Qu'est-ce que la fourbure équine ?
Rédigé et vérifié par la vétérinaire Érica Terrón González
La fourbure équine, également appelée pododermatite aseptique diffuse, désigne l’inflammation des parties molles du sabot, d’aspect laminaire. Ces « lamelles » relient la partie cornée du sabot à la troisième phalange, qui est le dernier os du pied du cheval.
Il s’agit malheureusement d’un problème fréquent chez tous les équidés. Ce problème touche également les ovins, les caprins et les porcins, mais il est plus grave et le plus fréquent chez les chevaux.
La fourbure équine : petite approche de l’anatomie du sabot
Chez un animal en bonne santé, la troisième phalange est fixée à l’intérieur de la partie cornée du sabot par un dispositif de suspension. La paroi intérieure du sabot se plie sous forme de lamelles pour augmenter l’espace d’adhésion de ce dispositif de suspension.
Chez un cheval présentant une fourbure, ces lamelles ne parviennent pas à adhérer. De sorte que la phalange n’est plus correctement attachée au sabot.
Le poids du cheval et ses propres mouvements continueront à pousser l’os de l’orteil vers le sol. Les vaisseaux sanguins se rompent sans la protection du sabot et les tissus mous s’enflamment. Une douleur aiguë et une boiterie ne tarderont alors pas à apparaître.
Début et évolution de la maladie
La fourbure commence lorsque la cause déclenche une séparation laminaire, ce qui peut durer entre 30 et 40 heures. Le cheval éprouve généralement des problèmes pendant cette période, puis des symptômes apparaissent aux extrémités. Ces symptômes sont de type :
- Gastro-intestinaux
- Respiratoires
- Reproducteurs
- Rénaux
- Endocriniens
- Immunologiques
Ces altérations multisystémiques, anatomiquement éloignées du sabot, sont dues à l’inconfort généré par la désorganisation de l’anatomie laminaire. Il s’agit de ce que nous appelons la phase de développement.
Elle n’apparaît néanmoins pas toujours. Certains animaux passent directement à la phase aiguë, sans qu’un problème de santé apparent ne se soit produit auparavant.
La phase aigüe
La phase de développement finit par fusionner avec la phase aiguë lorsque apparaissent les premiers signes de douleur au pied. Elle dure jusqu’à ce qu’apparaissent des preuves cliniques de déplacement de la phalange à l’intérieur du sabot.
La fourbure tend à affecter davantage les membres antérieurs. Probablement parce qu’ils supportent la majeure partie du poids du cheval, environ 65 %.
Un cheval souffrant de fourbure équine aiguë tend à déplacer le poids d’un sabot sur l’autre. Ce comportement sert sans aucun doute à soulager la douleur. L’animal est néanmoins obligé de s’appuyer sur le sabot affecté à un moment donné. L’inconfort refait donc surface irrémédiablement.
La phase chronique
Le cheval subira un déplacement de la phalange à l’intérieur du sabot s’il ne meurt pas pendant la phase aiguë. Il s’agit de la marque de la fourbure chronique. Elle peut se constater par le biais d’une radiographie. Les symptômes de cette phase de la maladie peuvent durer indéfiniment, notamment les suivants :
- Claudication légère mais persistante
- Douleur intense : le cheval voudra passer plus de temps allongé
- Dégénérescence totale des fixations laminaires
- Déformation de la paroi du sabot
- Pénétration de la plante du sabot par l’os déplacé : ce dernier symptôme peut conduire à une ostéomyélite infectieuse de la troisième phalange et même au décollement du sabot
Quelle peut être la gravité de la fourbure équine ?
La fourbure est sans doute la maladie du pied équin la plus grave. Elle est en fait considéré comme la deuxième cause de mortalité chez les chevaux, après les coliques. Nous recourons généralement à l’euthanasie si le cheval ne meurt pas de causes naturelles, en raison de la souffrance permanente de l’animal.
De plus, malgré tous les efforts, la réponse à une thérapie varie considérablement d’un spécimen à l’autre. Cela rend même difficile l’établissement d’un diagnostic précis.
Fourbue équine et tractus gastro-intestinal
La plupart des auteurs affirment que la fourbure est une séquelle d’un événement éloigné, non lié au pied. Bien que cela puisse sembler étrange, il a été démontré à plusieurs reprises que cette maladie touche directement le tractus gastro-intestinal. Les causes possibles seraient les suivantes :
- Consommation excessive de céréales et de glucides.
- Inflammation de l’intestin grêle.
- Coliques
- Diarrhée aiguë.
Il y a encore une autre cause qui attise particulièrement la curiosité de nombreux vétérinaires : l’altération du métabolisme de l’insuline. Les chevaux ayant des antécédents de résistance à l’insuline auraient tendance à souffrir de fourbure.
Des études expérimentales ont été menées pour tester cette hypothèse. Des chevaux présentant une hyperinsulinémie prolongée ont donc été surveillés. Tous ont fini par développer une fourbure en moins de 72 heures.
Il convient alors de soumettre les équidés à des tests sanguins réguliers. Des techniques pourront ainsi être utilisées pour réduire la concentration d’insuline dans le sang si une hyperinsulinisme est détectée. Et, surtout, restaurer la sensibilité à l’insuline. Par exemple, grâce à des régimes amaigrissants à faible indice glycémique et à un exercice modéré.
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- Pollitt C. Laminitis equina. Barton, ACT: Corporación de Investigación y Desarrollo de Industrias Rurales; 2008
- Infosura [Internet]. Es.wikipedia.org. 2020 [consultado el 25 de junio de 2020]. Disponible en: https://es.wikipedia.org/wiki/Infosura
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