La vipère de Lataste survit aux mythes
Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero
La vipère de Lataste (Vípera latastei) est une espèce typique des régions au climat méditerranéen. Cet animal se trouve donc dans la péninsule ibérique et en Afrique du Nord. Ce serpent a été nommé ainsi en l’honneur du zoologiste Fernand Lataste.
Cette espèce est de taille moyenne mais, bien que timide, si elle se sent menacée, elle s’agrandit pour paraître plus grande. Si le danger persiste, l’animal n’hésitera pas à attaquer. Si vous voulez en savoir plus sur ce reptile mortel mais fascinant, lisez ce qui suit.
Comment reconnaître la vipère de Lataste ?
La première chose à remarquer chez cet animal est sa tête d’aspect triangulaire qui se différencie très bien du corps. Il a, en plus de son “nez retroussé” caractéristique, des yeux pénétrants d’iris jaune ou doré. N’oubliez pas que les vipères, contrairement aux serpents, ont une pupille elliptique verticale.
Quant au corps, il est relativement épais et la queue est proportionnellement courte. La longueur totale maximale enregistrée est de 73 centimètres, mais la plupart de ces vipères mesurent entre 50 et 60 centimètres.
Il est important de noter que la coloration est moins variable que chez la plupart des autres serpents européens. Ainsi, la couleur de fond de ce reptile va du gris cendré foncé au brun. Dans la région dorsale de la tête, il y a fréquemment deux bandes obliques sombres, qui peuvent se rejoindre dans la zone antérieure, formant un V inversé.
Enfin, sur son dos, il y a un motif en zigzag, très caractéristique. Par rapport aux autres espèces de serpents, le dimorphisme sexuel est réduit chez cette vipère.
Que faut-il attendre d’une piqûre de vipère de Lataste ?
La morsure de cette vipère est relativement grave. Bien que la toxicité de son venin soit plus faible que celle des autres serpents européens, la quantité de venin inoculée lors de la morsure est nettement plus élevée.
Dans une étude sur la fréquence des morsures de serpent chez l’homme en Espagne, un total de 125 cas de morsures ont été enregistrés entre 1965 et 1980. La mortalité annuelle causée par ce reptile est de trois à sept personnes, un taux très faible mais non négligeable.
Quels endroits préfère-t-elle habiter ?
C’est une espèce typique des régions à climat méditerranéen de type humide, sub-humide ou semi-aride. Elle préfère occuper les zones rocheuses sèches couvertes de buissons, mais aussi les forêts, les pentes raides et les murs de pierre avec une certaine végétation séparant les champs et les pâturages.
Tout au long de l’année, les serpents se trouvent le plus souvent dans des habitats boisés ouverts comportant des broussailles. Cependant, en été, ils se déplacent vers les rives des rivières et en hiver, dans des zones forestières moins ouvertes.
L’abondance des serpents
En général, tant dans la péninsule ibérique qu’en Afrique du Nord, la vipère de Lataste présente une distribution discontinue, avec des noyaux de population dispersés et isolés de densités modérées ou faibles.
Parmi les principaux facteurs qui menacent les populations de cette vipère, on peut citer les suivants :
- L’altération de l’habitat, que ce soit par des incendies de forêt, l’utilisation des terres pour l’agriculture ou le développement urbain, et la construction de routes.
- La présence de voitures.
- Une persécution due à l’aversion qu’elle suscite ou parce qu’elle est considérée comme une espèce nuisible.
La vipère de Lataste subit la persécution et l’ignominie
Depuis des temps immémoriaux, les serpents sont persécutés par l’homme, car ils ont la mauvaise réputation d’être des animaux dangereux et répugnants. De plus, ils ont fait l’objet de toutes sortes de fausses fables et légendes.
D’autre part, ils font l’objet d’un commerce illégal induit par la collecte et la superstition. Au Portugal, la vipère de Lataste est capturée et commercialisée pour des raisons superstitieuses. Leurs têtes sont vendues comme des amulettes. Cette pratique remonte au Moyen Âge.
Des stratégies de défense intelligentes
La principale stratégie antiprédatrice de cette vipère est le mimétisme. Le motif de couleur cendrée avec une bande arrière en zigzag y contribue : cela lui offre un haut degré de camouflage. Ce motif est particulièrement utile dans les zones de bruyères, d’ajoncs et de brousse génoise.
D’autre part, son comportement typiquement sédentaire et très discret contribue également à son camouflage. Lorsqu’elle est détectée, elle opte pour la fuite, mais si elle est capturée ou coincée, elle émet alors des sifflements menaçants et mord vigoureusement.
Comme nous l’avons vu, tous les préjugés ne sont pas fondés. Les serpents, comme les autres animaux, cherchent à survivre et n’attaquent que lorsqu’ils n’ont pas d’autre choix. Nous devons surmonter ces craintes injustifiées, car le respect de tous les êtres vivants (aussi dangereux qu’ils puissent nous paraître) est essentiel pour préserver la biodiversité de la planète.
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