L'importance des herbivores
On parle beaucoup du rôle des carnivores dans les divers écosystèmes en raison de l’importance du réseau trophique dans la nature. Mais, il ne fait aucun doute que l’importance des herbivores n’est pas à négliger, comme l’a démontré une étude dans les Alpes.
L’étude, réalisée par l’Institut Fédéral de Recherche Suisse, démontre l’importance des herbivores à travers leur disparition sélective dans l’écosystème. Le travail publié dans la revue Nature Communications se base sur l’installation de clôtures qui excluent des animaux.
Ces systèmes permettent d’éloigner différents animaux de ces prés. On a utilisé des clôtures de différentes tailles pour vérifier l’importance des herbivores de n’importe quelle espèce. Certaines clôtures permettaient le passage de petits mammifères comme le lapin, notamment. D’autres, en revanche, empêchaient même le passage des escargots.
L’importance des herbivores : qu’en est-il ?
Les chercheurs ont pu constater que lorsque les grands mammifères sont absents, ce sont d’autres espèces de plantes qui poussent. Ceci pourrait avoir de graves conséquences pour toutes les communautés d’espèces de notre écosystème.
Les chercheurs ont également réussi à exclure tous les animaux. Dans ce contexte, les plantes ont réduit encore davantage leur rapport aux bactéries ou autres composants des écosystèmes.
Cela signifie que l’écosystème fonctionne moins bien. En réduisant les échanges entre les êtres vivants, il y a moins de stabilité, moins de nutriments, de mouvements d’énergie et de minéraux, et moins d’espèces de plantes.
Les chercheurs ont remarqué que les invertébrés jouent un rôle essentiel dans tout écosystème. Pourtant, beaucoup d’études n’en tiennent pas compte en présence de grands ongulés comme les cerfs.
Ce qui inquiète désormais les chercheurs, c’est la façon dont cela affecte la baisse du nombre d’invertébrés dans les écosystèmes européens.
C’est pourquoi les chercheurs s’évertuent à protéger les invertébrés afin de défendre la biodiversité.
Fertilisants et élevage
Il ne s’agit pourtant pas de la première étude démontrant l’importance des herbivores dans les écosystèmes. En 2014, une étude a comparé des élevages du monde entier et a constaté que face à l’excès de fertilisants qui nuit à certaines populations d’invertébrés, l’élevage d’herbivores permettait de réguler l’écosystème.
Cette étude aussi a restreint l’accès des herbivores. Elle a ainsi remarqué que les pâturages peuplés par des antilopes, des vaches ou des cerfs ont une plus grande biodiversité que ceux présentant un excès de nutriments à travers les fertilisants.
La raison est simple. En fait, les animaux qui paissent empêchent certaines plantes de trop pousser et cacher ainsi le soleil aux autres. De plus, cela entraîne une diminution de leur consommation de nutriments. Par ailleurs, de nombreuses plantes ne nécessitent que peu de nutriments. Ainsi, un excès provoqué par les fertilisants entraîne une certaine concurrence.
L’étude s’est aussi intéressée au recours à des herbivores domestiques. Cela nous rappelle alors l’importance de l’agriculture extensive ou de techniques comme la transhumance.
Et il est vrai que les plantes apprivoisées par l’homme ont généralement des besoins en nutriments plus importants. D’ailleurs, elles produisent justement des fruits plus gros. Cependant, de nombreuses plantes sauvages nécessaires à la préservation des populations d’invertébrés ne poussent pas si elles doivent entrer en compétition entre elles.
Bien sûr, les grands carnivores comme le loup jouent un rôle essentiel dans nos écosystèmes. Mais il faut prendre conscience du fait que tous les animaux ont un rôle primordial dans la nature. Par conséquent, il est vital de les protéger.
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A.C. Risch, R. Ochoa-Hueso, W.H. van der Putten, J.K. Bump, M.D. Busse, B. Frey D.J. Gwiazdowicz, D.S. Page-Dumroese, M.L. Vandegehuchte, S. Zimmermann & M. Schütz “Size-dependent loss of aboveground animals differentially affects grassland ecosystem coupling and functions”. Nature Communications DOI: 10.1038/s41467-018-06105-4.
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