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Le cloporte, un invertébré particulier

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Les cloportes ne sont pas des insectes, mais des crustacés isopodes spécialisés dans la vie terrestre. Apprenez-en plus ici sur eux.
Le cloporte, un invertébré particulier
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Il vous est sans doute déjà arrivé de ramasser ce que vous pensiez être une pierre, puis soudainement de voir un insecte ramper dans l’obscurité. Si c’est le cas, vous ne serez pas surpris d’apprendre que vous êtes tombé sur un cloporte, à savoir un crustacé isopode du sous-ordre Oniscidea.

Oui, vous avez bien lu. Les isopodes terrestres ne sont pas des insectes, mais un taxon très varié de crustacés qui se sont aventurés dans la vie terrestre, en colonisant des habitats généralement humides et très peu éclairés. Si vous voulez en savoir plus sur ces invertébrés, poursuivez donc votre lecture !

Qu’est-ce qu’un cloporte ?

Avant de commencer à décrire ces fascinants invertébrés, il est essentiel de passer en revue leur patrimoine génétique. Les isopodes sont des arthropodes appartenant au sous-embranchement des crustacés, c’est-à-dire qu’ils sont des parents directs des crabes, des crevettes, des homards et d’autres êtres marins.

L’ordre des Isopodes compte plus de 10 000 espèces. Les isopodes les plus connus sont terrestres, mais il convient de noter qu’il existe environ 4 500 espèces éminemment marines et 500 espèces d’eau douce, dont 5 000 vivent hors de l’eau.

Parmi les crustacés spécialisés dans la survie dans des milieux relativement secs, nous pouvons citer les isopodes oniscidés (Oniscidea), avec plus de 3700 espèces décrites.

Le cloporte est un crustacé isopode terrestre appartenant au sous-ordre Oniscidea. Nous pouvons dire avec une certitude quasi absolue que la majorité des cloportes détectés dans les milieux semi-secs ou ruraux appartiennent à l’espèce Armadillidium vulgare ou Armadillidium granulatum.

Tous les isopodes ne sont pas terrestres, mais environ 3 700 espèces de ce groupe ont évolué de manière à pouvoir sortir de l’eau.

Les cloportes sont-ils des insectes ?

Bien qu’il vive sur terre, le cloporte n’est en aucun cas un insecte. Les insectes sont des arthropodes appartenant au sous-embranchement Hexapoda, et comme le nom du groupe lui-même l’indique, tous les spécimens ont 6 pattes. Les isopodes ont eux 7 paires de membres – 14 pattes en tout -, il est donc très facile de les distinguer.

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Le cloporte commun

Pas tous les isopodes terrestres peuvent se mettre en boule lorsqu’ils sont menacés. Par exemple, ceux appartenant au genre Porcellio choisissent de courir pour se mettre à l’abri. Dans les sections suivantes, nous concentrerons notre attention sur la famille Armadillidiidae, en particulier le cloporte commun.

Distribution

A. vulgare est originaire des limites de la région méditerranéenne européenne, mais a été introduit dans pratiquement toutes les masses continentales de la planète. Il existe des populations dans presque toutes les zones tempérées avec des microenvironnements humides, comme les États-Unis, Madagascar, l’Australie, l’Inde et l’Afrique australe.

Bien qu’étant terrestre, le cloporte a besoin de 50 à 60 % d’humidité pour éviter la dessiccation. Ses endroits préférés sont les endroits sombres et humides avec des températures chaudes et une grande quantité de matière en décomposition, comme des feuilles, des bûches et des animaux morts. Il profite des “restes” des sols.

Description physique

A. vulgare est un excellent représentant de son groupe, ce qui signifie que la plupart de ses caractéristiques peuvent être appliquées au reste des membres de la famille des Armadillidiidae.

Comme tous les isopodes, le cloporte a une forme ovale, qui est légèrement aplatie dans la zone dorsale. Il a un exosquelette et un bouclier de tête solides, mais pas aussi forts que ceux des autres crustacés.

Son corps est composé de 3 tagmes : le céphalon (tête), le péréion (thorax) et le pléon (abdomen). La tête possède une paire de petites antennes, la région thoracique abrite 7 segments ou somites avec une paire de pattes chacun. Quant au pléon, il possède 2 structures respiratoires très importantes, les pléopodes.

Il convient de noter que la plupart des échanges gazeux chez les isopodes se font à travers leur cuticule externe, composée d’une matrice de carbonate de calcium perméable à l’eau et aux gaz. Les pléopodes sont également essentiels à la respiration, emprisonnant l’air dans leurs structures spongieuses spécialisées.

A. vulgare est de couleur grisâtre, mesure environ 2 centimètres de long et a une cuticule très épaissie.

Alimentation

Le cloporte commun, comme tous les oniscidés, est un animal décomposeur ou détritivore. Cela signifie qu’il se nourrit de pratiquement tout type de matière organique morte que l’on peut trouver dans le sol, qu’elle soit d’origine animale ou végétale.

Son régime de base est composé de feuilles sèches, mais il se nourrit également de racines, de fruits, de feuilles fraîches, d’insectes morts et d’autres spécimens de son espèce.

Son espérance de vie oscille entre 1 et 1,5 an, mais il est intéressant de noter que le manque de nourriture n’est généralement pas un problème pour eux. Des études ont montré qu’un cloporte peut passer environ 3 mois sans manger sans trop de difficulté, bien que sa population diminue considérablement en raison du manque de nutriments.

Stratégies de défense

Les isopodes oniscidés de la famille des Armadillidiidae sont capables de se rétracter après avoir détecté un stimulus nocif, prenant alors une forme de boule. Cet acte est connu sous le nom de conglobation et a été adopté par de nombreux autres animaux, tels que les mille-pattes, les tatous et les guêpes émeraude, entre autres.

Avec leur cuticule dense, en acquérant cette position, les cloportes protègent leurs organes les plus délicats et minimisent les pertes d’eau dans les environnements les plus secs.

De plus, ils ont des glandes dans le périon qui produisent des substances désagréables au goût des prédateurs. Quant à leur couleur grisâtre, elle leur permet de se fondre dans l’environnement.

Les autres espèces de cloporte

Nous avons concentré toute notre attention sur Armadillidium vulgare, mais il convient de noter qu’il existe de nombreuses autres espèces d’isopodes connues sous le nom de cloportes. En voici quelques-unes:

  • Armadillidium nasatum. Cette espèce de distingue d’ A. vulgare par ses rayures longitudinales pâles, qui s’étendent de la tête au dos, et sa saillie rectangulaire vers l’apex du céphalon.
  • Armadillidium gestroi. C’est une espèce beaucoup plus frappante que celles mentionnées, car elle a des fossettes jaunes le long du dos.
  • A. klugii. C’est lune des plus belles espèces de cloporte au monde. Elle arbore des tons rougeâtres aux limites du dos et a des fosses blanc jaunâtre qui rappellent les couleurs de certaines espèces d’araignées venimeuses.
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Un crustacé terrestre des plus intéressants

En résumé, le monde des cloportes est beaucoup plus vaste qu’on ne le pense au premier abord. Les isopodes terrestres se présentent sous toutes les formes et couleurs possibles : en raison du grand nombre d’espèces et s’agissant d’animaux si généralistes, un excellent rayonnement évolutif a été possible au cours des millénaires.

Si vous voulez tomber sur des isopodes, tout ce que vous avez à faire est de ramasser des pierres ou des bûches dans n’importe quelle forêt ou parc humide à proximité. Bien entendu, laissez-les toujours à leur place après les avoir analysés. Il est à noter que les populations de certaines espèces sont restreintes et pourraient être menacées par le vol.


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