Logo image
Logo image

Les lapins ont-ils une bonne mémoire ?

4 minutes
Les lapins ont une bonne mémoire, même si cela n'est pas aussi évident que chez d'autres animaux. Découvrez ici comment fonctionne ce processus cognitif chez les lagomorphes.
Les lapins ont-ils une bonne mémoire ?
Dernière mise à jour : 01 août, 2022

Comme nous avons plus l’habitude d’interagir avec les chats et les chiens, nombreuses sont les personnes qui ont tendance à attribuer des capacités cognitives inférieures aux espèces biologiquement éloignées d’elles. Les lapins par exemple… Ont-ils une bonne mémoire comme un chien ou un chat ?

On dit qu’un animal a une bonne mémoire lorsqu’il est capable d’apprendre rapidement des ordres. Cependant, ce critère est insuffisant pour les espèces dont le processus de domestication est plus récent, comme le lapin.

La capacité de mémoire des lapins

La mémoire est l’un des processus cognitifs de base les plus étudiés, car c’est elle qui façonne un individu. Cependant, dans le cas des lapins, peu d’attention a été accordée à cette question, car ce n’est que ces dernières années que les lagomorphes sont devenus populaires comme animaux de compagnie.

Le lapin est un animal herbivore qui fait partie de l’alimentation de nombreux prédateurs sauvages. Par conséquent, son comportement, son intelligence et sa mémoire fonctionnent d’une manière assez différente de celle des chiens et des chats, qui sont des mammifères chasseurs et des carnivores.

En d’autres termes, on ne peut pas s’attendre à ce qu’un lagomorphe soit aussi obéissant ou réactif pendant l’entraînement. Mais cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas une bonne mémoire.

Some figure

La mémoire associative chez le lapin

Un groupe de scientifiques a réalisé une étude exhaustive sur la mémoire du lapin domestique par rapport au lapin sauvage. Le résultat le plus évident concernait les différences que la domestication a générées dans le cerveau : les spécimens domestiqués avaient un hippocampe plus petit et moins actif que celui de leurs congénères sauvages.

Cette corrélation cérébrale implique que les lagomorphes issus d’une reproduction sélective pour la domestication ont tendance à avoir une mémoire associative plus faible et à apprendre plus lentement. En effet, disent les auteurs, les lapins domestiques n’ont pas besoin d’apprendre aussi vite que les lapins sauvages, car ils ne font pas face à autant de dangers que ces derniers.

Les lapins ont d’autres types de mémoire, dont la mémoire immédiate et la mémoire épisodique, mais la mémoire associative est la plus solide d’entre elles.

Quoi qu’il en soit, les spécimens ont une bonne mémoire associative. Leur nature de proie leur permet d’établir facilement des liens entre des événements, des lieux et des individus et certains stimuli. En d’autres termes, ces mammifères sont très sensibles au conditionnement : ils associent rapidement les stimuli et les bonnes ou mauvaises conséquences pour eux.

Les lapins ont-ils une bonne mémoire pour le dressage ?

Après avoir lu ceci, vous vous demandez peut-être si vous êtes en mesure d’apprendre quelques tours à votre lagomorphe ou, plutôt, s’il serait capable de les apprendre. Comme dit dans les lignes précédentes, le fait que la capacité de mémoire associative soit plus faible chez les lapins domestiques que chez les lapins sauvages ne veut pas dire qu’ils ne sont pas capables d’apprendre.

Les lapins se souviennent de leurs maîtres même lorsqu’ils restent longtemps sans les voir.

Ces petits mammifères aux longues oreilles sont capables d’apprendre des ordres de base avec aisance. Cependant, il existe des différences substantielles entre un lapin et un chat ou un chien par exemple.

La plus grande différence entre ces espèces est que les lapins se souviendront facilement de ce que vous leur apprenez, mais ils n’obéiront pas toujours. Contrairement aux chats et aux chiens, les lagomorphes n’ont pas été sélectionnés artificiellement pour plaire aux êtres humains, ils n’obéissent donc que lorsqu’ils veulent une friandise.

Comment éduquer un lapin par le conditionnement ?

Le processus d’apprentissage de certains comportements, comme uriner dans un coin ou venir à l’appel, s’effectue de la même manière chez le lapin que chez toute autre espèce domestique : par le renforcement positif.

Cela signifie qu’il est toujours préférable de récompenser l’animal lorsqu’il adopte un comportement approprié plutôt que de le punir lorsqu’il ne fait pas ce qui vous lui ordonnez. Toutefois, il y a quelques spécifications à garder à l’esprit :

  • La confiance qu’un lapin vous porte est fragile. Il ne faut pas oublier qu’un lapin est une proie dans la nature. Tout cri, punition ou acte violent l’effraiera, et il vous sera ensuite difficile regagner sa confiance.
  • Les lapins ne sont pas obéissants par nature. Ces animaux peuvent faire ce que vous leur demandez, mais seulement parce qu’ils savent qu’ils recevront une attention particulière et des friandises.
  • Vous devrez faire preuve de patience. Un lapin peut apprendre beaucoup d’ordres et tours, mais cela prendra du temps. Vous devez juste vous assurer que l’animal perçoit son apprentissage comme un moment agréable. Vous pourrez ainsi passer du temps de qualité ensemble tout en enseignant des ordres simples.
Some figure

En résumé, le lien que vous créerez avec votre lapin peut être aussi fort que celui que vous tisseriez avec n’importe quel autre animal. Avec le temps, vous vous rendrez compte qu’ils peuvent ressentir la même affection, la même confiance et le même bonheur que vous ressentez pour eux.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Clavel, M. G. G., Youngblood, M., & Lahti, D. (2020). Relationship between personality and cognitive traits in domestic rabbits (Oryctolagus cuniculus). bioRxiv.
  • Sato, D. X., Rafati, N., Ring, H., Younis, S., Feng, C., Blanco-Aguiar, J. A., Rubin, C. J., Villafuerte, R., Hallböök, F., Carneiro, M., & Andersson, L. (2020). Brain Transcriptomics of Wild and Domestic Rabbits Suggests That Changes in Dopamine Signaling and Ciliary Function Contributed to Evolution of Tameness. Genome Biology and Evolution12(10), 1918–1928. https://doi.org/10.1093/gbe/evaa158
  • Berger, T. W., & Thompson, R. F. (1978). Neuronal plasticity in the limbic system during classical conditioning of the rabbit nictitating membrane response. I. The hippocampus. Brain research145(2), 323-346.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.