La grenouille-taureau, une espèce envahissante

La grenouille-taureau est une espèce envahissante dispersée dans le monde entier. En raison de son taux de natalité élevé et de son comportement agressif, elle est un amphibien capable de pousser à se déplacer et même de détruire d'autres espèces plus faibles.
La grenouille-taureau, une espèce envahissante

Dernière mise à jour : 22 mars, 2019

La grenouille-taureau est une espèce d’amphibien de l’ordre des Anura. Elle appartient à la famille des Ranidae et au genre Lithobates. Son nom scientifique est : Lithobates catesbeianus.

Bien que difficile à croire, cette grenouille envahissante est originaire de l’est de l’Amérique du Nord. On l’a introduite dans d’autres régions d’Amérique et d’Eurasie. Son nom commun, “ouaouaron”, elle le doit à son grognement, qui est profond et résonnant, et qui , en fait, rappelle en quelque sorte le rugissement d’un taureau.

La grenouille-taureau est considérée comme une espèce envahissante avec un haut niveau d’efficacité. Elle est difficile à éradiquer dans les endroits qu’elle envahit, affectant ainsi beaucoup d’autres espèces. Voilà donc pourquoi elle figure parmi les vertébrés envahissants les plus nuisibles. Elle est, par ailleurs, considérée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) comme l’une des 100 espèces les plus envahissantes dans le monde.

Caractéristiques de la grenouille-taureau

La grenouille-taureau mesure environ 9 à 15 centimètres du museau à la queue. Elle croît rapidement au cours des huit premiers mois de sa vie et pèse généralement de 5 à 175 grammes. Il est important de mentionner qu’elle pèse dans son état le plus mature jusqu’à 500 grammes.

La grenouille-taureau a une couleur qui varie du café aux différentes nuances de vert. Cependant, elle présente souvent des taches  foncées sur le dos.

La grenouille-taureau est sexuellement dimorphe. Les mâles sont plus petits que les femelles. De même, les tympans des grenouilles-taureau diffèrent selon leur sexe. Il est à souligner que les tympans des mâles sont de plus grande taille, tandis que ceux des femelles sont à peu près de la même taille que leurs yeux.

 

La grenouille-taureau a la capacité d’hiberner et peut vivre jusqu’à dix ans. De plus, cette grenouille est un excellent transmetteur de parasites et de maladies qui affectent principalement les amphibiens indigènes. Ce qui en fait une espèce dangereuse à introduire dans des milieux non indigènes.

Répartition et habitat de la grenouille-taureau

La grenouille-taureau est une espèce dont l’aire de répartition naturelle s’étend du Sud du Canada à l’Est et au Sud des États-Unis jusqu’au Nord du Mexique. Cette espèce a été introduite dans de nombreux pays du monde, principalement pour l’aquaculture.

Dans le cas particulier de l’Amérique du Sud, on a signalé la présence de populations sauvages de cette espèce au Brésil, au Venezuela, en Équateur, en Colombie, au Pérou, en Uruguay et en Argentine. Aux Antilles, elle a été introduite à Cuba, en Jamaïque, à Porto Rico et en République dominicaine.

Quant à l’Europe, on a signalé sa présence en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Belgique, en Grèce, en France, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Mais aussi en Asie, notamment en Chine, en Indonésie, au Japon, en Malaisie, à Singapour, en Thaïlande, à Taiwan, à Hawaii et aux Philippines.

grenouille-taureau

On la considère aussi comme exotique au Mexique (désert de Sonora, plateau central, péninsule de Baja California et Tamaulipas) et aux Etats-Unis (Californie et Colorado), où on l’a introduit au début du 20ème siècle.

La grenouille-taureau a une grande capacité d’adaptation et peut occuper une grande variété d’habitats. Son habitat naturel correspond à des plans d’eau permanents, de préférence peu profonds, calmes et chauds, comme les lacs et les marais.

De plus, elle est capable de survivre dans des sites très contaminés. Il s’agit donc un animal capable de s’adapter à une grande variété de conditions défavorables, y compris celles produites par la pollution environnementale.

Comportement et reproduction de la grenouille-taureau

Au moins trois types d’appels différents ont été enregistrés chez des grenouilles mâles dans des circonstances différentes. Il s’agit notamment des appels territoriaux comme menace ou avertissement à d’autres mâles, des appels pour attirer les femmes, ou encore des appels qui incitent au combat.

La grenouille-taureau se nourrit d’un grand nombre d’espèces de vertébrés et d’invertébrés. Parmi ses proies, on trouve des rongeurs, des poissons, des serpents, des têtards, des oiseaux, des chauves-souris, des insectes, des vers, des crabes, des vers, des escargots, des coléoptères et même d’autres spécimens de grenouilles-taureaux. Mais son régime alimentaire habituel n’est composé que d’insectes.

La saison de reproduction de la grenouille-taureau dure généralement deux à trois mois. Les mâles se placent dans la zone d’accouplement, généralement près d’une mare d’eau, d’où ils appellent les femelles. Chaque mâle essaie d’être à une distance de prudence de trois à six mètres des autres mâles, pour éviter les conflits.

Après avoir sélectionné un mâle, la femelle pond des œufs sur son territoire. Ces œufs sont fécondés par le mâle à l’extérieur, c’est-à-dire une fois qu’ils sont sur son territoire. Une ponte peut comprendre jusqu’à 20 000 œufs.

 

Les têtards nouveau-nés préfèrent vivre en eau peu profonde. Cela peut s’expliquer par le nombre moins élevé de prédateurs dans ces endroits. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils ont tendance à se déplacer vers des eaux plus profondes.

Les têtards pompent l’eau à travers leurs branchies. Ils attrapent ainsi les bactéries, les algues unicellulaires, les protozoaires, les grains de pollen et autres petites particules.

Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils commencent à ingérer de plus grosses particules et utilisent leurs dents pour racler la superficie. Le temps de métamorphose de la grenouille-taureau dépend de la région où elle grandit. Dans les endroits généralement chauds, elle peut mûrir en quelques mois. Alors que dans des endroits beaucoup plus froids, cela peut prendre jusqu’à trois ans, pour la simple et bonne raison que les eaux plus froides ralentissent le processus de métamorphose. On estime que la durée de vie maximale dans l’environnement sauvage est de 8 à 10 ans. Cependant, une grenouille-taureau vit en captivité pendant près de 16 ans.

La grenouille-taureau en tant qu’espèce envahissante

Les espèces envahissantes sont celles qui viennent d’ailleurs et qui s’introduisent dans un écosystème qui n’est pas le leur. Le moment où une espèce envahissante fait des ravages, c’est lorsqu’elle commence à établir des populations et à avoir une progéniture fertile. Et que, de plus, elle n’a aucun prédateur qui peut contrôler sa reproduction excessive.

grenouille-taureau

La grenouille-taureau cause un déséquilibre dans l’écosystème. Elle rivalise avec les espèces indigènes au niveau de l’espace et de la nourriture. Les espèces autochtones limitent ainsi leur taux de reproduction.

De plus, elles peuvent éliminer les amphibiens indigènes directement par la prédation ou en interférant dans la recherche de nourriture. De même, elles peuvent le faire indirectement par la concurrence pour l’exploitation. Ce qui implique aussi la modification du comportement, l’altération de l’habitat ou l’introduction de maladies ou de parasites.

Cette grenouille est porteuse du champignon pathogène Batrachochochytrium dendrobatidis qui génère chez les amphibiens la maladie appelée chytridiomycose. Ce phénomène est responsable de l’extinction des amphibiens à l’échelle mondiale.

La grande diversité de son alimentation en fait un prédateur puissant. A tel point que là où elle décide d’envahir, elle peut provoquer des extinctions locales par ingestion d’espèces indigènes. Tout cela se produit souvent dans différents pays où on remarque sa présence.

 


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  • Boelter, R. A. y  S. Z. Cechin (2007). “Impact of the bullfrog diet (Lithobates catesbeianus. Anura, Ranidae) on native fauna: case study from the region of Agudo – RS – Brazil”. Natureza & Conservação, V-2: 115-123.

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