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Papillomes chez le chien : causes, symptômes et traitements

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Les papillomes chez le chien correspondent à des masses sur la peau ou dans les tissus muqueux. Ils ressemblent à de petites tumeurs. Bien qu'ils soient bénins, ils nécessitent une évaluation vétérinaire.
Papillomes chez le chien : causes, symptômes et traitements
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Les papillomavirus (Papillomaviridae) sont un groupe d’agents viraux pathogènes qui infectent les vertébrés. Plus de 100 types différents ont été isolés chez l’homme. Certains d’entre eux sont de nature anecdotique et d’autres provoquant le cancer du col de l’utérus chez la femme (HPV-16 et HPV-18). Saviez-vous que les chiens peuvent aussi contracter des papillomes ?

En effet, les papillomes chez le chien sont des tumeurs bénignes causées par le papillomavirus. Toutefois, les virus qui les infectent ne soient pas les mêmes que ceux qui provoquent des symptômes chez l’homme.

Les différentes espèces de virus de ce groupe sont très spécifiques en matière de mécanisme de réplication. Elles ne  peuvent ainsi pas passer d’une espèce à une autre.

Que sont les papillomes ?

Le mot papillome peut sembler un peu technique. Si nous utilisons à la place le terme « verrue », vous aurez une idée de ce dont il est question. Les papillomes, chez le chien et tout autre animal, sont des tumeurs bénignes causées par des papillomavirus spécialisés, en l’occurence, dans l’infection des cellules canines.

La muqueuse buccale et les commissures des lèvres sont les endroits les plus touchés, mais des papillomes peuvent également apparaître sur la peau et même sur les organes génitaux, surtout si la transmission s’est faite par contact sexuel avec un animal infecté. La nature du virus détermine généralement l’endroit  de l’infection. 

Les caractéristiques du virus

Les papillomavirus (PV) sont des agents pathogènes à ADN avec environ 8000 paires de bases intégrées dans leur génome, à son tour recouvert d’une capside icosaédrique sans enveloppe accessoire. Comme ces virus manquent d’organites et de structures cellulaires, ils doivent “séquestrer” les cellules de l’hôte et s’y intégrer pour se multiplier et se propager.

Les cellules épithéliales sont leur cible, mais seules celles qui ont un potentiel prolifératif sont envahies : c’est une condition nécessaire pour que l’infection soit persistante. Il est à noter qu’une fois que le virus pénètre dans l’organisme du chien, une phase asymptomatique s’établit, phase qui dure au moins 4 semaines.

Les types de papillomavirus canin

Comme déjà dit plus haut, chez l’homme, il existe plus de 100 types de papillomavirus. Bien que plus de la moitié des papillomavirus décrits correspondent à ceux qui provoquent des infections chez l’ Homo sapiens, on peut mettre en évidence les variantes suivantes chez le chien :

  • CPV1 : il provoque généralement des infections asymptomatiques, bien qu’il soit également à l’origine de lésions internalisées (endophytiques) ou plus externes (exophytiques).
  • CPV2 : il provoque des lésions endophytes et exophytiques, mais est également à l’origine du développement de carcinomes épidermoïdes invasifs.
  • Types CPV3, CPV4, CPV5 : les 3 types provoquent l’apparition de plaques pigmentaires.
  • CPV6 : il provoque des papillomes endophytiques.
  • CPV 7 : il provoque des papillomes exophytiques.
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Les symptômes des papillomes chez le chien

Comme indiqué par le portail VCA Hospitals, les papillomes chez le chien peuvent survenir dans différentes zones. Chez les chiots et les jeunes chiens, des amas se forment sur la muqueuse buccale et la commissure des lèvres. Par ailleurs, chez les chiens de tout âge, ils apparaissent comme des verrues solitaires à tout endroit de la peau.

Certains types de PV plus spécifiques peuvent apparaître dans la région génitale en groupe, tandis que d’autres apparaissent sur les paupières ou au bord du canal lacrymal. Cependant, ils ont tous une chose en commun : ils provoquent l’apparition de polypes secs (verrues), de plaques squameuses et des structures dures qui poussent « vers l’intérieur ».

Selon la taille et leur localisation, les papillomes peuvent être totalement inoffensifs, ou bien provoquer certains symptômes. Parmi les signes cliniques possibles, figurent les suivants :

  • Difficulté à manger : cela se produit dans les cas où de nombreux papillomes se forment sur le palais, l’oropharynx ou la commissure des lèvres.
  • Saignement : Le chien peut gratter un papillome sur sa peau et ainsi provoquer un saignement. Parfois, les chiots mordent les masses qui poussent dans leur bouche lorsqu’ils mangent, et ceux-ci se mettent alors à saigner.
  • Douleur : ces papillomes qui se développent « vers l’intérieur » peuvent être douloureux, surtout s’ils apparaissent sous les pattes. Dans ce cas, le chien va boiter et lécher la zone.

Certaines infections sont complètement asymptomatiques. Cela dépend du type de papillomavirus et de l’état de santé de l’animal.

Comment un chien est-il infecté ?

Comme nous l’avons dit dans les lignes précédentes, les papillomes chez le chien apparaissent par contagion avec certaines des variantes du papillomavirus. La voie d’entrée varie selon l’agent pathogène et l’état de santé général de l’animal.

Ces virus sont très résistants et peuvent survivre dans l’environnement en dehors de leur hôte. Pour cette raison, le chien peut être infecté lorsqu’il entre en contact direct avec un autre chien infecté, mais aussi s’il joue avec des objets infectés ou s’il partage certains objets de soins avec d’autres animaux.

Les papillomavirus pénètrent généralement par les plaies de l’animal. Les puces ou les tiques peuvent donc les aider.

Le diagnostic des papillomes

Les papillomes sont très similaires les uns aux autres, mais peuvent parfois être confondus avec des tumeurs sébacées et d’autres affections épidermiques. Afin d’obtenir un diagnostic précis, le vétérinaire a généralement recours à une injection par aspiration : un groupe de cellules de la lésion est collecté de manière peu invasive et observé au microscope.

Dans certains cas, l’échantillon obtenu après injection n’est pas suffisamment révélateur. Dans ce scénario, une résection complète de la verrue est nécessaire, laquelle sera analysée en laboratoire. Cela permet d’écarter les mélanomes et les affections plus graves.

Le traitement

Le traitement des papillomes chez le chien dépendra de la localisation des verrues et de l’état de santé général de l’animal. Par exemple, certaines de ces masses se résorbent d’elles-mêmes en 1 ou 2 mois, car le système immunitaire de l’animal lutte contre l’infection et la tue.

Dans les cas où cela ne se produit pas, on peut avoir recours à une ablation chirurgicale directe ou une ablation par électrochirurgie ou radiochirurgie. Chez les spécimens sains, la réapparition d’une verrue une fois le traitement effectué est très rare.

Si l’animal est immunodéprimé, davantage de papillomes peuvent apparaître sur son corps. Dans ce cas, des traitements plus spécifiques sont nécessaires.

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Les papillomes ne représentent pas une condition grave. Bien qu’ils restent sur la peau de l’animal pendant longtemps, s’ils ne se développent pas ou ne se propagent pas, il n’y a pas de quoi s’inquiéter.

En revanche, si un groupe de lésions s’établit dans la muqueuse buccale du chien, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Notamment si elles rendent la déglutition ou la mastication difficile.


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