Logo image
Logo image

Certaines mères animales mangent leur progéniture

4 minutes
L'idée de manger nos bébés est impossible à assimiler pour nous. Mais certains animaux ne peuvent pas se permettre les pertes qu'implique la maternité à certains moments.
Certaines mères animales mangent leur progéniture
Dernière mise à jour : 18 avril, 2021

Concevoir que certaines mères animales mangent leur progéniture est une idée impensable pour tout être humain. Le tabou du cannibalisme est inscrit dans nos gènes et l’infanticide est l’un des pires crimes qui peut se produire dans la société actuelle.

Mais quel est le but adaptatif d’un tel geste dans la nature ? Le plus logique pour un être humain serait de penser à la perpétuation des gènes, car s’il n’y a pas de descendance, l’espèce s’éteint. Certes, l’idée de manger nos enfants nous semble un acte d’autodestruction. Mais notre modèle n’est pas le seul qui existe.

L’efficacité évolutive du cannibalisme

Il semble logique de penser que le meilleur moyen de perpétuer une espèce est d’avoir le plus de petits possibles. Cependant, cette réflexion se fait dans un contexte mental dans lequel nous disposons de ressources suffisantes pour les élever, d’une maison sûre et d’un partenaire qui aide à l’éducation.

Dans le cas des animaux, cela ne se passe pas toujours ainsi. Alors que les êtres humains ont une seule descendance à la fois – parfois plus, mais pas en nombre trop important -, certains animaux peuvent mettre au monde des portées de plus de dix petits. De plus, dans la nature, ils doivent se défendre contre les prédateurs.

Parfois, les opportunités de se reproduire sont limitées et le temps est court. Dans le cas où toute la progéniture survit contre toute attente, cela peut entraîner la mort du progéniteur et, par conséquent, de la portée.

Souvent, la meilleure chose pour la survie de l’espèce est de réduire ou d’abandonner une portée pour éviter que cela se reproduise à l’avenir. Voyons cela plus en détail.

Some figure

Pourquoi certaines mères animales mangent-elles leur progéniture ?

Pour certaines espèces, il est difficile de maintenir leur descendance. Ce phénomène est étudié depuis longtemps en raison de la surprise qu’il suscite. Comme preuve de ce fascinant phénomène, nous vous présentons les trois principales théories qui l’expliquent avec quelques exemples curieux.

1. Les hamsters et le contrôle de la portée

Le récit selon lequel les mères hamsters et autres rongeurs mangent leurs petits est assez populaire. Cela peut sembler assez destructeur, mais pensons autrement : les femelles hamsters peuvent avoir des portées allant jusqu’à dix progénitures.

Les ressources nécessaires pour maintenir dix petits – énergie, production de lait et recherche de nourriture, entre autres – peuvent compromettre la survie de la mère ou de sa portée. En effet, lors d’expériences menées en captivité, en modifiant artificiellement le nombre de petits, le comportement des mères changeait.

Si l’on retire quelques petits aux mères, le cannibalisme cesse. En revanche, si on ajoute davantage de petits à la portée, on peut voir les mères manger les petits.

L’explication donnée est que la mère a résolu deux problèmes en même temps. D’un côté, elle a obtenu des nutriments et de l’énergie grâce au cannibalisme. D’autre part, elle a réduit la portée. Cela augmente alors les chances de survie des descendants restants.

2. La progéniture comme ressource dans l’urgence

Parmi les raisons pour lesquelles les mères mangent leurs petits, figure la projection vers l’avenir. Lorsqu’un prédateur attaque un nid qu’il est impossible d’abandonner, la meilleure option est souvent de manger les petits en espérant pouvoir élever une autre portée à l’avenir.

Un bon exemple est le Mabuya (Lacerta mabouya), un reptile originaire des Antilles. Quand un autre animal attaque le nid en essayant de s’en prendre aux oeufs, la femelle les mange avant.

Ainsi, lorsque les mères mangent leur progéniture, elles évitent que le prédateur atteigne son objectif. Puis elle utilise cette énergie pour se reproduire à nouveau.

3. Les mères ne sont pas les seules à manger leur progéniture

Dans le monde marin, nous trouvons également des exemples de progéniteurs qui mangent leurs petits. Dans ce cas ce sont les mâles. C’est le cas curieux du Gobie des sables (Pomatoschistus minutus) qui, après avoir fécondé les oeufs de plusieurs femelles, s’en occupe jusqu’à ce qu’ils éclosent.

Le problème survient lorsque l’un des oeufs met trop de temps à éclore. Comme le mâle ne quitte pas le nid avant que tous les oeufs aient éclos, il en mange parfois afin de poursuivre la recherche de nouveaux nids à féconder.

Some figure

Nous comprenons maintenant mieux l’importance de maintenir un équilibre dans l’énergie qu’implique d’élever une portée. La survie des parents et de la portée en dépend. Une fois de plus, nous brisons des conceptions qui nous éloignent de la compréhension des autres êtres vivants qui nous entourent.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


Luis, J. A., Carmona, A., & Cárdenas, R. (2002). Las bases biológicas del comportamiento materno de los roedores. Cienciaoctubre-diciembre. https://amc.mx/revistaciencia/images/revista/53_4/roedores.pdf

Trujillo García, M. (2018, 14 marzo). Item 1001/944 | Repositorio CIBNOR. Repositorio CIBNOR. https://cibnor.repositorioinstitucional.mx/jspui/handle/1001/944


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.