Hyperkératose chez le chien : causes, symptômes et traitements
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
La kératine est une protéine à structure fibreuse très riche en soufre qui constitue le composant principal des couches les plus externes de l’épiderme des vertébrés et d’autres organes, tels que les poils, les ongles, les sabots et les coussinets. L’hyperkératose chez le chien, comme vous pouvez l’imaginer, fait référence à un épaississement superficiel de certaines zones dû à l’accumulation de kératine.
Parler d’hyperkératose chez le chien est compliqué, car de nombreuses affections relèvent de ce terme général. Si vous voulez tout savoir sur ce groupe de pathologies et comment l’aborder, poursuivez donc votre lecture.
Qu’est-ce que l’hyperkératose chez le chien ?
Comme nous l’avons dit, ce groupe d’affections se caractérise par la surproduction de kératine et l’épaississement des tissus dans une ou plusieurs parties spécifiques du corps de l’animal. Dans le cas des chiens, l’hyperkératose se manifeste surtout au niveau du museau et des coussinets.
L’épaississement épidermique de ces zones leur donne un aspect « poilu » à l’œil. En d’autres termes, c’est comme si l’animal avait des poils durs sur le nez ou à la base des pattes. Au fil du temps, les structures affectées deviennent calleuses, épaissies, sèches et fissurées.
Si la peau se fissure à cause de la sécheresse, des infections bactériennes secondaires peuvent se développer.
Les types d’hyperkératose
Le terme hyperkératose fait référence au signe clinique décrit, mais n’explique pas l’étiologie de l’affection dans tous les cas. Il existe plusieurs syndromes hyperplasiques chez les animaux qui sont similaires ou interchangeables avec l’hyperkératose. Voyons certains d’entre eux.
Parakératose folliculaire congénitale héréditaire
Dans ce cas, il n’y a pas de surproduction de kératine en soi, mais sa conformation est altérée qui provoque un épaississement de l’épiderme au détriment de la couche cornée. C’est une maladie qui a été découverte récemment , et contrairement à l’hyperkératose normale, les signes cliniques se propagent dans tout le corps de l’animal.
La parakératose provoque une surproduction de substances huileuses et cireuses dans le corps du chien, ce qui lui donne un aspect « sale » et « négligé ». Il y a aussi une accumulation de squames, comme l’indiquent les quelques rapports sur la maladie.
Ichtyose cutanée
C’est une maladie génétique très rare de nature récessive. Dans cette pathologie, on observe une hypertrophie anormale en matière de développement épidermique, ce qui se traduit par une hyperkératose à la surface de la peau de tout le corps.
Parakératose nasale
Également connue sous le nom d’hyperkératose nasale, l’épaississement ne se produit que dans le plan nasal dorsal. Comme le reste des pathologies susmentionnées, il s’agit d’une maladie chronique que l’on peut essayer de contrôler, mais il n’y a pas de remède.
Hyperkératose familiale des coussinets
Cette condition est typique des terriers et des dogues de Bordeaux. L’épaississement et la kératinisation des coussinets surviennent dès le plus jeune âge, bien que la maladie ne soit généralement pas congénitale. Lorsque l’hyperkératose est sévère, des fosses, des cors et des lésions peuvent apparaître en raison de la dégradation de la peau.
Les symptômes de l’hyperkératose chez le chien
Comme déjà dit plus haut, l’hyperkératose est plus fréquente au niveau du museau et des coussinets. Dans d’autres tableaux cliniques plus sérieux, le déséquilibre épidermique se produit dans tout le corps. Dans ces cas, toute la peau du chien sera grasse, présentera des squames épidermiques dures, des sécrétions cireuses et dégagera une mauvaise odeur très perceptible.
En revanche, si l’hyperkératose est limitée aux pattes, le maître peut remarquer que les coussinets sont trop durs, épaissis et ont des excroissances “poilues”. Les coussinets sont alors secs et il est possible d’observer des croûtes. Et si des fissures se produisent, elles peuvent saigner régulièrement.
Les causes
L’hyperkératose comprend un large groupe de maladies, de sorte que les causes dépendront exclusivement du tableau clinique sur lequel nous concentrons notre attention. Quoi qu’il en soit, nous pouvons citer les déclencheurs généraux suivants :
- Hérédité génétique : L’hyperkératose nasale est héréditaire chez les labradors. Selon des études génétiques, cette maladie est associée à des mutations du gène SUV39H2. L’hyperkératose naso-plantaire semble être héréditaire chez le dogue de Bordeaux et le terrier irlandais.
- Tableaux cliniques infectieux : la maladie de Carré canine peut provoquer une hyperkératose au niveau des coussinets.
- Leishmaniose : c’est une maladie chronique transmise par un vecteur volant. Elle peut être contrôlée avec des médicaments.
- Dermatose due au manque de zinc : le manque de ce micronutriment dans l’alimentation du chien peut se manifester avec certains des signes cliniques déjà évoqués. Heureusement, il peut être combattu avec des suppléments vitaminiques.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic de ces conditions peut être établi avec un examen physique, mais découvrir la cause sous-jacente peut nécessiter des examens d’imagerie, des biopsies des tissus affectés, des analyses de sang et bien plus encore. Selon l’étiologie, une voie ou une autre peut être empruntée en milieu clinique.
Au-delà de l’agent causal, il convient de noter que l’hyperkératose n’a pas de remède. Ce groupe d’affections peut être traité en limant et en éliminant l’excès de kératine des zones touchées, toujours avec l’aide d’un vétérinaire.
Pour ce faire, le professionnel appliquera des onguents émollients sur la zone touchée, ce qui ramollira la couche calleuse et permettra l’entrée de certains composés actifs. Parmi eux, on retrouve des éléments kératolytiques, des substances hydratantes et des composés décongestionnants, dont la fonction articulaire est d’éliminer l’excès de kératine et de permettre à la peau de retrouver sa souplesse.
Le vétérinaire peut prescrire ces onguents pour une utilisation quotidienne à la maison. Ils peuvent être appliqués sur les pattes de 2 à 3 fois par jour.
Le pronostic
Le pronostic varie selon le type. Une hyperkératose des coussinets peut être gênante pour le chien et favoriser les saignements, mais avec les bonnes pommades et les visites pertinentes chez le vétérinaire, il est possible de la tenir à distance.
En revanche, une parakératose folliculaire congénitale héréditaire a un pronostic beaucoup plus réservé, car l’affection est mal connue et affecte l’ensemble du corps de l’animal. Comme vous pouvez le constater, l’approche et l’accompagnement à domicile dépendent entièrement du type d’hyperkératose dont souffre le chien.
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