La méduse géante la plus lourde: «Nemopilema Nomurai»
Rédigé et vérifié par la biologiste Georgelin Espinoza Medina
Il existe plus de 15 000 spécimens de cnidaires dans le monde, parmi lesquels des méduses, des polypes, des coraux, des anémones et des hydres. Parmi les variétés existantes, il existe une espèce qui se distingue par sa taille et son poids. En raison de ces caractéristiques, nous la connaissons sous le nom de méduse géante et est endémique à certaines mers asiatiques. Son nom scientifique est Nemopilema nomurai et c’est la seule espèce du genre Nemopilema.
Elle appartient à la famille des Rhizostomatidae, à l’ordre des Rhizostomeae et à la classe des Méduses. Si vous souhaitez la découvrir et savoir pourquoi elle attire tant d’attention, ne manquez pas cet article sur les caractéristiques, l’habitat, le comportement et certaines curiosités de la méduse géante.
Caractéristiques de la méduse géante “Nemopilema Nomurai”
Comme son nom l’indique, c’est l’une des plus grosses méduses du monde et même la plus lourde de son espèce. Ce n’est pas étonnant, puisqu’elle atteint 200 kilogrammes de poids humide et environ 2 mètres de diamètre, la mesure maximale de sa cloche. Cette partie de son corps est rigide et brune.
Par ailleurs, les tentacules de la bouche ont tendance à être plus intenses, mais dans un ton plus rougeâtre.
L’exumbrella – ou surface externe – est recouverte de verrues granuleuses. Elle possède 8 rhopalias ou organes sensoriels sur le bord de la cloche. De plus, elle possède une bouche centrale à l’intérieur et 8 bras de bouche réunis à sa base.
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Habitat de Nemopilema nomurai
Cette méduse est une espèce marine présente sur le continent asiatique. Plus précisément, elle se limite aux mers marginales du nord-ouest du Pacifique, autour de trois pays :
- Corée
- Chine
- Japon
Cela inclut les mers de Bohai, Jaune et de Chine orientale. En effet, ces eaux sont considérées comme le principal habitat de cette espèce.
Que mangent les méduses géantes “Nemopilema Nomurai” ?
Ce sont des animaux carnivores qui se nourrissent de micro et méso plancton, en raison de la petite taille de leur bouche. Ces méduses ont une alimentation variée :
- Copépodes
- Gastéropodes
- Œufs et larves de poisson
Comportement et cycle de vie de la méduse géante japonaise
Les agglomérations de ces méduses sont courantes dans les mers qu’elles habitent, surtout ces dernières années. Cela est dû à des facteurs environnementaux induits par les activités humaines et le changement climatique. Bien qu’il soit difficile d’établir exactement les causes spécifiques, on remet en cause l’implication de certaines variables :
- Surpêche.
- Augmentation de la température.
- Augmentation des algues, grâce à l’accumulation de matière organique (processus appelé eutrophisation).
La méduse géante japonaise présente un cycle complexe et peu connu. Elle présente les deux formes de cnidaires : le polype, qui est benthique, et la méduse, qui est libre dans la nature. Une étude publiée dans la revue Plankton Benthos Research détaille les changements qui s’y produisent, après observation en laboratoire. Des larves appelées planulae émergent des œufs après un jour de fécondation, lorsqu’ils sont à une température de 20 °C.
La planula nage librement pendant quelques jours (entre 4 et 8). Jusqu’à ce qu’elle se dépose sur un substrat pour se transformer en scyphistoma (polype benthique). A ce stade, elle peut durer des années et subir quelques modifications, pour se reproduire de manière asexuée et libérer les ephyras : en forme de méduse, mais dans une phase très précoce de développement.
Les ephyras augmentent leur développement jusqu’à devenir des méduses adultes typiques. Avec les caractéristiques décrites dans les paragraphes précédents. Il est important de mentionner que les formes de scyphistome n’ont pas été trouvées naturellement dans leur habitat.
Le venin de la méduse géante Nemopilema Nomurai
Cette méduse est venimeuse, comme les autres espèces de cnidaires. Les symptômes générés par sa morsure sont variables. La plupart d’entre eux sont topiques – légers à modérés – sur la zone touchée. Ce sont les suivants :
- Douleur
- Démangeaison
- Gonflement
- Rougeur
- Nécrose des tissus
Les réactions évoquées ne sont pas les seules. Dans certains cas, d’autres manifestations peuvent survenir, comme celles indiquées ci-dessous :
- Dyspnée
- Vomissement
- Oppression thoracique
- Douleur abdominale systémique
- Effets inflammatoires et allergiques
Cela peut même mettre la vie des patients en danger, en cas d’œdème pulmonaire, d’insuffisance cardiaque ou rénale. Le venin est complexe. Il comporte des composants qui sont encore à l’étude. Certaines recherches détaillent différentes propriétés :
- Cytotoxique.
- Hémolytique.
- Cardiotoxique.
- Antioxydants.
- Létalité (dans différents modèles animaux).
Curiosités de la méduse géante
Pour en savoir un peu plus sur cette espèce, regardons quelques faits intéressants à son sujet, dans la liste suivante :
- La plus grande prolifération de cette espèce a été observée en 2005. Cette année-là, 300 à 500 millions de ces cnidaires traversaient quotidiennement le détroit de Tsushima pendant l’été.
- Le venin de la méduse Nomurai a une activité anticancéreuse. Ceci est confirmé par une étude publiée dans la revue Evidence Based Complementary and Alternative Medicine. L’analyse a été réalisée à l’aide d’un modèle expérimental chez la souris, avec des résultats significatifs.
- Le venin de cette méduse est également attribué à des propriétés acaricides. Une enquête dans la revue Toxins, publiée en 2016, détaille qu’elle produit une toxicité par contact. Pour être plus précis, elle affecte la paroi corporelle de l’acarien appelé araignée rouge carmin ( Tetranychus cinnabarinus ). C’est un ravageur qui endommage différentes cultures, légumes et plantes florales.
Spécimen géant et venimeux des mers d’Asie
Vous connaissez désormais la méduse géante japonaise, également appelée “Nemopilema Nomurai”. Ce spécimen se distingue par sa taille et son poids, puisqu’elle peut avoir une masse de 200 kilogrammes et une cloche de 2 mètres de diamètre. De plus, elle est toxique. Nous ne souhaitons donc pas en rencontrer dans les mers.
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