Coraux et algues microscopiques
Rédigé et vérifié par la biologiste María Muñoz Navarro
Les coraux font partie des écosystèmes qui présentent le plus de diversité sur Terre. D’ailleurs, la Grande Barrière de Corail (de 2600 kilomètres), en Australie, est considérée comme le plus grand être vivant au monde, avec plus de 1800 espèces différentes qui y habitent.
Mais saviez-vous que ces récifs prospéraient grâce à la symbiose qu’ils établissent avec un genre d’algue unicellulaire ? Nous allons dès maintenant vous dévoiler le secret qui permet à ces merveilleuses structures, construites par les coraux, de perdurer pendant des milliers d’années.
Symbiose des coraux
Dans la nature, il est très fréquent de voir s’établir des relations entre deux organismes de différentes espèces. Ce lien est connu sous le nom de symbiose. Il peut durer tout au long de la vie des deux êtres.
Il existe différents types de relation symbiotique, en fonction de la façon dont se produit cette association :
- Commensalisme
- Mutualisme
- Parasitisme
Dans le cas de la symbiose mutualiste, les organismes qui interagissent entre eux sont bénéfiques l’un pour l’autre. Il s’agit du terme qui nous intéresse pour ce que nous allons vous décrire dans les lignes qui suivent.
Dans l’écosystème marin, l’un des exemples les plus connus de symbiose mutualiste est celle qu’établissent les coraux avec les algues dinoflagellés photosynthétiques. Mais savons-nous ce que sont les coraux ?
Que sont les coraux ?
Les récifs coralliens sont de gigantesques structures marines qui se forment à partir des squelettes d’organismes connus sous le nom de coraux. Chaque corail individuel est un animal du nom de polype, qui se combine à d’autres pour former ces colonies.
Pour que vous vous fassiez une idée de ce que sont les polypes, il s’agit d’animaux qui appartiennent à la même famille que les méduses et les anémones. Ils ont un corps mou en forme de cylindre avec des tentacules, comme chez les méduses. En revanche, ces animaux vivent en étant collés à un substrat (comme le fond marin) : ils ne peuvent donc pas se déplacer.
Il est également important de savoir qu’ils ne participent pas tous à la formation des récifs ; nous pouvons parfois en trouver des solitaires, accrochés à une surface. Ils attirent énormément l’attention en raison de leurs formes curieuses et de leurs couleurs. Celles-ci les font en effet ressembler à des plantes ou des arbres : c’est d’ailleurs pour cela qu’on les confond souvent avec des espèces végétales.
Les polypes
Ces animaux invertébrés appartiennent au genre cnidaires et se caractérisent par leurs formes gélatineuses et leurs tentacules pointus dont ils se servent pour chasser.
Les polypes génèrent un exosquelette dur à partir de l’eau de mer qui leur sert à protéger leurs corps mous. En fait, ils vivent dans les exosquelettes de leurs ancêtres tout en ségréguant le leur.
Lorsqu’un polype se multiplie, les colonies qui agissent comme un organisme individuel se forment progressivement. C’est ainsi qu’un récif se développe pendant des années et finit par mesurer des milliers de kilomètres.
Même si ces organismes utilisent fréquemment leurs tentacules pour obtenir des aliments comme le zooplancton, ils réussissent à tirer la majorité des nutriments dont ils ont besoin des micro-algues avec lesquelles ils établissent une relation de symbiose mutualiste.
On sait aussi qu’ils ont des associations symbiotiques avec d’autres êtres vivants comme les crabes, les vers, les éponges et les poulpes.
Les algues dinoflagellés
Ces micro-algues du genre Symbiodinium, plus communément connues sous le nom de zooxanthelles, sont la cause du succès évolutif des coraux.
Les dinoflagellés sont considérés comme l’un des micro-organismes eucaryotes les plus importantes car ce sont les producteurs primaires des océans.
Symbiose corail-algue
Les dinoflagellés comprennent un groupe d’algues endosymbiotiques photosynthétiques qui donnent de la couleur et des nutriments aux coraux. Ils vivent dans le tissu des polypes, qui leur offrent une protection.
Les substances de déchets non organiques que génèrent les coraux sont utilisées par les dinoflagellés photosynthétiques. À partir de ces composés et de la lumière solaire, les algues vont fabriquer des nutriments qui seront utilisés par les coraux. Par conséquent, les dinoflagellés promeuvent la croissance et le développement des récifs coralliens.
Cet échange est critique pour que le corail puisse former son exosquelette à travers la précipitation de carbonate de calcium (CaCO3).
Le blanchissement des coraux
Le changement climatique est l’une des principales préoccupations pour la survie des récifs coralliens. Le stress et l’acidification occasionnés dans les océans sont dus à l’augmentation de la température des eaux superficielles. Ceci affecte négativement les coraux, empêchant leur croissance et leur calcification à cause des changements de pH.
La symbiose coraux-algues est donc déstabilisée. Cela aboutit à la perte des algues (de leur photopigments) et se traduit par la perte de couleur du tissu du corail, aussi connu sous le nom de “blanchissement du corail”.
Ce blanchissement du corail nuit gravement à la santé des polypes. Le changement climatique provoque ainsi la mort des colonies et la dégradation des récifs.
La lutte pour la nature : notre principale préoccupation
Comme nous l’avons vu, les récifs sont l’une des plus belles constructions que nous offre la nature. Or, les coraux ne seraient rien sans la foule d’espèces qui y vit et permet leur survie.
L’association qui existe entre les coraux et les algues est donc cruciale pour que ces mégastructures se créent. Tout comme le fait que les rayons du soleil atteignent leur surface.
Finalement, une fois de plus, nous voyons à quel point l’action humaine nuit à la nature. Elle provoque, dans ce cas, le déclin des écosystèmes qu’il y a dans les récifs. Nous devons donc être conscients de ces dommages et réduire les émissions de gaz à effet de serre mondiales pour protéger et préserver ces êtres vivants.
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