Mante fantôme : habitat et caractéristiques

Relu et approuvé par le biologiste Samuel Sanchez

Écrit par Brayan Andres Guerra Parada

Dernière mise à jour : 24 août, 2023

La mante fantôme (Phyllokra paradoxa) est une espèce d’insecte qui appartient à la famille des Hymenopodidae (ordre des Mantodea) et est originaire d’Afrique australe. Son nom commun n’est pas vain, car elle présente une caractéristique de camouflage particulière avec laquelle elle fait semble d’être une feuille morte ou flétrie.

Cette adaptation biologique permet à la mante fantôme de passer inaperçue des prédateurs potentiels et, dans le même temps, l’aide à ne pas être facilement détectée par ses proies lors de la chasse. C’est un insecte facile à entretenir, qui est devenu un animal de compagnie populaire dans le monde de la terrariophilie. Découvrez ci-après ses principaux attributs et soins.

L’habitat de la mante fantôme

La mante fantôme est une espèce unique au monde que l’on trouve naturellement en Afrique, plus précisément sur le territoire qui s’étend du Sénégal à la Somalie, ainsi que sur l’île de Madagascar. Son habitat de prédilection est la garrigue et le biome de la forêt semi-aride, où elle se mêle aux feuilles et branches sèches.

Caractéristiques physiques

La mante fantôme se caractérise par le fait qu’elle est l’une des plus petites espèces de mante : elle ne mesure qu’entre 45 et 50 millimètres de long. Les couleurs qu’elle arbore lui permettent de se fondre dans l’environnement et de ressembler à une feuille morte ou en décomposition. Ces couleurs sont le brun, le gris verdâtre ou le noir.

Cet insecte passe par différentes mues de son exosquelette au cours de sa courte espérance de vie – pas plus d’un an – et sa vitesse de développement dépend de la quantité de nourriture qu’elle consomme et de son métabolisme. Fait intéressant : il a été observé que les couleurs de la mante varient selon le niveau d’humidité auquel elle est exposée :

• Couleur verte : humidité supérieure à 80 %
• Couleur marron clair : humidité proche de 70 %
• Coloration marron foncé : humidité entre 40 et 50 %
• Couleur noire : humidité inférieure à 30 %

Cette mante a une tête allongée avec un prothorax allongé et aplati. Elle présente également des protubérances à ses extrémités sous forme de creux qui facilitent son camouflage. De plus, elle a une quille dorsale qui ressemble à une feuille séchée, et les plis de ses ailes sont en fait des nuances de pigment.

Sa grande capacité à se fondre dans la litière végétale et son immobilité temporaire lui permettent de passer inaperçue aux yeux de ses prédateurs, tels que les oiseaux, qui ont tendance à ignorer les insectes qui ressemblent à l’environnement. Fait intéressant : la mante fantôme pratique également la thanatose – elle fait la morte – lorsqu’elle est menacée.

Si rien ne fonctionne, la mante peut prendre son envol grâce à ses ailes postérieures.

L’alimentation de la mante fantôme

Cet insecte est strictement carnivore et a une large préférence pour les proies volantes, comme les mouches ou les mites, qu’il capture dans des embuscades. Cependant, en captivité, il peut se nourrir de vers et de petits grillons, et il accepte également des cafards de taille appropriée.

Les mantes fantômes jouissent d’une meilleure santé lorsque leur alimentation est variée. Les jeunes peuvent se nourrir de mouches des fruits, mais la taille de leurs proies doit augmenter au fur et à mesure de leur croissance.

Reproduction

La reproduction de cet insecte a lieu entre 2 et 4 semaines après la dernière mue. Pour copuler, le mâle monte sur la femelle et la féconde intérieurement après plusieurs heures d’accouplement. A 3 semaines, la femelle dépose entre 5 ou 6 oothèques (sacs mousseux contenant des œufs) bruns sur les branches (milieu naturel) ou les parois (terrarium).

Les nymphes de la mante fantôme éclosent après 6 semaines d’incubation. Généralement, entre 10 et 30 nymphes émergent de chaque oothèque.

À la naissance, elles sont de couleur foncée. Après quelques jours ou semaines, elles prennent une teinte noire brillante qui peut varier dans le temps en fonction de l’humidité, comme expliqué précédemment.

Les soins en captivité

Étant une espèce africaine, la mante fantôme tolère bien les températures élevées. Cependant, elle peut également résister à des températures basses, bien que la température recommandée pour le terrarium ne doit pas descendre en dessous de 18 ºC. Quant à la température maximale, elle ne doit pas dépasser les 30 ºC.

L’humidité de son habitat en captivité doit osciller entre 60 % et 70 % pour les adultes. Les nymphes de cette espèce d’insectes nécessitent un taux plus élevé pour faciliter leurs mues : une humidité entre 70 et 80% est recommandée afin d’éviter d’éventuelles morts ou déformations.

Ce paramètre est essentiel pour la mue de cet animal, car une faible humidité fera que la mante fantôme ne pourra pas se détacher de son ancien exosquelette et elle perdra quelques membres. Et en cas d’humidité trop élevée (plus de 90 %), le nouvel exosquelette sera incapable de durcir et la mante fantôme aura des problèmes de santé.

En général, il est recommandé de prendre soin d’un couple composé d’une femelle et d’un mâle, chacun dans un terrarium de 35 centimètres de haut par 20 centimètres de large et 20 centimètres de profondeur.

Dans le cas des nymphes, elles peuvent être maintenues ensemble dans le même terrarium jusqu’à ce qu’elles grandissent un peu, car elles pratiquent beaucoup moins le cannibalisme.

Le terrarium doit contenir des branches, des plantes sèches ou tout objet simulant le biome de la forêt semi-aride. En matière d’éclairage, cette espèce n’a pas de grandes exigences : la lumière d’une fenêtre à proximité est plus que suffisante.

Les mantes ont besoin de beaucoup de ventilation pour prospérer. Assurez-vous que le couvercle du terrarium a beaucoup de trous.

En résumé, la mante fantôme est un curieux insecte qui a recours au camouflage pour survivre. La température et l’humidité sont des aspects importants à prendre en considération pour sa vie en captivité, tout comme son alimentation.