10 curiosités sur le concombre de mer


Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Les curiosités sur le concombre de mer ou holothuries sont nombreuses, mais très peu de gens en croiseront un dans leur vie. On trouve ces échinodermes dans les substrats marins du monde entier, et dans de nombreux cas, il est nécessaire de mettre ses lunettes de plongée et de plonger dans les eaux côtières pour voir un spécimen. Mais leur étrange physiologie en vaut la peine.
Nous n’avons pas tous accès à une plage, il faut donc parfois se contenter d’articles pour en savoir plus sur un animal marin. Poursuivez donc votre lecture pour découvrir le concombre de mer !
1. Le concombre de mer est un échinoderme
Le terme « concombre de mer » ne fait pas référence à une seule espèce, mais à un groupe d’échinodermes de la classe Holothuroidea. En raison de leur classification taxonomique, ils sont considérés comme des proches parents des étoiles de mer, des oursins et desphiures. Comme nous le verrons dans les lignes suivantes, leur anatomie justifie cette parenté.
Il y a environ 1700 espèces de concombre de mer et la plus grande variété se trouve dans la région marine du Pacifique asiatique. La classe Holothuroidea est divisée en 6 ordres et en 160 genres différents, elle est donc considérée comme un taxon assez diversifié au niveau génétique.
2. Il porte bien son nom !
Les concombres de mer portent ce nom pour une raison très spécifique. En général, ils ont tous ont une forme allongée et une silhouette vermiforme, mais conservent la symétrie pentaradiale typique des échinodermes. Cela signifie que leur corps se divise en 5 sections égales à partir de la bouche.
Selon les espèces, le spécimen peut avoir une forme cylindrique ou sphérique. La partie antérieure de l’animal contient la bouche et correspond au pôle buccal des oursins, tandis que son anus correspond à la section aborale des autres échinodermes. On peut ainsi dire que les concombres de mer vivent “sur le côté”.

3. Des animaux fascinants de toutes tailles
La taille moyenne des concombres de mer oscille entre 10 et 30 centimètres, mais il existe une certaine variabilité. Holothuria thomasi est la plus grande espèce du groupe, avec une envergure impressionnante de 2 mètres. Il se camoufle si bien dans les fonds marins qu’il n’a été découvert par l’homme qu’en 1980.
D’autres espèces de concombres de mer (comme Thyonina bijui) sont beaucoup plus petites et atteignent une taille maximale de 2 centimètres.
4. Des habitudes alimentaires très primitives
L’une des curiosités du concombre de mer concerne ses habitudes alimentaires. Toutes les espèces incluses dans ce groupe sont suspensivores ou détritivores, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de la matière organique libre présente dans la colonne d’eau ou dans les fonds marins.
Sous leur forme sédentaire, certains concombres de mer « sortent » de leur bouche des tentacules spéciaux, avec lesquels ils piègent les microparticules et le plancton en suspension dans l’eau. Certains d’entre eux sont stratégiquement placés dans des zones de courants, maximisant ainsi l’eau qui passe à travers leurs tentacules avec un effort minimal.
Dans certaines régions, les concombres de mer sont tellement nombreux qu’ils peuvent filtrer 190 kilos de matière organique par mètre carré en un an.
5. Un système digestif simple
Vous savez maintenant que les concombres de mer ont une série de tentacules buccaux qui, lorsqu’ils ne se nourrissent pas, ne se voient pas, mais le reste de leur système digestif reste à découvrir. Derrière la bouche, se trouve un pharynx avec des plaques calcaires et, dans de nombreux cas, c’est la seule partie dure du corps qui permet l’insertion des muscles.
Leur système digestif est très primitif. Certains concombres de mer ont un œsophage et un estomac, mais d’autres versent directement le contenu du pharynx dans un réseau intestinal. Celui-ci est enroulé sur lui-même et se termine par une ouverture anale très simple.
6. Le concombre de mer n’a pas de cerveau
L’une des curiosités les plus fascinantes du concombre de mer est qu’il n’a pas de cerveau ni de système nerveux complexe. Comme les études l’indiquent, son réseau sensoriel se compose d’un anneau nerveux autour de la bouche et de 5 nerfs radiaux sous chacune des zones ambulacraires, soit la symétrie pentarradiale décrite précédemment.
Si l’anneau nerveux central du concombre de mer est endommagé, il sera capable de maintenir sa coordination et son autonomie. Cela signifie qu’il n’y a aucune zone dans laquelle son système nerveux est centralisé, comme c’est le cas chez la grande majorité des êtres vivants (le cerveau).
7. Comment se déplace-t-il ?
Malgré leur forme archaïque et l’absence de membres, de nombreux concombres de mer se déplacent relativement efficacement dans le fond marin. Pour “ramper” dans les sédiments, ils utilisent une série de pédicelles, des expansions de la paroi corporelle en forme de petits tubes qui contiennent une branche du système hydrovasculaire.
Au-delà de ces structures, certaines espèces utilisent des contractures musculaires pour avancer et d’autres (ordre Elasipodida) « sautent » à plus de 1000 mètres au-dessus du fond marin grâce à leur densité comparable à celle de l’eau qui les entoure. De plus, leur structure dermique peut être modifiée selon les besoins, leur permettant de tenir dans des espaces très restreints.
8. Une curieuse reproduction
Une autre des curiosités du concombre de mer réside dans son système reproducteur. Tous les concombres de mer ont une seule gonade et leur appareil est généralement dioïque, c’est-à-dire que les spécimens sont soit mâles, soit femelles (mais pas les deux à la fois). Dans de nombreux cas, les individus reproducteurs libèrent des œufs et du sperme dans l’environnement aquatique, attendant qu’ils se dispersent avec les courants océaniques.
Lorsqu’un spécimen du sexe opposé trouve un gamète (sperme ou œuf), il le ramasse avec ses tentacules et le féconde sans autre complication.
9. Peut-il expulser ses tripes pour se défendre ?
Si vous saviez quelque chose sur les concombres de mer avant la lecture de cet article, cela concernait sans doute leur capacité de défense. Cela n’est pas étonnant, car ces animaux se démarquent des autres par leur méthode très curieuse d’éviter la prédation. Ces invertébrés sont réputés pour sécréter leurs intestins en vue d’effrayer leurs agresseurs.
Cette méthode de défense archaïque est efficace et représente un coût modéré pour le concombre de mer, car il est capable de régénérer les structures perdues après éjection. Comme vous pouvez l’imaginer, cette capacité est étudiée dans le domaine médical en vue d’apporter des réponses aux questions en lien avec les implants tissulaires (et bien plus encore).
10. Le concombre de mer mérite d’être protégé
En guise de conclusion, il convient de noter que de nombreuses espèces sont menacées par la surpêche. Ces échinodermes sont considérés comme un mets de choix dans de nombreuses régions où ils sont endémiques, ils sont donc chassés sans discernement afin de préparer des plats accessibles à quelques-uns seulement.
Les concombres de mer recyclent la matière organique des fonds marins et constituent une partie importante du régime alimentaire de nombreux poissons, nous ne pouvons donc pas les laisser disparaître. Ils sont une partie vitale de l’écosystème marin et méritent d’être préservés.
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- Holothuroidea, ADW. Recogido a 9 de septiembre en https://animaldiversity.org/accounts/Holothuroidea/
- Biología y ecología de las holoturias. Recogido a 9 de septiembre en https://accedacris.ulpgc.es/bitstream/10553/9065/5/0671065_00000_0000.pdf
- Nakano, H., Murabe, N., Amemiya, S., & Nakajima, Y. (2006). Nervous system development of the sea cucumber Stichopus japonicus. Developmental biology, 292(1), 205-212.
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