10 curiosités sur les mouches
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Les mouches sont perçues comme des êtres ennuyeux et sales. Leur renommée ne vient pas de nulle part, car il est courant de les voir voleter dans les poubelles et se nourrir directement des excréments d’autres animaux. Mais au-delà de cela, ces diptères présentent des caractéristiques très intéressantes qui dépassent leurs habitudes eschatologiques.
Ces petits invertébrés sont bien plus fascinants qu’il n’y paraît : ils se positionnent parfaitement dans l’espace en plein vol, ils peuvent goûter la nourriture avec leurs pattes, et ils perçoivent même le temps différemment de nous. Poursuivez donc votre lecture pour en apprendre plus sur les mouches !
1. Les mouches sont plusieurs espèces
Lorsque nous parlons de mouches, nous nous référons généralement à l’espèce Musca domestica, l’un des invertébrés ailés les plus répandus au monde. Cependant, il convient de noter que l’ordre des diptères (qui comprend les mouches et les moustiques) comprend plus de 125 000 espèces différentes, dont des taons, des syrphes et d’autres insectes moins connus.
L’ordre des diptères est l’un des plus variés qui existent dans le règne animal. On estime d’ailleurs qu’il pourrait y en avoir plus de 1 000 000 sur l’ensemble de la Terre. Sans aucun doute, ce sont les rois des airs (malgré leur petite taille).
2. Une taille qui varie
Une des curiosités des mouches réside dans leur variété morphologique. Bien que les espèces les plus connues mesure entre 4 et 8 millimètres (jusqu’à 1 centimètre), il existe des spécimens beaucoup plus gros et d’autres plus petits. Le record le plus bas est celui d’Euryplatea nanaknihali, une mouche de 0,4 millimètre qui pond ses œufs sur la tête de certaines fourmis.
Quant à Gauromydas heros, elle remporte le prix d’être la plus grande mouche du monde, avec ses 7 centimètres de long et son diamètre de 10 centimètres les ailes ouvertes. Cette espèce est néotropicale, on la trouve au Brésil, en Bolivie et au Paraguay.
3. Des colonisateurs de tous les environnements
Les mouches ont colonisé tous les continents du monde, à l’exception de l’Antarctique. En effet, ce sont des êtres ectothermes et ils dépendent de l’environnement pour réguler leur température interne : comme ils ne peuvent pas générer suffisamment de chaleur par eux-mêmes, ils ne survivent pas bien dans les écosystèmes gelés en permanence.
L’espèce Musca domestica habite presque tous les pays du monde. Elle colonise les environnements ruraux et urbains.
4. Un plan d’organisation commun
Les mouches sont des diptères, mais aussi des insectes. Comme tous les membres du groupe Hexapoda, elles ont un plan d’organisation commun : une tête avec des yeux composés et des organes sensoriels ; un thorax d’où naissent 3 paires de pattes et leurs ailes ; et un abdomen composé de 11 segments (certains fusionnés). Toutes les espèces de mouches partagent ces caractéristiques.
Les antennes des diptères sont très variables entre les espèces à la fois en forme et en taille, ce qui est très utile pour leur classification taxonomique. D’autre part, les yeux peuvent aller d’occuper toute la tête à être absents chez certains taxons de mouches.
5. Des ailes modifiées pour la perception sensorielle
L’une des curiosités les plus intéressantes des mouches réside dans la conformation de leurs ailes. De nombreux hexapodes ont 2 paires d’ailes (avant et arrière), mais chez les diptères, les ailes arrières sont modifiées. Celles-ci sont devenues 2 organes mécanorécepteurs spéciaux appelés haltères.
Les haltères sont en forme de massue. A la base de ces structures se trouvent des sensilles en forme de cloche et des organes chordotonaux. Tous ces éléments sont utilisés par les mouches pour leur orientation et leur emplacement dans l’espace pendant qu’elles volent.
Grâce aux haltères, les mouches peuvent très bien manœuvrer et réagir rapidement aux changements environnementaux.
6. La trompe, un organe essentiel pour les mouches
Les mouches ingèrent de la nourriture par la trompe, un appareil buccal modifié semblable à la trompe d’un éléphant. Les trompes des diptères ancestraux étaient pointues, comme celles des moustiques, et préparées pour pénétrer la peau et sucer le sang. Certaines espèces conservent cette caractéristique, comme c’est le cas des taons femelles (Tabanidae).
Beaucoup d’autres mouches ont des habitudes alimentaires “plus douces”, car leur trompe a été modifiée pour aspirer les liquides des surfaces. Par exemple, la mouche commune a un labelle qui lui permet de diriger le liquide vers le tube central de l’aliment. Grâce aux pseudo trachées de cette structure, le liquide avance jusqu’à la bouche du diptère par capillarité.
7. Toutes les mouches ne mangent pas des ordures
La mouche domestique se nourrit de tout liquide organique qu’elle trouve dans l’environnement, mais de nombreuses autres espèces ont un régime alimentaire spécialisé. Par exemple, les glossines (genre Glossina) se nourrissent du sang des mammifères, tandis que les syrphes (famille des Syrphidae) se nourrissent du nectar sucré des fleurs.
Les syrphes sont des pollinisateurs extrêmement importants et ne sont surpassés dans leur travail que par les abeilles. Bien que la surface de leur corps ne soit pas aussi velue et qu’ils ne soient pas très doués pour transporter le pollen, ils le compensent par leur abondance. A titre de curiosité, il faut noter que ces diptères imitent les couleurs des guêpes, évitant ainsi d’être des victimes de prédateurs (malgré l’absence de dard).
8. Les mouches perçoivent les saveurs de la nourriture sans la goûter
Une autre des curiosités les plus frappantes des mouches est qu’elles sont capables de savourer la nourriture sans la goûter. Les récepteurs du goût de ces diptères se trouvent sur le labelle, le pharynx, les pattes, les bords des ailes et l’abdomen. Elles sont capables d’identifier si une surface est comestible simplement en s’asseyant dessus.
Les femelles possèdent des récepteurs du goût dans le dernier segment abdominal. Grâce à eux, elles peuvent choisir un bon emplacement pour pondre leurs œufs.
9. Les mouches voient-elles plus lentement que nous ?
Selon une étude, les mouches perçoivent le temps plus « lentement » que nous. Ce n’est pas qu’elles habitent un autre plan (les lois de la physique sont universelles), mais que, ayant une taille réduite et un métabolisme beaucoup plus élevé, elles observent les mouvements de leur environnement à plus petite échelle.
En raison de leur taux métabolique élevé, les mouches perçoivent plus d’informations dans la même unité de temps. Par conséquent, c’est comme si le temps passait plus lentement pour elles.
10. Ces animaux sont fascinants et ils ne méritent pas de mourir !
En guise de conclusion, nous tenons à souligner que ces êtres fascinants méritent la vie et que leur mauvaise réputation n’a aucune justification. Bien qu’ils représentent une nuisance quantifiable dans les habitations durant l’été, ces insectes servent de nourriture à de nombreux petits vertébrés (lézards, oiseaux et grenouilles, entre autres).
Malheureusement, les espèces hématophages (suceurs de sang) peuvent devenir un problème médical, car certaines sont porteuses de maladies graves pour l’homme. Parfois, tuer ces diptères nuisibles est la seule option pour éviter de perdre des vies humaines.
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- Musca domestica, Animal Diversity Web. Recogido a 15 de septiembre en https://animaldiversity.org/accounts/Musca_domestica/
- Time passes more slowly for flies, study finds, ADW. Recogido a 15 de septiembre en https://www.theguardian.com/science/2013/sep/16/time-passes-slowly-flies-study
- https://scholar.google.es/scholar?hl=es&as_sdt=0%2C5&as_vis=1&q=proboscis+diptera&btnG=#:~:text=Szucsich%2C%20N.%20U.%2C%20%26%20Krenn%2C%20H.%20W.%20(2000).%20Morphology%20and%20function%20of%20the%20proboscis%20in%20Bombyliidae%20(Diptera%2C%20Brachycera)%20and%20implications%20for%20proboscis%20evolution%20in%20Brachycera.%20Zoomorphology%2C%20120(2)%2C%2079-90.
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