Le crapaud sage-femme commun, un habitant du sud-ouest de l'Europe et des Alpes
Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero
Le petit crapaud sage-femme commun (Alytes obstetricans ) n’a pas l’apparence d’un crapaud typique. Il s’agit en effet d’un petit amphibien à la peau verruqueuse et au corps robuste.
Ces amphibiens se distinguent ainsi par leur corps couvert de verrues rougeâtres. Leur coloration peut être très variée, allant de tons pâles au brun café. Ils présentent également des taches sur la gorge et la poitrine, lesquelles peuvent être de plusieurs couleurs, y compris noir, marron, olive, vert ou gris.
Les mâles sont un peu plus petits (42 millimètres de long) que les femelles, lesquelles mesurent environ 55 millimètres à l’âge adulte. Ils possèdent par ailleurs des pupilles verticales en forme de fente dans leurs grands yeux.
Répartition et habitat du crapaud sage-femme commun
Cet animal se trouve dans huit pays européens : Portugal, Espagne, France, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Allemagne et Suisse. Trois sous-espèces européennes ont à ce jour été signalées. Le Royaume-Uni est le premier pays à avoir introduit l’espèce.
Cette espèce peut vivre en bord de mer, par exemple aux Asturies et au Pays basque comme jusqu’à 2400 mètres d’altitude, dans les Pyrénées. La plupart des populations vivent à des altitudes comprises entre 200 et 700 mètres au-dessus du niveau de la mer en Europe centrale. Elles vivent en revanche rarement en dessous de 200 mètres.
Son comportement
Le crapaud commun sage-femme préfère la vie terrestre ; il ne vit dans l’eau que lorsqu’il est un têtard. Ces petits amphibiens se cachent dans des trous ou sous des troncs pour éviter que leur peau ne sèche. Un spécimen creusera son propre terrier s’il ne trouve aucun abri.
Le crapaud commun sage-femme sort généralement du terrier au crépuscule et lorsqu’il pleut pour trouver des insectes et des arthropodes. Les adultes peuvent hiberner sous terre pour se protéger du gel pendant les mois d’hiver.
Son comportement reproducteur
Les mâles appellent tous les soirs pendant plusieurs heures lors de la saison de reproduction. Il est parfois possible de les entendre faire leurs appels depuis leurs terriers pendant la journée.
Certains témoignages indiquent que les femmes tendent à préférer les mâles qui appellent plus fréquemment. Elles rappellent le mâle de leur choix, ce qui est rare parmi les autres anoures.
La compétition entre mâles pendant la saison de reproduction est strictement vocale. Les diverses recherches ne mettent en exergue aucune agression directe entre individus.
La paternité exemplaire du crapaud commun sage-femme
La saison des amours varie entre fin mars et début août. Les femelles peuvent produire jusqu’à quatre couvées par saison de reproduction.
Ces amphibiens sont bien connus pour leur comportement de soins parentaux. Les mâles attachent les rangées d’œufs de la femelle à leurs corps. Ils les portent donc sur le dos jusqu’à ce qu’ils éclosent. Les mâles relâchent alors les têtards dans les plans d’eau.
Le crapaud commun sage-femme peut également maintenir temporairement les œufs hors de l’eau, où ils risquent fort d’être mangés. Les mâles peuvent transporter environ 150 œufs autour de leurs chevilles pendant une saison de reproduction. Cela équivaut à environ trois couvées.
Les mâles maintiennent les œufs humides en choisissant l’emplacement adéquat et en prenant parfois des bains. Les œufs éclosent au bout de 3-6 semaines.
Les têtards sont alors déposés par le mâle dans une petite étendue d’eau. Les larves mesurent environ 15 millimètres lors de l’éclosion. Elles subissent une métamorphose après un an de vie.
La prédation
Les crapauds commun sages-femmes excrètent une puissante toxine odorante à travers les verrues de leur dos pour se défendre contre les prédateurs lorsqu’ils sont menacés. Cette toxine est extrêmement efficace et peut être mortelle.
La toxine peut en effet tuer une vipère en quelques heures. Les têtards ne peuvent pas produire cette toxine. Ils sont donc vulnérables aux prédateurs au cours de leur développement.
Les menaces pour la conservation du crapaud sage-femme commun
La perte d’habitat est le principal facteur du déclin de cette espèce. D’autres changements affectent négativement les conditions microclimatiques (par exemple, le drainage temporaire de l’eau).
D’autres raisons possibles de la diminution de l’espèce sont l’augmentation des prédateurs (naturels ou introduits) et la transmission de maladies. Les experts en comportement animal rapportèrent néanmoins que le crapaud commun sage-femme peut occuper des habitats modifiés par l’homme tels que les parcelles agricoles et les zones urbaines.
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