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Est-il vrai que les requins ne sont jamais malades ?

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Aussi incroyables qu'ils puissent être, la croyance selon laquelle les requins ne tombent jamais malades est fausse. Comme tout autre animal, ils sont sensibles aux parasites et à diverses maladies, y compris le cancer.
Est-il vrai que les requins ne sont jamais malades ?
Luz Eduviges Thomas-Romero

Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Il existe de nombreuses raisons d’être fasciné par les requins. Cependant, la croyance qu’ils ne tombent jamais malades n’est pas sur la liste. Pour comprendre ces géants marins, nous devons nous rapprocher de leur merveilleuse biologie.

La première chose à savoir est que les requins font partie de ce monde depuis bien avant l’ère des Dinosaures. Leur évolution remonte à environ 450 millions d’années. Par conséquent, ces créatures ont bénéficié d’adaptations qui leur ont permis de survivre là où beaucoup n’y sont pas parvenus.

L’une de leurs caractéristiques les plus frappantes qu’ils partagent avec leurs pairs les raies, c’est qu’ils ne possèdent pas un seul os. Leur squelette se compose entièrement de cartilage. 

Par ailleurs, un requin peut produire plus de 30 000 dents tout au long de sa vie. Ainsi, lorsqu’une dent s’use, elle tombe et est remplacée par une dent des rangées postérieures.

Les requins ne sont jamais malades : un véritable mythe

Le mythe selon lequel les requins ne tombent pas malades est alimenté par les réseaux sociaux. Il est fréquent de lire que les requins sont les seuls animaux qui ne contractent jamais de maladies, et qu’ils sont même immunisés contre toutes les maladies connues, y compris le cancer.

Au début des années 90, un livre non scientifique devenu célèbre “révélait” comment le cartilage des requins pouvait sauver des patients atteints de cancer. Même si ce livre ne soulignait pas que les requins ne contractaient jamais de canceril faisait valoir la rareté des tumeurs solides chez ces animaux.

Les prétendues propriétés miraculeuses du cartilage de requin dans le cas d’un cancer

La première chose pour comprendre ces arguments est le concept d’angiogenèse. Ce terme désigne le processus par lequel se développent les nouveaux vaisseaux sanguins à partir du système vasculaire déjà présent. L’angiogenèse est donc la formation de nouveaux capillaires dans les tissus.

D’autre part, l’angiogenèse se produit souvent dans de nombreux types de tumeurs et est associée à la croissance des tumeurs. De plus, le cartilage ne dispose pas de vaisseaux sanguins : autrement dit, il est avasculaire.

Il est rare que des tumeurs malignes impliquant le cartilage se développent. Pour de telles raisons, le marché des produits alternatifs considèrent le cartilage comme une source de composés anti-angiogéniques.

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La science réfute le mythe selon lequel les requins ne tombent pas malades

Contrairement à la croyance populaire, il est incontestable que les requins souffrent également de diverses maladies. Effectivement, des rapports scientifiques ont enregistré l’incidence de cancer chez les requins. Y compris les chondromes (cancers du cartilage).

Jusqu’à présent, des tumeurs ont été relevées chez au moins 23 espèces de requins. Il est possible que le nombre de cas signalés augmente à mesure que la recherche dirigée sur le cancer chez les requins se développe.

Par ailleurs, il faut préciser que, si le cartilage peut avoir des propriétés anti-angiogéniques, son efficacité en tant que traitement n’a pas été démontrée. Autrement dit, la consommation orale de cartilage de requin en poudre n’a pas d’effet préventif sur l’apparition de tumeurs cancérigènes.

Le cartilage de requin n’a pas d’utilité dans la thérapie oncologique

A ce sujet, un composant appelé Neovastat, extrait du cartilage de requin, a été évalué en combinaison avec la chimiothérapie dans un essai clinique en phase III pour le cancer du poumon. Cependant, après plus de six ans de suivi, l’essai fut clos en raison du manque d’efficacité thérapeutique.

Le même sort fut attribué à l’essai clinique en phase II pour le carcinome de cellules rénales réfractaires. Puis, la même chose s’est produite lors d’essais avec des patients souffrant de cancer du sein et du colon.

Dans aucune de ces études, on a constaté une amélioration de la survie générale des patients. Malgré ces résultats négatifs en lien avec le cancer, le marché tente maintenant de les associer au traitement de maladies telles que le psoriasis.

Malgré qu’aucune étude n’ai révélé l’efficacité du cartilage de requin en termes de traitement, la demande en cartilage a, quant à elle, contribué à décimer des populations importantes de requins.

L’importance des requins dans l’écosystème marin

Selon une étude réalisée en 2013, les êtres humains tuent environ 100 millions de requins chaque année. Il faut alors noter que la surpêche de ces animaux est due aux demandes de leur viande, de leur huile de foie, du cartilage et de leurs précieux ailerons.

Bien souvent, l’aileron de requin est coupé alors que l’animal est vivant, pour être ensuite utilisé dans la soupe d’aileron de requin. Un met asiatique ancien et précieux.

D’autre part, il est important de souligner que la diminution des populations de requins est préoccupante. Car, en tant que prédateurs de pointe, ils contribuent à l’équilibre des écosystèmes dans les océans du monde entier.

S’il n’y a pas assez de prédateurs, des changements considérables et conséquents ont lieu, affectant même les plantes marines.

Petit à petit, des organisations telles que la Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction (CITES) allongent la liste des espèces de requins bénéficiant d’une protection commerciale. Toutefois, ces initiatives peuvent arriver tardivement.

La reproduction du requin est variée et complexe

Selon les espèces, les requins se reproduisent de trois manières:

  • Oviparité : ils pondent des oeufs et les déposent dans un lieu sûr pour leur incubation.
  • Viviparité : les requins vivants naissent directement.
  • Ovoviviparité : ils portent leurs petits dans des poches d’oeufs qui éclosent dans l’utérus, se développent dans le corps de la femelle et naissent comme des bébés requins vivants. Cette dernière est une combinaison des deux premières stratégies.

Par ailleurs, la durée de la gestation varie également selon l’espèce de requin, pouvant durer entre 5 et 42 mois. Ensuite, la portée peut avoir entre deux (vivipares) et 100 (ovipares) progénitures.

La principale conséquence des périodes très longues de gestation est que les espèces de requins vulnérables se rétablissent en nombre très lentement.

Comme les requins ont des taux de reproduction et de croissance lents, il peut être difficile pour les populations de se remettre de grandes pertes.

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Conservation et sensibilisation

La société est une machine qui peut dicter le modèle de comportement d’un patient, le type de traitement qu’il cherche et celui qu’il finit par prendre. Par conséquent, il est nécessaire de considérer que les fausses croyances populaires créent des obstacles insurmontables.

Il est essentiel de garder à l’esprit que les informations obtenues sur internet et les médias sont, pour la plupart, non réglementées et peuvent présenter des points de vue extrêmes qui aggravent les problèmes déjà présents. Le commerce autour du requin pour combattre le cancer est un exemple évident de l’ignorance humaine.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


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