Dimorphisme sexuel : 4 exemples impressionnants
Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero
Le dimorphisme sexuel est le processus par lequel les mâles et les femelles d’une même espèce peuvent parfois paraître radicalement différents. Généralement, cette différenciation est déclenchée par le processus de sélection sexuelle via accouplement compétitif.
La manifestation du dimorphisme sexuel peut varier : différences de taille, de coloration, de comportement et la présence de caractères sexuels secondaires tels que les plumes de la queue ou les bois. Les humains ont un degré relativement faible de dimorphisme sexuel.
En revanche, d’autres espèces peuvent présenter des différences assez extrêmes. Découvrons ci-après quelques exemples d’espèces avec un degré élevé de dimorphisme sexuel.
Quels avantages le dimorphisme sexuel peut-il apporter à une espèce ?
Le dimorphisme sexuel influence la sélection sexuelle
Ce concept fait référence à la préférence de certains partenaires sexuels pour l’accouplement. Si un spécimen est choisi, cela augmentera sa possibilité de reproduction.
Certaines caractéristiques ont pour fonction d’augmenter l’attrait individuel, comme les plumes ou la fourrure aux couleurs vives. Ces caractéristiques ont un coût élevé pour l’animal. Bien qu’elles favorisent l’appel à l’attention, elles augmentent également l’exposition aux prédateurs.
Les hommes supportent ce coût. Dans le jeu final de l’évolution, il est souvent plus important de se reproduire et de transmettre ses gènes que d’avoir une survie à long terme.
Il intervient dans le processus de sélection naturelle
Il est à noter que la sélection naturelle correspond à la survie des organismes les plus aptes de l’espèce à développer leur rôle dans une niche particulière. Il est possible, étant donné que les mâles et les femelles ont souvent des rôles différents dans leur espèce, que la sélection naturelle agisse différemment sur eux.
Par exemple, de nombreuses femelles ont des couleurs douces qui leur permettent de se fondre dans leur environnement. Lorsqu’elles sont chargées de protéger les œufs, celles qui ont des couleurs plus ternes pourront mieux se cacher des prédateurs et ainsi survivre et transmettre leurs gènes.
1. Les Ceratiidae : une différence de taille dramatique
Dans la plupart des cas, lorsqu’il existe des différences de taille entre le mâle et la femelle d’une espèce, le mâle est le plus grand. Mais, chez certaines espèces, la relation est inversée, et c’est la femelle qui est plus grande.
Il est très intéressant de connaître le cas extrême du dimorphisme sexuel inverse chez les espèces de baudroie des grands fonds. Chez ces espèces, les femelles grandissent beaucoup plus que le mâle et ce sont elles qui possèdent l’appât caractéristique utilisé pour la chasse.
C’est le cas des Ceratiidae, célèbres pour leur appât bioluminescent. Ainsi, les femelles Ceratias holboelli mesurent jusqu’à 77 centimètres, tandis que les mâles ont un maximum de 14 centimètres.
Mais ce n’est pas tout… Les hommes passent une grande partie de leur vie dans une relation parasitaire. Un ou plusieurs mâles sont attachés en permanence (avec leur bouche) à une femelle, fusionnant éventuellement leur système circulatoire avec le sien.
Ils constituent ainsi une chimère génétique mature. Peu à peu, de gros testicules se développent chez le mâle, tandis que le reste de son corps s’atrophie.
2. Les matriarches de baleines à fanons : un dimorphisme sexuel inversé
Le fait que les femelles adultes soient beaucoup plus grosses que les mâles est un trait commun aux 13 espèces de baleines à fanons. Cette différence peut être due au rôle des femelles, qui entreprennent souvent des migrations de longue distance entre leurs aires d’alimentation et leurs aires de reproduction tropicales.
Pendant la migration, elles peuvent ne pas se nourrir. De plus, les femelles subissent le stress supplémentaire de la grossesse et de la lactation pendant les périodes sans alimentation.
3. Le dimorphisme sexuel n’est pas seulement vu, il peut aussi être entendu
Chez de nombreuses espèces, des mammifères aux amphibiens, des vocalisations sexuellement dimorphes peuvent être observées. C’est le cas des baleines à bosse, où seuls les mâles chantent des chansons longues et élaborées.
La fonction de ces chansons a fait l’objet de nombreuses spéculations : attirer les femmes ou éviter les autres hommes. Dans les lieux de reproduction, ils peuvent synchroniser les chants avec l’œstrus (chaleur) chez les femelles.
Le chant des baleines à bosse est particulièrement intriguant, car les chants changent avec le temps. Il est intéressant de savoir que tous les membres de la même population de baleines chantent des chants similaires.
4. La magnificence du paon : les yeux gagnent
Alors que les femelles sont de couleur brune, grise et crème, le paon mâle est réputé pour son plumage exquis. Sa queue élaborée se reflète dans son poids.
Les mâles pèsent entre 2,7 et 6 kilogrammes, ont une envergure de 1,4 à 1,6 mètre et ils peuvent atteindre 2 mètres de long. Les femelles sont plus petites : elles mesurent environ 95 cm et pèsent entre 2,75 et 4 kilogrammes.
Dépliée, la queue du mâle s’étale en un large éventail, affichant des plumes dorées, brunes, vertes et noires. Plus l’abondance des ocelles et la complexité du motif sont grandes, plus la conquête réussit. Sans surprise, les mâles assument le coût de ces magnifiques parades si cela suppose un plus grand succès reproducteur.
Comme nous l’avons vu, les dimorphismes sexuels varient en fonction des espèces et de leurs besoins physiologiques. Une chose est claire : les mâles se soucient plus de laisser leur marque sous forme de progéniture que de leur bien-être personnel.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Ralls, K., & Mesnick, S. (2009). Sexual dimorphism. In Encyclopedia of marine mammals (pp. 1005-1011). Academic Press.
- Munroe, T., Costa, M., Kobyliansky, S. & Arnold, R. 2015. Ceratias holboelli. The IUCN Red List of Threatened Species 2015: e.T18127741A21910125. https://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2015-4.RLTS.T18127741A21910125.en Downloaded on 14 May 2020.
- Fowler, E. 2011. “Pavo cristatus” (On-line), Animal Diversity Web. Accessed May 14, 2020 at https://animaldiversity.org/accounts/Pavo_cristatus/
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.