L'anémie infectieuse du saumon : ses causes
Rédigé et vérifié par le biotechnologiste Alejandro Rodríguez
La maladie en question est recelée pour la première fois dans les années 80. Aujourd’hui, l’anémie infectieuse du saumon a entraîné un taux de mortalité proche de 90% dans certains élevages de saumon. Dans cet article, nous vous donnons davantage de détails sur le virus responsable, ses symptômes et son diagnostic.
Histoire de l’anémie infectieuse du saumon
Au milieu des années 80, les premiers cas d’une maladie jusqu’alors inconnue ont été détectés en Norvège. Les animaux affectés appartenaient tous à la même espèce : Salmo salar, les fameux saumons de l’Atlantique.
Dans un premier temps, en raison des symptômes qu’elle provoquait, la maladie a été nommée syndrome rénal hémorragique. A mesure que d’autres cas ont été diagnostiqués et que l’agent causal a été découvert, cette pathologie fut appelée ISA, qui signifie Infectious Salmon Anemie.
Au fil du temps, des poussées de la maladie ont été signalées dans d’autres pays : Canada, Ecosse, Etats-Unis ainsi que les Îles Féroé. Un dénominateur commun à tous les cas est que les sujets touchés étaient des spécimens d’élevage dans l’eau salée. Ce qui, dans de nombreux cas, signifiait une perte économique considérable.
Quelles sont les causes ?
La cause de cette maladie est un virus. Dans le langage courant, on l’appelle virus de l’anémie infectieuse du saumon ou ISAV, par ses sigles anglais. Biologiquement, il appartient à la famille Orthomyxoviridae. Ce groupe de virus, dans lequel nous trouvons également les virus qui causent la grippe, affecte généralement les organismes vertébrés.
La mortalité générée par ce virus chez les saumons est extrêmement élevée s’il n’est pas détecté à temps. Au départ, les indices de mortalité peuvent s’évaluer seulement à 1%. Mais, en cas de manque de contrôle, certains élevages ont signalé des taux de mortalité proches de 90% en quelques mois.
Outre le saumon d’Atlantique, il existe des cas reportés de cette maladie chez d’autres espèces aquatiques comme le saumon coho (Oncorhynchus kisutch) ou la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss). Dans le cas de l’être humain, ce virus est inoffensif.
Symptômes et transmission de l’anémie infectieuse du saumon
Il existe une série de symptômes qui peuvent indiquer la présence de l’ISAV. Les plus courants sont généralement les suivants :
- Obscurcissement de la peau
- Léthargie
- Hémorragies localisées dans les yeux
- Anémie intense, qui entraîne une pâleur des branchies
- Chez certains spécimens, la rate et le foie sont anormalement gros
L’un des défis les plus importants au sujet de cette maladie est de contrôler sa transmission. En effet, lorsque le virus se trouve à l’intérieur d’un bassin, il se propage très rapidement parmi tous les poissons. La transmission peut également se faire entre les différents bassins, mais plus lentement.
Existe-t-il un traitement efficace ?
Lorsqu’il s’agit d’un virus, les mesures pharmacologiques ou vétérinaires se réduisent. Par conséquent, les meilleurs traitements entraînent un ensemble de mesures de contrôle biologique, combinées à une hygiène et une désinfection des élevages très strictes. L’objectif est de réduire l’incidence du virus.
A cette fin, des produits sanitaires spécifiques s’appliquent dans les bassins, les machines et le personnel en contact avec les saumons. Si la maladie est présente, les animaux malades doivent être rapidement retirés. Ainsi, l’une des meilleures techniques de prévention consiste à séparer suffisamment les élevages et les bassins afin que le virus ne puisse pas se propager.
Malgré tout cela, certaines piscicultures ont subi des pertes se chiffrant en millions. Pour cette raison, l’anémie infectieuse du saumon a suscité l’inquiétude dans l’industrie du saumon ces dernières années.
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