Blongios nain : habitat et caractéristiques
Rédigé et vérifié par le biologiste Francisco Morata Carramolino
Près des plans d’eau de l’Ancien Monde, immergé dans la végétation marécageuse, se trouve un petit et mystérieux héron : le blongios nain, au nom scientifique Ixobrychus minutus. Malgré sa distribution extraordinairement large et ses couleurs élégantes, cet oiseau est souvent négligé en raison de ses habitudes discrètes.
Avec un peu de patience, le blongios nain peut être vu en Espagne entre avril et septembre, à proximité des bassins fluviaux les plus importants. Si vous voulez en savoir plus sur cette curieuse espèce, qui compte trois sous-espèces différentes, poursuivez donc votre lecture.
Habitat et répartition du blongios nain
Le blongios nain a une vaste distribution, couvrant la majeure partie de l’Europe, l’Asie occidentale et presque toute l’Afrique subsaharienne. On trouve également quelques populations aussi dans les terres méditerranéennes de l’Afrique.
Certaines de ses populations effectuent de longs voyages migratoires, tandis que d’autres sont sédentaires. Les spécimens eurasiens de cette espèce se rendent dans l’hémisphère nord pendant la saison estivale pour se reproduire. Une fois la saison de reproduction terminée, ces oiseaux retournent en Afrique, où ils passent l’hiver.
Les populations africaines sont résidentes. Elles ne migrent pas et passent toute l’année dans les mêmes territoires.
Ces hérons habitent tous les types de zone humide, notamment celles d’eau douce. On les trouve dans les rivières, les lagunes, les marais, les réservoirs, les gravières renaturées, les rizières, etc.
Ils occupent ces espaces surtout lorsque la végétation marécageuse – notamment des roseaux et massettes – est abondante. Ils profitent également de la présence d’arbres à feuilles caduques à proximité, comme les saules (Salix) ou les aulnes (Alnus).
Les caractéristiques du blongios nain
Le blongios nain est le plus petit héron d’Europe. Il mesure entre 33 et à 38 centimètres et son envergure est comprise entre 48 à 88 centimètres. Cet oiseau est alors vraiment petit pour un ardéidé.
En plus de sa petite taille, son apparence est très représentative. Son cou est plus court et plus épais que celui des autres hérons. Il est généralement retroussé, de sorte que la tête semble posée sur les épaules. de manière à ce que la tête repose près des épaules. Cependant, il peut s’étendre jusqu’à atteindre la longueur approximative du reste du corps.
Sa tête est grande et étroite sur les côtés. Son bec est bec fort, long et pointu. Quant à ses pattes, elles sont courtes et larges et se terminent par de grandes « mains ». De manière générale, le corps de cet animal est petit et compact.
Concernant le plumage de cet oiseau, il existe trois types de coloration selon le sexe et l’âge. Les mâles adultes sont ceux qui attirent le plus l’attention. Leur plumage est noir au niveau du dos, de la partie supérieure de la tête et des ailes. Les bords de leur tête sont gris clair et les plumes ventrales sont de couleur crème.
Les femelles ont une coloration similaire, mais moins définie. Les tons sont moins vifs et moins contrastés ; ils sont généralement plus brunâtres et plus striés. Quant au plumage des petits, il peut rappeler celui des femelles, mais il est encore plus terne, plus brun et plus rayé.
Comportement, alimentation et reproduction
C’est un oiseau d’activité crépusculaire, bien qu’il puisse également être vu pendant la journée. Il vit caché parmi les roseaux, ce qui le rend relativement difficile à observer. Avec ses longs doigts, il saisit et glisse à travers la végétation des marais. Vous pouvez également marcher et courir sur le sol.
Leur régime alimentaire se compose de petits vertébrés trouvés dans ces habitats semi-aquatiques, tels que les poissons, les amphibiens, les reptiles et les oiseaux. Il comprend également un grand nombre d’invertébrés, parmi lesquels des crustacés, des arachnides, des mollusques et divers insectes – adultes et larves de grillons, sauterelles, coléoptères et autres.
Le blongios nain est généralement solitaire, bien qu’il puisse aussi être trouvé en couples ou en petits groupes. Pendant la saison de reproduction, les spécimens adultes construisent des nids à base de branches et de roseaux. Les nids sont cachés dans des masses de végétation marécageuse ou dans des arbres et arbustes, au-dessus de la surface de l’eau.
Menaces et état de conservation
L’état de conservation de cet animal est encore assez inconnu. Actuellement, son aire de répartition est très étendue et sa population reste nombreuse. Par conséquent, il est considéré comme « de moindre importance » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Malgré cela, et bien que les informations disponibles soient limitées, il semble que les populations d’Ixobrychus minutus connaissent un déclin. Pour le moment, le déclin n’est pas très accéléré. L’espèce n’est donc pas en danger immédiat.
Les causes de ce déclin ne sont pas entièrement élucidées. Certains coupables pourraient être la destruction, la contamination et l’assèchement de plus en plus sévère des zones humides dont cet animal a besoin pour vivre.
D’un autre côté, la désertification des zones d’hivernage en Afrique pourrait être particulièrement pertinente dans le déclin des populations européennes. Une autre menace possible est le changement dans les usages de l’eau. Comme vous pouvez le constater, toutes ces menaces sont une cause ou une conséquence directe de l’activité humaine.
Le blongios nain est un héron vraiment curieux, très différent de ses proches. Heureusement, il est encore abondant, mais cela pourrait changer à mesure que les zones humides de la planète continuent de se dégrader. Si nous voulons continuer à profiter de ces oiseaux, nous devons protéger ces écosystèmes précieux et maltraités.
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