La découverte des « requins qui marchent »
Les requins peuplent les eaux du globe depuis des centaines de millions d’années. Au cours de cette période, certaines espèces ont à peine changé mais, récemment, on a pu découvrir des spécimens aussi extraordinaires que les « requins qui marchent ».
Même si nous croyons qu’il n’y a plus aucun animal à découvrir, la biodiversité de la Terre ne cesse de nous surprendre. On estime que nous devons encore identifier, approximativement, 86 % des espèces terrestres et 91 % des espèces marines. Nous ignorons beaucoup de données à propos de ces dernières car leur suivi est très difficile.
C’est pour cette raison qu’il est si surprenant de trouver de nouvelles espèces comme les « requins qui marchent ». Actuellement, on connaît neuf espèces de ces animaux qui vivent dans les eaux de Nouvelle-Guinée, au nord de l’Australie et à l’est de l’Indonésie.
Toutes ces espèces appartiennent au genre Hemiscyllium, une famille de requins tropicaux d’eaux peu profondes qui habitent toute leur vie au milieu des récifs.
Pourquoi les appelle-t-on les « requins qui marchent » ?
Ces animaux posent leurs nageoires pour « marcher » sur les fonds rocheux des eaux tropicales. Quand on les observe, il est évident que leur mouvement rappelle davantage le fait de marcher que celui de nager.
Les « requins qui marchent » se déplacent en utilisant leurs nageoires pectorales frontales en même temps que leurs nageoires ventrales arrières. Ils marchent donc lentement et de façon assez lourde au fond de l’eau ou même sur des récifs de corail hors de l’eau au moment de la marée basse. Cette mobilité leur donne un avantage sur leurs proies lorsque la marée est basse et leur permet de devenir les principaux prédateurs du récif.
Les « requins qui marchent » se déplacent entre les mares d’eau pour capturer des crabes, des crevettes et des petits poissons qui constituent leur alimentation principale.
Comment sont-il ?
Ce type de requins est assez petit. Ils mesurent environ un mètre de long et ont un corps fin, cylindrique, avec une bouche ventrale et une longue queue. Les espèces se distinguent selon leur patron, qui combine taches blanches mouchetés et obscures sur la région dorsale.
Leur habileté à se mouvoir de cette façon et leur capacité à vivre dans des environnements avec peu d’oxygène font d’eux d’excellents prédateurs, même s’il faut souligner qu’ils sont inoffensifs pour l’être humain. Les attaques contre ces animaux sont donc totalement injustifiées.
L’évolution des « requins qui marchent »
Les requins sont des animaux qui semblent être ancrés dans le temps ; ils ont peu changé au cours de ces 400 millions d’années. C’est pour cette raison que découvrir cette spécialisation suppose un fait unique. L’explication peut se trouver dans leur isolement en eaux tropicales, où ils vivent toute leur vie, sans trop s’éloigner de l’endroit où ils déposent leurs œufs.
On pense que les espèces de « requins qui marchent » ont évolué après que les requins se sont éloignés de leur lieu de vie originel et se sont isolés génétiquement dans de nouvelles zones. Après des millions d’années d’évolution, ils se sont transformés en nouvelles espèces.
Les menaces
Ce genre de requins se trouve dans la catégorie “vulnérable” selon la Liste Rouge des Espèces Menacées mais on ne connaît pas réellement leur situation. En effet, on ne sait que peu de choses de leur biologie.
La capture pour les aquariums et la pêche intensive sont les principales menaces qui pèsent sur ces animaux. Par ailleurs, l’effet du changement climatique et la destruction de leur habitat sont des facteurs qui influent sur leur conservation.
La destruction de leur habitat peut finir par leur nuire dans une grande mesure car certaines espèces sont limitées à de très petites zones et sont autochtones.
Il est important de lutter pour la conservation de toute la biodiversité que nous connaissons aujourd’hui (et celle qu’il nous reste à connaître) pour pouvoir continuer à l’apprécier et à étudier les animaux dans leur habitat naturel. La biodiversité enrichit notre planète.
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- BBC. Calculan en 8,7 millones el número de especies del planeta, 2011.
- National Geographic. Descubren nuevas especies de tiburones que caminan, 2020.
- National Geographic. Los tiburones caminantes del archipiélago Indo-Australiano, 2020.
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