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Lepidosiren Paradoxa, un poisson avec des poumons

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Ce n'est pas tous les jours que nous rencontrons un animal qui nous étonne comme le fait Lepidosiren paradoxa, un poisson qui nous surprend en respirant via ses poumons.
Lepidosiren Paradoxa, un poisson avec des poumons
Érica Terrón González

Rédigé et vérifié par la vétérinaire Érica Terrón González

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Connu sous plusieurs noms – pirá cururú, loloch, lola, poisson de boue américain et poisson salamandre écailleux – Lepidosiren Paradoxa est un poisson avec des poumons. Il est considéré comme le seul de son genre et un membre solitaire de la famille des Lepidosirenidae. C’est un animal assez inconnu de la faune du sous-continent sud-américain.

Pourquoi ce poisson est-il si unique ? Pendant toute notre vie, les professeurs nous ont expliqué que les animaux qui vivent dans l’eau respirent à travers les branchies… Alors comment est-il possible qu’un poisson avec des poumons existe ? Poursuivez donc votre lecture pour le découvrir.

Dipneustes ou poisson pulmonés : les parents du Lepidosiren paradoxa

Les Dipneustes sont une sous-classe de poissons très proche des tétrapodes, c’est-à-dire des animaux à quatre membres. Parmi leurs caractéristiques les plus intéressantes figure la respiration pulmonaire.

Ces êtres ont aussi des narines ouvertes vers l’extérieur. Toutefois, la fonction de ces structures n’est pas de respirer de l’air – comme chez d’autres vertébrés terrestres – mais de loger l’odorat. Pour capturer l’air, ces poissons utilisent leur bouche et, comme le ferait un amphibien, ils l’envoient vers les poumons en l’avalant.

Lepidosiren Paradoxa : curiosités et caractéristiques

Cet animal insaisissable appartient, sans surprise, au groupe de poissons appelés « Dipneustes ». C’est peut-être l’un des spécimens les plus particuliers que l’on puisse trouver dans la faune d’Amérique du Sud.

Sa capacité à respirer via ses poumons lui a apporté des avantages adaptatifs évidents. L’avantage le plus remarquable ? Pouvoir survivre pendant la saison sèche dans les cours d’eau qui restent secs pendant les saisons les plus chaudes.

Que fait le poisson dans ces moments-là, lorsque son habitat disparaît pendant quelques mois ? L’animal creuse des tunnels dans la boue et crée une série de chambres respiratoires souterraines, à 30-40 centimètres de la surface.

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La morphologie du Lepidosiren paradoxa

Les spécimens jeunes sont dorés avec un relief noir. Chez les adultes, cette couleur vire au brun ou au gris et leurs taches sont plus foncées. Les écailles qui les recouvrent sont très petites et immergées dans la peau.

Les spécimens adultes ont un corps allongé et dodu, très similaire à celui d’une anguille. Ils peuvent mesurer jusqu’à 125 centimètres de long et peser jusqu’à 20 kilos.

Leur tête est émoussée et leurs yeux sont minuscules. Leurs nageoires pectorales sont minces et filiformes. En revanche, les nageoires pelviennes sont plus longues et plus épaisses et se projettent vers l’arrière. Enfin, il faut souligner que les nageoires impaires – dorsale, caudale et anale – sont fusionnées.

Dans tous les cas, toutes ces ailettes sont reliées au reste du corps par un seul os. Cette caractéristique très particulière les différencie de nombreux autres poissons, mais les rapproche des vertébrés terrestres. Une autre des nombreuses particularités de ce poisson est que l’ouverture de l’anus est située sur le côté droit du corps.

Comportement et habitudes

Ce poisson habite généralement les eaux stagnantes où le courant est rare ou nul. On les trouve dans les rivières et les marécages. Leur environnement est généralement abondant en végétation

Au moment où leur territoire se dessèche en raison des hautes températures, ces poissons entrent dans une sorte de léthargie. Ce phénomène est connu en zoologie sous le nom d’estivation. Ils se replient sur eux-mêmes et ralentissent leur métabolisme.

De plus, ils sécrètent une couche de mucus scellant l’humidité de la chambre. Seul deux ou trois petits trous leur permettent de s’aérer. C’est ainsi que ces poissons survivent jusqu’à ce que les canaux soient à nouveau remplis d’eau.

Son comportement reproductif

Au début de la saison des pluies, les adultes sortent de leur torpeur pour s’accoupler. Une fois la saison des amours terminée, les futurs parents construisent le nid. C’est là que seront hébergés les petits, des larves qui respirent via des branchies. Ces larves rappellent assez bien les têtards des amphibiens.

Le mâle est chargé de surveiller la ponte des œufs. Les larves naissent avec des branchies externes qui évolues rapidement en un système branchial interne réduit.

Puisque l’environnement à l’intérieur du nid est généralement pauvre en oxygène, le père développe des structures spéciales dans ses nageoires pectorales avec lesquelles il libère de l’air. Ainsi, petit à petit, la progéniture développe une respiration pulmonaire, qui commence à être efficace dès la septième semaine de vie.

L’alimentation des poissons pulmonés

Au stade juvénile, ces poissons se nourrissent de mollusques et de crustacés vivant dans le sol. Mais pas seulement, ils consomment également des larves d’insectes et des petits poissons.

Au fil du temps, ils deviennent omnivores. Ils consomment alors des algues, des tiges herbacées et des plantes aquatiques à leur alimentation. Ils broient tout cela avec leurs lourdes dents minéralisées.

Le développement pulmonaire : une adaptation évolutive ?

La réponse est simple : oui, en effet. En règle générale, les dipneustes se sont adaptés pour vivre dans des habitats qui, tout au long ou une partie de l’année, ont de faibles concentrations d’oxygène.

Lepidosiren paradoxa parvient ainsi à survivre avec un faible niveau d’oxygène grâce à ses poumons. C’est pourquoi son système branchial est très réduit au-delà de la vie larvaire.

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L’appareil pulmonaire de ces poissons n’est pas aussi sophistiqué que celui des animaux purement terrestres. Par exemple, il lui manque des bronches, ces tubes dans lesquels la trachée se ramifie pour transporter l’air vers les poumons.

Néanmoins, cela leur a permis de survivre pendant des années dans un environnement qui, autrement, leur serait complètement hostile. Une adaptation étonnante !


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