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Les caractéristiques de la vision du serpent

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Vous allez être surpris par les caractéristiques uniques de la vision du serpent. Sans aucun doute, ce sujet vous permettra de mieux comprendre le monde de ces animaux fascinants.
Les caractéristiques de la vision du serpent
Luz Eduviges Thomas-Romero

Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

La vision du serpent présente des caractéristiques particulières. Cependant, il n’est pas possible de généraliser, car il existe plusieurs milliers d’espèces de serpents.

Les yeux des serpents ne sont pas très différents de ceux de la plupart des vertébrés terrestres. La plupart des scientifiques pensent que les serpents ont dû « réinventer leurs yeux » d’une manière ou d’une autre.

Cette idée est associée à leurs origines souterraines ou sous-marines. Certains serpents ont une perception amplifiée. Découvrez ci-dessous certaines des adaptations sensorielles les plus curieuses des serpents actuels.

La structure des yeux du serpent

La vision du serpent a un mécanisme de focalisation de l’image en déplaçant la lentille d’avant en arrière. Cela distingue les serpents de la plupart des animaux qui font la mise en point en modifiant la courbure de la lentille.

Il est à noter que le serpent n’a pas de paupières. À la place, il a une écaille oculaire transparente, qui fonctionne comme une sorte de lentille de contact. Il est intéressant de savoir que cette écaille se renouvelle à chaque fois que le serpent perd sa peau.

Les adaptations de la vision d’un serpent varient en fonction de ses habitudes de vie. Par exemple, les serpents souterrains les plus primitifs ont des yeux assez simples. Ils n’ont que des tiges qui leur permettent de distinguer la lumière des ténèbres.

La plupart des serpents diurnes ont des pupilles rondes, des cônes qui leur permettent de voir les détails et les couleurs et des bâtonnets sensibles aux conditions de faible luminosité.

Certains yeux sont plus complexes

L’anatomie oculaire des serpents est généralement très diversifiée. Il est donc plausible que certaines espèces aient des yeux assez complexes, encore plus que ceux de certains vertébrés. Les serpents sont capables de filtrer la lumière UVA, afin de réduire la quantité d’éclairage qui atteint la structure visuelle et protéger cette dernière.

Selon une étude publiée par Oxford University Press, les molécules qui composent les cônes des yeux des serpents sont différentes de celles trouvées chez les vertébrés. Ces protéines sont appelées opsines et sont chargées de détecter la « couleur » des objets. Pour cette raison, il est probable que ces reptiles soient capables de détecter des “couleurs” que les humains ne connaissent pas.

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Le sixième sens associé à la vision des serpents

Les vipères, les pythons, les boas, les serpents à sonnettes et encore d’autres espèces ont un « sixième sens ». Les mammifères et même d’autres reptiles ne peuvent pas s’en vanter.

Ces serpents ont des fossettes spéciales ou « cavités thermosensibles ». Alors que les vipères à fosse n’ont qu’une seule paire située de chaque côté de leur gueule, les pythonides ont plusieurs fosses labiales sur la lèvre supérieure, la lèvre inférieure ou les deux.

Orgue à fosse ou fossette loréale

Cette fossette comprend deux chambres. La chambre interne a la température interne du serpent lui-même. Il ne faut pas oublier que les serpents sont des animaux à sang froid ou poïkilothermes, c’est-à-dire que leur température corporelle dépend de la température de l’environnement. Quant à la chambre externe, elle est dotée d’une membrane sensible aux variations de température de l’environnement.

Le serpent peut détecter la différence de température entre ces deux chambres. L’air dans la chambre se dilate lorsque la température augmente et active le nerf trijumeau. Le nerf trijumeau atteint le cerveau à travers le tectum optique, provoquant le chevauchement de l’image détectée par les yeux avec l’image infrarouge des puits.

Ainsi, les serpents détectent à la fois la lumière visible (comme nous) et le rayonnement infrarouge d’une manière impossible à imaginer. Les experts estiment que ce système sophistiqué peut détecter des changements de température aussi bas que 0,002 ºC.

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Une capacité extraordinaire

Les chercheurs ont trouvé une explication chimique à cette incroyable capacité qui les a intrigués pendant des décennies. Les serpents peuvent détecter l’infrarouge grâce à une protéine appelée TRPA1 : les fibres nerveuses sensorielles de l’orgue à fosse sont riches en cette protéine.

Étonnamment, nous, les humains, possédons une version de cette même protéine. Dans notre corps, TRPA1 fonctionne principalement comme un détecteur d’irritants chimiques et d’agents inflammatoires.

Ces études chez les serpents ont démontré que la membrane de l’orgue à fosse sert d’antenne passive pour la chaleur rayonnante. La protéine TRPA1, étant un canal thermosensible intégré dans les fibres nerveuses, traduit le signal d’énergie thermique en une impulsion nerveuse.

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Les avantages de la vision extraordinaire du serpent

Il est important de noter que le rayonnement infrarouge, ou rayonnement IR, est un type de rayonnement électromagnétique, avec une longueur d’onde plus élevée que la lumière visible. Le rayonnement infrarouge est émis par tout corps dont la température est supérieure à 0 degré Kelvin, c’est-à-dire -273,15 ºC.

La détection infrarouge offre une « vision thermique » au serpent qui lui permet de détecter sa proie. Cette capacité lui permet de détecter la présence de proies à sang chaud en trois dimensions, ce qui l’aide à cibler son attaque.

De plus, la superposition d’images thermiques et visuelles dans le cerveau du serpent lui permet de suivre les animaux avec une grande précision et rapidité. Jusqu’à présent, on sait que ce système est extrêmement sensible, les vipères peuvent détecter les proies à des distances allant jusqu’à un mètre.

Enfin, cette vision extraordinaire peut également lui permettre de déjouer la traque des prédateurs et d’autres êtres thermorégulateurs. Une capacité fascinante, n’est-ce pas ?


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