Logo image
Logo image

Venin d'ornithorynque : ce qu'il faut savoir

4 minutes
Le venin de l'ornithorynque est l'une des nombreuses particularités de cet animal. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, vous êtes au bon endroit.
Venin d'ornithorynque : ce qu'il faut savoir
Dernière mise à jour : 12 août, 2021

S’il est un animal étrange et bizarre, c’est sans aucun doute ce mammifère avec un bec de canard. Il transpire du lait, possède un sixième sens appelé électroréception, pond des œufs, a 10 chromosomes sexuels et, si cela ne suffisait pas, si on le dérange, on peut avoir à faire à son venin. Avez-vous entendu parler du venin d’ornithorinque ?

Lorsque le premier spécimen disséqué a été importé d’Angleterre vers l’Australie en Angleterre, les scientifiques n’en croyaient pas leurs yeux. Apprenez-en plus ici sur le venin de ce mammifère. Comme le reste de ses caractéristiques, la présence de venin chez cet animal est tout à fait surprenante. Si cette information a piqué votre curiosité, poursuivez donc votre lecture.

Les effets du venin d’ornithorynque sur l’homme

L’ornithorynque (Ornithorhyncus anatinus) est un mammifère semi-aquatique endémique d’Australie et de l’île de Tasmanie. C’est le seul représentant vivant de sa famille (Ornithorhynchidae) et de son genre, bien que certaines espèces similaires aient été trouvées dans les archives fossiles. C’est l’une des 5 espèces qui persistent encore dans l’ordre des monotrèmes, avec les échidnés.

Cet animal est relativement timide, et seuls les mâles sont venimeux. Peu de « morsures » ou blessures causées par ce mammifère ont été recensées, mais les personnes qui en ont subi une ont signalé des douleurs intenses. Autour de la plaie, se forme œdème qui s’étend sur la zone touchée.

Fait intéressant, certaines personnes soutiennent que ce poison peut produire une hyperalgésie marquée. Cela signifie que le patient réagit de manière excessive à la douleur pendant des jours, des semaines et même des mois après le contact avec la toxine, car les nocicepteurs (cellules responsables de la perception de la douleur) de la zone sont affectés à long terme.

L’ornithorynque injecte 2 à 4 millilitres de venin dans une morsure.

Bien qu’elle ne soit pas mortelle pour notre espèce, la douleur causée par le venin de l’ornithorynque n’est pas à prendre à la légère : elle est si intense que même la morphine ne peut la calmer. Les autres symptômes sont les suivants : hyperalgésie, œdème, hyperventilation et même des convulsions selon la dose inoculée.

Le venin d’ornithorynque est composé de 19 peptides différents et de composants non protéiques, comme l’indiquent les études. Les 3 types de composés de ce venin sont les suivants :

  1. Défensines : ces substances sont produites par le système immunitaire de l’ornithorynque. Elles sont similaires à celles trouvées dans le venin des reptiles, des araignées, des poissons et des étoiles de mer, bien que chez ces mammifères, elles aient évolué de manière divergente.
  2. Natriurétiques : il s’agit de neurotoxines associées à l’atrophie musculaire.
  3. Facteurs de croissance nerveuse : ces peptides sont liés à l’hyperalgésie, car ils favorisent la ramification et la création de terminaisons nerveuses.

Le venin d’ornithorynque est-il mortel pour l’homme ?

Le venin d’ornithorynque est mortel pour les petits animaux, mais pas pour les humains. De plus, ce n’est pas un animal de chasse, ses prédateurs sont nettement plus meurtriers que lui, et les femelles ne possèdent pas de venin. Alors pourquoi ces animaux ont-ils du venin ?

La théorie la plus solide à cet égard suggère qu’il s’agit d’une arme offensive pour la saison des amours. Les mâles se battent entre eux pour déterminer un territoire et obtenir le droit de copulation, copulation qui a lieu entre juin et octobre. Si un humain subit une morsure, c’est parce que l’animal se sent menacé d’une manière ou d’une autre, en particulier au stade de la reproduction de l’espèce.

Fait intéressant, les femelles de cette espèce ont 2 ovules, mais seul l’ovule gauche est fonctionnel.

Comment l’ornithorynque produit-il son venin ?

Le venin d’ornithorynque est produit dans les glandes fémorales, situées sur les pattes postérieures. Ces glandes se connectent aux 2 éperons du talon qui sont attachés à un petit os qui offre un meilleur angle d’attaque avec leur articulation.

Chez les femelles, l’éperon est rudimentaire. Il ne se développe jamais comme chez le mâle et tombe avant l’âge de 12 mois. L’information génétique nécessaire pour produire le poison se trouve sur le chromosome mâle, cette structure ne peut donc être conservée à vie chez les femelles.

L’attaque de l’ornithorynque consiste à donner un « coup de pied » en arrière, avec une force considérable, et à enfoncer les éperons sur la victime. Le coup est suffisamment intense pour que l’animal reste coincé, littéralement. Les personnes qui se sont retrouvées dans cette situation ont eu besoin d’une assistance médicale pour décrocher l’animal.

Some figure

Un animal presque préhistorique !

Les curiosités sur ce mammifère abondent. L’ancêtre commun entre l’ornithorynque et l’homme a vécu il y a environ 170 millions d’années, et depuis lors, l’espèce s’est séparée de pratiquement toutes les autres espèces, ne partageant que 80 % de leur génome avec le reste des mammifères.

Leurs nombreux chromosomes sexuels sont plus proches de ceux des poules. Il semble alors qu’ils n’aient pas beaucoup changé depuis les oiseaux préhistoriques. Le séquençage récent de leur génome a révélé d’importantes découvertes reliant les mammifères, les œufs et le venin. Nous vous recommandons de jeter un œil aux sources citées pour en savoir plus.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Whittington, C. M., Koh, J. M., Warren, W. C., Papenfuss, A. T., Torres, A. M., Kuchel, P. W., & Belov, K. (2009). Understanding and utilising mammalian venom via a platypus venom transcriptome. Journal of proteomics, 72(2), 155-164.
  • Whittington, C., & Belov, K. (2007). Platypus venom: A review. Australian Mammalogy, 29(1), 57-62.
  • Bansal, P. S., Torres, A. M., Crossett, B., Wong, K. K., Koh, J. M., Geraghty, D. P., … & Kuchel, P. W. (2008). Substrate specificity of platypus venom L-to-D-peptide isomerase. Journal of Biological Chemistry, 283(14), 8969-8975.
  • Whittington, C. M., Papenfuss, A. T., Locke, D. P., Mardis, E. R., Wilson, R. K., Abubucker, S., … & Warren, W. C. (2010). Novel venom gene discovery in the platypus. Genome biology, 11(9), 1-13.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.