Séborrhée chez le chien : symptômes, causes et traitements
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
La séborrhée chez le chien est une affection dermatologique relativement courante. Avec la pyodermite, la dermatite, le cancer de la peau, les maladies auto-immunes et d’autres pathologies, c’est l’une des 10 maladies de peau les plus courantes dans le monde canin.
a séborrhée n’affecte pas seulement les chien. Elle peut également être diagnostiquée chez les chats et les humains, entre autres mammifères.
La séborrhée peut être primaire ou secondaire, c’est-à-dire être présente dès la naissance de l’animal ou résulter d’une affection sous-jacente. Si vous voulez tout savoir sur cette maladie de peau, poursuivez donc votre lecture.
La séborrhée chez le chien
La séborrhée, également connue sous le nom de dermatite séborrhéique, est une affection cutanée. Il faut noter que ce mot englobe divers tableaux cliniques, allant de la production excessive d’huile à l’hyperkératose, en passant par l’alopécie et certaines étiologies graves.
Dans ces conditions cliniques, les glandes sébacées épidermiques du chien produisent trop d’huiles – sébum – ou un nombre excessif de cellules épithéliales sont synthétisées, ce qui se traduit par un épiderme squameux, qui démange et durcit. Les zones les plus touchées sont généralement le visage, les flancs et les zones qui contiennent des plis cutanés.
Le remplacement cellulaire et le sébum protègent normalement la peau Cependant, en excès, ils favorisent des conditions épidermiques négatives.
Les types de séborrhée chez le chien
Comme nous l’avons dit, la séborrhée n’est pas seulement une maladie, elle englobe généralement un ensemble de tableaux cliniques similaires. Les conditions sont classées selon leur moment de présentation comme suit :
- Séborrhée primaire : c’est une variante héréditaire. Elle commence à se manifester à partir de 18 à 24 mois de vie du chiot et continue à se développer tout au long de sa vie.
- Séborrhée secondaire : dans ce cas, une maladie sous-jacente est à l’origine de la maladie. Elle s’accompagne généralement de production de pus, de la chute des poils et d’infections bactériennes.
En plus de cette classification, il existe également deux types différents de séborrhée, selon la nature de la pathologie. Nous les présentons brièvement ci-dessous.
La séborrhée sèche
Comme les études l’indiquent, le renouvellement épidermique complet chez le chien se produit en environ 22 jours. Tout facteur favorisant la mitose, la différenciation ou l’exfoliation des cellules cutanées peut provoquer l’accumulation de squames à la surface du chien, c’est-à-dire des corps cellulaires morts.
La prolifération épidermique est favorisée par une inflammation locale, une irritation ou la sécrétion de prostaglandines et d’œstrogènes, entre autres conditions. Dans la séborrhée sèche, la formation de squames n’est pas accompagnée par une libération d’un excès de sébum, d’ où son nom.
La séborrhée grasse
Les glandes sébacées des mammifères sont situées près de chaque follicule pileux. En situation normale, elles sécrètent du sébum qui maintient la peau lubrifiée, la protège et l’empêche de se dessécher.
Malheureusement, dans la séborrhée grasse, ces glandes produisent une quantité excessive de sébum. Dans ce cas, les squames épidermiques sont accompagnés d’une mauvaise odeur et d’une peau grasse.
Prédisposition génétique
Comme nous l’avons dit, la séborrhée chez le chien peut être primaire ou secondaire. La variante primaire est considérée comme congénitale, car elle est présente dès la naissance de l’animal, bien qu’elle ne se manifeste qu’à partir de la première ou de la deuxième année de vie.
Comme l’indique le portail scientifique HHS Public Access, cette affection est due à un ou plusieurs problèmes lors de la synthèse de la couche cornée de la peau.
Généralement, la séborrhée primaire trouve sa cause dans des mutations génétiques qui empêchent la synthèse correcte des protéines nécessaires à la formation des cornéocytes – des cellules mortes de la peau qui se renouvellent. Certaines races sont sujettes à cette maladie, car ces gènes défectueux y ont sûrement été “fixés” par des croisements excessifs entre parents.
Les cockers, les bassets, les teckels, les labradors et les golden retrievers font partie des races sujettes à la séborrhée primaire.
Les symptômes de la séborrhée chez le chien
Les symptômes de la séborrhée sont évidents, en particulier au niveau des oreilles, du visage, du ventre et des plis cutanés. Parmi les signes cliniques les plus courants, figurent les suivants :
- Peau sèche et squameuse, plus évidente dans la séborrhée sèche.
- Production excessive de sébum dans la variante grasse. La peau du chien paraît brillante et les poils peuvent être “collés”. À tout cela s’ajoute la mauvaise odeur.
- Démangeaisons constantes dans les zones les plus touchées. Si le chien se gratte beaucoup, il peut aussi créer des blessures et saigner régulièrement.
- Inflammation et écoulement purulent. La séborrhée ne provoque pas ces symptômes, mais elle favorise l’établissement de colonies fongiques et bactériennes dans les zones les plus vulnérables. Une maladie infectieuse peut provoquer l’infection des plaies ou l’inflammation de la peau encore plus que prévu.
Si vous remarquez l’un de ces signes cliniques chez votre chien, allez vite chez le vétérinaire. Jusqu’à 80 % des séborrhées sont secondaires, il est donc très probable que le chien souffre d’une affection qui doit être traitée au-delà de la peau. Les causes les plus fréquentes sont les troubles hormonaux et les allergies, surtout si les symptômes apparaissent à l’âge adulte.
Le diagnostic
Comme indiqué par le portail MSD Veterinary Manual, la première étape du diagnostic de la séborrhée chez le chien est un examen physique détaillé. Non seulement il faut faire attention à l’état de la peau, mais il faut aussi regarder le fonctionnement de tous les systèmes vitaux du chien. Comme nous l’avons dit, de nombreuses séborrhées sont dues à un autre problème.
L’examen dermatologique doit enregistrer les paramètres suivants : type et répartition des lésions, plaques éventuelles d’alopécie, présence ou non de mauvaise odeur, quantité de cellules épidermiques mortes, concentration de sébum épidermique et consistance générale du pelage. Il est également très important de détecter si la condition provoque des démangeaisons.
Si l’animal n’a pas de démangeaisons, les allergies, les parasites externes et d’autres conditions sont exclus. Dans ces cas, on commence à suspecter une séborrhée d’origine hormonale ou primaire. Dans tous les cas, pour diagnostiquer la dernière des variantes, il faut suivre les étapes suivantes :
- Obtention d’échantillons de peau qui seront observés au microscope pour exclure la présence de parasites.
- Cytologie superficielle de la peau, afin d’écarter les infections fongiques ou bactériennes pouvant déclencher une séborrhée.
- Tests sanguins pour écarter les défaillances systémiques ou les déséquilibres hormonaux.
Si tous les examens sont bons, une séborrhée primaire congénitale est alors suspectée.
Le traitement
Le traitement doit se concentrer sur deux fronts différents : éliminer l’élément déclencheur et soulager les symptômes du chien malade. Bien qu’il s’agisse d’approches complémentaires, elles peuvent nécessiter des procédures complètement différentes, car une plaie cutanée et un problème hormonal ne sont pas liés au niveau étiologique.
Les traitements de la séborrhée chez le chien peuvent être multiples, en fonction de la variante. Parmi eux, nous pouvons citer les suivants :
- Antibiotiques : dans le cas où la séborrhée a favorisé des infections, l’utilisation d’antibiotiques efficaces contre le pathogène Staphylococcus pseudintermedius est recommandée. Parmi elles, la clindamycine et la céphalexine se démarquent, à raison de 10 à 30 milligrammes pour chaque kilo deux fois par jour. La posologie ne peut être spécifiée que par un vétérinaire.
- Produits kératolytiques : parmi eux, se distinguent les suppléments d’acide salicylique et d’acides gras oméga-3. Sa fonction est de détacher l’excès de cellules épidermiques mortes et de cicatriser petit à petit les zones touchées.
- Produits kératoplastiques et émollients : ils réduisent respectivement la production de cornéocyte et la perte d’eau de la peau.
- Antifongiques : c’est le même principe que pour les antibiotiques. Si la maladie a déclenché une mycose, les pommades au kétoconazole et au miconazole peuvent être très utiles.
Pour résumer, la plupart des séborrhées chez le chien sont secondaires. Par conséquent, il est essentiel de rechercher la cause sous-jacente de la maladie lors de l’application des produits épidermiques appropriés.
Seul un vétérinaire vous aidera efficacement dans tout ce processus. Alors n’hésitez pas à vous rendre à la clinique si votre chien présente l’un des symptômes susmentionnés.
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