Tumeur périanale chez le chien : symptômes et traitement
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Le cancer est une maladie qui touche pratiquement tous les vertébrés, pas seulement les humains. La tumeur néoplasique apparaît suite à une mutation dans une lignée cellulaire, et commence à croître de manière excessive sans suivre les paramètres normaux d’apoptose et de développement. Cela peut être l’événement initial à l’origine de la tumeur périanale chez les chiens.
Néanmoins, toutes les masses ne sont pas cancéreuses. Les tumeurs des glandes périanales sont très fréquentes chez le chien, mais on estime que 81 à 96 % d’entre elles sont des masses bénignes non cancéreuses. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur les deux tableaux cliniques.
Qu’est-ce qu’une tumeur périanale ?
Les sacs anaux comprennent des groupements de glandes situées dans l’anus des chiens et des chats. Les parois de ces structures sont tapissées d’un grand nombre de glandes sébacées, qui produisent un liquide à l’odeur caractéristique. Ce liquide est stocké dans les sacs anaux, qui le libèrent par un conduit directement vers l’anus.
Ce liquide est un excellent moyen de communication chimique chez le chien, puisque les sécrétions des glandes périanales sont utilisées pour marquer des territoires et alerter les autres chiens de la présence d’un spécimen dans un environnement donné. Les sacs anaux se contractent avec les mouvements intestinaux, libérant ainsi les fluides avec les selles.
Le problème survient lorsqu’un groupe de cellules sécrétrices dans la paroi des sacs commence à se développer plus que la normale. Si la lignée cellulaire se développe dans une certaine mesure de manière auto-limitée, il s’agit d’une tumeur bénigne, mais si elle a un potentiel métastatique, elle est considérée comme un cancer.
Les glandes anales donnent aux excréments du chien une odeur propre et non transférable.
Les types de tumeur périanale chez le chien
Un animal de compagnie peut présenter divers types de tumeur périanale. Découvrez quels sont les plus importants dans les lignes suivantes.
L’adénome
Les adénomes sont des tumeurs bénignes qui correspondent à plus de 80 % des affections néoplasiques de cette région. Comme l’explique cet article publié dans la revue médicale PubMed, ces masses sont dépendantes de l’activité hormonale (androgène). Pour cette raison, les mâles sont jusqu’à 5,6 fois plus susceptibles que les femelles de présenter ces adénomes.
Ces tumeurs ne sont généralement pas douloureuses et ne dépassent pas 3 centimètres, bien qu’elles puissent s’ulcérer et provoquer certaines affections médicales si elles ne sont pas traitées. Et bien qu’ils ne soient pas cancérigènes, ils doivent être retirés.
L’adénocarcinome
Les adénocarcinomes représentent moins de 10 % des tumeurs de ces régions, et ils sont cancérigènes. Contrairement aux adénomes, ceux-ci atteignent une longueur de 10 centimètres et se propagent à d’autres zones. Les masses tumorales peuvent se propager aux ganglions lymphatiques, à la région abdominale et aux poumons.
L’épithéliome
Un épithéliome est une croissance anormale de l’épithélium, la couche de tissu qui tapisse la surface des organes et d’autres structures du corps de l’animal. Les épithéliomes sont considérés comme presque malins (borderline malignant) et sont très rares.
D’autres tumeurs, telles que les lymphomes, les mélanomes et les mastocytomes peuvent apparaître dans cette zone. Cependant, elles ne sont pas exclusives à la région anale.
Les symptômes de la tumeur périanale chez le chien
Comme vous pouvez l’imaginer, les symptômes varient grandement selon l’état de l’animal. En effet, une tumeur bénigne (adénome) n’a rien à voir avec une tumeur maligne (adénocarcinome). Nous vous présentons donc ci-après la symptomatologie générale dans les deux cas :
- Nodule(s) rosâtre(s) autour de l’anus : ils correspondent à une ou plusieurs masses tumorales, ils sont petits et non couverts de poils. Les tumeurs bénignes ne dépassent généralement pas 3 centimètres, tandis que les tumeurs malignes sont beaucoup plus grosses. Les adénomes sont superficiels et affectent rarement les tissus profonds
- Signes d’infection : La masse anormale peut s’infecter ou s’ulcérer. Dans ces cas, le chien peut avoir une inflammation dans la région anale, ainsi que des vésicules remplies de pus et de papules rougeâtres.
- Difficulté à déféquer : ce signe clinique n’est observé que dans le cas d’un adénocarcinome, à quelques exceptions près. Comme les cancers infectent les tissus plus profonds, la tumeur périanale peut provoquer une obstruction mécanique dans la région du rectum.
- Symptômes systémiques : si le cancer se propage à d’autres parties du corps, les symptômes dépendront de l’endroit touché. De l’apathie à l’insuffisance respiratoire, une métastase peut se manifester de plusieurs façons.
De plus, 30 à 50 % des chiens ayant un adénocarcinome présentent une hypercalcémie paranéoplasique, qui se traduit par un excès de calcium (Ca) dans le sang. Ce syndrome se manifeste sous forme de fatigue, de léthargie, de confusion mentale, d’anorexie, de vomissements, de constipation et d’autres symptômes systémiques.
Comment diagnostique-t-on la tumeur périanale chez le chien ?
Face à l’un des symptômes susmentionnés, il est nécessaire d’emmener rapidement l’animal chez le vétérinaire. Le professionnel suspectera la présence d’une tumeur périanale en regardant directement la masse ou en remarquant des grumeaux – soit dans les glandes, soit dans les ganglions lymphatiques adjacents – lors de la palpation rectale.
Dans tous les cas, pour distinguer un adénome d’un adénocarcinome, l’analyse en laboratoire d’un échantillon du tissu tumoral est nécessaire. Il arrive que le diagnostic ne soit confirmé que lorsque la masse tumorale a été complètement enlevée.
Le traitement des tumeurs périanales
Le traitement de toute tumeur – maligne ou non – implique l’ablation chirurgicale de la masse néoplasique. Si le chien a un adénocarcinome, il peut être nécessaire de retirer également les tissus adjacents compromis, car des restes du cancer peuvent provoquer des rechutes.
Selon le portail EMBRACE Pet Insurance, moins de 10 % des chiens développent à nouveau des adénomes après avoir été traités. Un très bon point.
Cependant, l’ablation chirurgicale ne peut pas toujours être effectuée immédiatement. Si la masse est proche du sphincter anal ou si les bords sont diffus, il est recommandé de commencer un traitement par castration – dans le cas des mâles. Si les gonades sont retirées, l’action des androgènes est réduite et la masse devrait rétrécir.
En revanche, si la tumeur est de type adénome et de très petite taille, la cryothérapie ou l’ablation laser peuvent être utilisées. La radiothérapie et la chimiothérapie sont recommandées pour les adénocarcinomes les plus avancés. L’état de santé antérieur et l’âge de l’animal doivent être pris en compte avant de se lancer avec lui dans des processus aussi exigeants.
En somme…
Le pronostic de la tumeur périanale chez le chien dépendra de son âge, du type de néoplasme et de l’état d’avancement de la masse. Les adénomes ne rapportent généralement pas de problèmes après leur extraction, puisqu’ils disparaissent complètement dans plus de 90 % des cas, tant que l’intervention s’accompagne d’une castration.
En revanche, le pronostic des adénocarcinomes est très délicat. Ces tumeurs se développent rapidement et peuvent facilement se propager aux structures adjacentes, de sorte que l’ablation chirurgicale n’est pas toujours la solution finale. Selon qu’il y ait ou non des métastases, les chances de survie du chien varieront.
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