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Le koala, un maître de l'adaptation à l'environnement

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Nous vous invitons ici à en découvrir plus sur le koala, un précieux animal que nous associons tous à l'Australie, et aussi une espèce menacée.
Le koala, un maître de l'adaptation à l'environnement
Luz Eduviges Thomas-Romero

Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Le koala (Phascolarctos cinereus) est le marsupial que nous associons tous à l’Australie, sa patrie. Le nom scientifique de cette créature primitive signifie « ours en poche cendré ».

Le koala sans défense est la dernière espèce vivante de la famille des fasccoli, des marsupiaux disparus il y a des millions d’années. En réalité, son seul parent proche vivant est le wombat (de la famille des Vombatidae) qui, avec d’autres familles éteintes, constitue le sous-ordre réduit des Vombatiformes.

Un mammifère singulier

Il est intéressant de savoir que le mot koala signifie dans la langue autochtone « sans boire ». Cela fait allusion au fait que cette espèce arborée ne se déplace pas à la recherche de sources d’eau. Nous pensons donc que l’animal tire toute l’eau dont il a besoin des feuilles d’eucalyptus qu’il mange.

Il ne fait aucun doute que manger de l’eucalyptus obéit à une stratégie de survie, car il n’a là aucun concurrent. Cependant, les adaptations qui lui ont permis de survivre avec cette ressource alimentaire rendent aujourd’hui cette espèce vulnérable.

En effet, sa maison, la forêt d’eucalyptus, se trouve aujourd’hui en voie d’extinction. Par conséquent, comprendre et divulguer les besoins spécifiques du koala constituent une autre étape dans les efforts de conservation.

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L’eucalyptus : un régime très spécifique pour le koala

Le koala a acquis une spécialisation exquise tout au long de son évolution qui lui permet de vivre avec un régime alimentaire basé quasi exclusivement sur les feuilles d’eucalyptus. Cette spécialisation est caractéristique dans la mesure où il ne mange qu’une trentaine des 600 espèces d’eucalyptus qui poussent dans sa zone de répartition.

D’un point de vue nutritionnel, les feuilles d’eucalyptus sont riches en fibres et pauvres en azote. Au fil du temps, le koala a fortement développé la partie intestinale appelée le caecum pour pouvoir digérer 1,3 kg de feuilles d’eucalyptys, sa principale adaptation.

Ce segment mesure environ deux mètres de long, étant ainsi beaucoup plus long que celui de l’homme chez qui im mesure six centimètres. Ce caecum extensif augmente la capacité de fermentation microbienne, améliorant ainsi l’obtention de nutriments. L’utilisation de l’eau contenue dans les feuilles se produit par ailleurs dans le caecum.

Son adaptation à la toxicité

Il existe une raison pour laquelle la consommation d’eucalyptus n’est pas courante chez les animaux. Il s’agit en effet d’une plante riche en tanins et autres composés hautement toxiques, par exemple les terpènes, qui sont également des composés volatils dégageant une odeur caractéristique.

Le koala développa plusieurs stratégies afin de tirer parti de l’eucalyptus comme aliment :

  • une salive idéale
    • Elle contient des protéines qui se lient aux tanins et les « retiennent », empêchant ainsi leur effet.
  • un odorat spécialisé
    • Les koalas sentent presque toujours soigneusement leur nourriture avant de manger. Le séquençage du génome du koala a permis de constater qu’il possède un nombre accru de gènes pour les récepteurs olfactifs par rapport aux autres espèces.
  • un palais sensible
    • Ledit séquençage a également permis d’identifier une expansion de la lignée du gène du récepteur voméronasal de type 1 (V1R), ce qui est cohérent avec sa capacité accrue à détecter, par dégustation, les métabolites secondaires toxiques de la plante.

Les bactéries intestinales sont essentielles pour vivre à base de feuilles d’eucalyptus

La période de lactation des jeunes de cette espèce dure jusqu’à douze mois. La mère commence à préparer son petit à son régime à base d’eucalyptus vers les six mois. La mère prédigère donc les feuilles et produit une bouillie fécale que le jeune mange directement de son cloaque.

La composition de cette bouillie est très différente de celle des matières fécales régulières. Elle ressemble en effet davantage au contenu du caecum. On y trouve une concentration élevée de bactéries qui y résident.

Le jeune koala se nourrit de cette bouillie pendant environ un mois. Cette bouillie constitue le régime alimentaire de transition pour pouvoir ensuite digérer seul le régime des adultes.

Les intestins du koala ne contiennent pas ces bactéries à sa naissance et il ne pourrait pas, sans elles, extraire suffisamment de nutriments des plantes.

Le koala sait profiter de l’eau

Des études sur le comportement du koala ont montré que l’humidité présente dans les feuilles d’eucalyptus est la principale source d’eau pour l’animal. L’apport est toutefois complété par de l’eau de pluie et celle de la rosée du matin.

Par ailleurs, le koala réduit presque complètement l’humidité dans les selles afin de conserver la plus grande quantité d’eau corporelle possible. Ses selles sont donc des granules très similaires à celles du chameau.

Il est néanmoins surprenant de savoir que la fonction rénale du koala ne ressemble pas à celle des animaux adaptés au désert. Elle est en effet typique des animaux vivants dans des environnements très riches en eau.

L’un des secrets pour vivre « sans boire » a été récemment révélé suite à l’analyse du génome du koala. L’étude a en effet révélé que leur langue pouvait surexprimer une protéine à forte affinité pour l’eau, l’aquaporine. Cette caractéristique peut donner au koala la capacité de « goûter l’eau » et de consommer sélectivement les feuilles les plus humides.

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Une espèce précieuse et menacée

En vertu de la loi de 1992 sur la conservation de la nature du Queensland, les kolas sont classés comme étant vulnérables dans toute l’Australie. Il s’agit donc d’une espèce protégée. Le Comité scientifique des espèces menacées a estimé en 2012 à 28 % le taux de déclin de la population.

Ce taux est fortement influencé par un grave déclin des forêts dans les régions de l’Outback australien, les régions plus exposées à la récente sécheresse.


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