivement les crabes.

Ces boîtes sont constituées d’un cadre en acier entouré de mailles en nylon. Une fois cette structure libérée, elle reste au fond de la mer  pendant quelques jours avant la collecte, pour laisser le temps à l’appât de fonctionner. Selon la zone et la profondeur à laquelle ce piège est relâché, une ou plusieurs espèces de décapodes peuvent être capturées.

La tâche peut sembler simple, mais elle ne l’est pas, puisque le défi pour les pêcheurs consiste à survivre aux eaux glacées et au froid extrême. Le gouvernement des États-Unis la considère comme le type de pêche commerciale le plus dangereux. Cela est dû à l’infinité d’accidents qui se sont soldés par la mort certaine de membres des navires.

Actuellement, des garde-côtes ont été embauchés afin de réduire la mortalité lié à cette activité. Cependant, le nombre d’accidents est encore élevé et il y a encore des gens capables de risquer leur vie pour cet “or rouge”. En 2005, une série documentaire intitulée Deadliest Catch a été diffusée, laquelle décrivait les dangers de la pêche dans la mer de Béring.

La réglementation de la pêche

Toutes les espèces cités étant des espèces convoitées, les pêcheurs surexploitent ces ressources. Pour cette raison, des restrictions ont été imposées pour contrôler la situation : désormais, les bateaux ne peuvent garder que des spécimens mâles mesurant plus de 12,3 centimètres de large.

La libération des femelles reproductrices permet aux populations de ces espèces de se régénérer, et ainsi de maintenir un équilibre entre les deux parties.

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Grâce aux efforts du gouvernement local, les crabes de la mer de Béring ont survécu à la surexploitation. Bien que cela paraisse étrange, prendre soin de ces crustacés, c’est protéger le travail des pêcheurs et de leurs familles. Ces efforts servent les deux parties : la nature ne fournit pas des ressources illimitées, mais elle fournit des ressources renouvelables.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


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