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Le marabout d'Afrique : un important charognard pour l'écosystème

4 minutes
Le marabout d'Afrique est un énorme oiseau aux habitudes alimentaires de charognard ; découvrez l'importance de ces animaux pour l'équilibre des écosystèmes du monde.
Le marabout d'Afrique : un important charognard pour l'écosystème
Luz Eduviges Thomas-Romero

Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Le marabout d’Afrique est un oiseau charognard qui appartient à la famille des Ciconiidae. C’est le plus grand membre de sa famille et, au sein du monde ailé, l’un des plus grands oiseaux volants.

La cigogne marabout habite l’Afrique tropicale du Sénégal à l’Érythrée, l’Éthiopie, la Somalie, en passant par la Namibie et l’Afrique du Sud. Son nom scientifique est Leptoptilos crumenifer et c’est un animal qui fréquente les zones semi-arides et les zones ouvertes.

L’espèce n’est pas menacée au niveau mondial et la population est soupçonnée d’augmenter, en raison de la grande disponibilité de déchets et de charognes comme ressources alimentaires.

Caractéristiques et habitudes alimentaires du marabout d’Afrique

Avec ses presque trois mètres d’envergure, la cigogne marabout est l’un des plus grands oiseaux volants de la planète. Ce géant volant a un poids qui varie de 6 à 9 kilos et une longueur qui dépasse 150 centimètres. Lorsqu’il est debout sur ses longues jambes, il est aussi grand qu’un être humain.

Comme la plupart des cigognes, le marabout est grégaire. De tempérament plutôt grincheux, il ressemble aussi aux autres cigognes en ce sens qu’il n’est pas très vocal. Ce n’est que dans les parades nuptiales que le marabout émet des bruits divers ; le sac pharyngé est utilisé pour faire divers bruits à ce moment-là.

Ces cigognes sont opportunistes. Leur bec ne leur permettant pas de démembrer les carcasses, ils doivent attendre pour prendre les restes que les vautours et autres prédateurs jettent. Leur alimentation est variée et ils se nourrissent d’oiseaux, d’invertébrés, de rats et de lézards.

Ce sont aussi des pêcheurs experts, qui pêchent à vue et trempent leur bec partiellement ouvert.

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Faire face à la mauvaise réputation

Il est indéniable que les animaux charognards ont une mauvaise réputation. On dit qu’ils mangent des choses puantes et qu’ils sont trop paresseux ou incompétents pour traquer leurs proies par eux-mêmes.

La réalité est que la capture est simplement l’une des façons dont les animaux gagnent leur vie. De nombreuses espèces différentes, dont les lions, en profiteront si on leur en donne l’occasion. En outre, les charognards fournissent plusieurs services uniques et vitaux pour le maintien de l’écosystème.

Le marabout d’Afrique : avantages de la charognerie pour l’écosystème

Dans la nature, la disposition des animaux mourants n’est pas une question banale. En effet, les animaux morts constituent un danger pour la santé des animaux vivants. Les carcasses peuvent être à l’origine de diverses maladies.

D’où l’importance des animaux de balayage, qui éliminent rapidement et efficacement la biomasse morte au profit de l’écosystème. Les charognards comprennent une grande variété d’espèces, notamment des corbeaux, des vautours et des cigognes comme le marabout d’Afrique.

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Un changement de paradigme : la chaîne alimentaire

Auparavant, les écologistes considéraient les relations alimentaires au sein d’une communauté écologique comme un processus linéaire. Selon ce schéma, les plantes extrairaient des nutriments du sol et de la lumière du soleil, qui seraient transmis aux herbivores puis aux carnivores. Ces chaînes impliquent une perte d’énergie considérable à chaque transfert.

Aujourd’hui, les experts utilisent la perspective du réseau alimentaire. Dans ce schéma, le travail des charognards et des décomposeurs au sein de ces relations alimentaires est considéré comme essentiel.

Le réseau englobe toutes les chaînes alimentaires d’un seul écosystème : la chaîne alimentaire accepte le fait que chaque organisme vivant d’un écosystème participe à de multiples chaînes alimentaires, ce qui augmente l’efficacité énergétique.

Le principe est que chaque chaîne alimentaire est une voie possible pour que l’énergie et les nutriments circulent dans l’écosystème. Dans la chaîne alimentaire d’un écosystème, toutes les chaînes alimentaires sont interconnectées et se chevauchent.

Les organismes des réseaux alimentaires sont regroupés en catégories appelées niveaux trophiques. D’une manière générale, ces niveaux sont divisés en producteurs (premier niveau trophique), consommateurs (primaire, secondaire et tertiaire) et décomposeurs (dernier niveau trophique).

Les pilleurs et les décomposeurs complètent le cycle de vie. Ils recyclent et renvoient les nutriments dans le sol ou les océans pour être utilisés par les organismes autotrophes. Grâce à leur travail, une nouvelle série de chaînes alimentaires est lancée.

Avantages du piégeage pour l’espèce

Le marabout d’Afrique, comme la plupart des charognards, est flexible quant à ce qu’il mange. C’est un avantage pour eux, car ils trouvent plus facilement de la nourriture par rapport aux créatures dont le régime alimentaire est plus restreint.

La pratique du pillage améliore l’adaptation de l’espèce à de nouveaux environnements. C’est le cas du marabout, une espèce qui a étendu son aire de répartition à toute l’Afrique subsaharienne.

Bien que principalement sédentaire, cette cigogne a quelques populations nomades. Des populations ont été observées se déplaçant vers l’équateur après la reproduction, et des vagabonds ont également été signalés au Maroc, en Espagne et en Israël.

Souvent, le marabout d’Afrique peut être associé aux humains et peut être vu près des villages de pêcheurs et autour des décharges. Sa capacité à manger une grande variété d’aliments est un facteur important de son succès et, en fin de compte, de celui des autres espèces vivant dans les régions qu’il habite.

 


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