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Le vaquita marina : au bord de l'extinction

4 minutes
Le vaquita marina est une espèce en danger critique d'extinction. Il en existe actuellement un petit nombre de survivants qui constituent la base de toute récupération future.
Le vaquita marina : au bord de l'extinction
Luz Eduviges Thomas-Romero

Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Le vaquita marina ou marsouin du Pacifique (Phocoena sinus) est l’une des six espèces de cétacés à dents qui composent la famille des Phocoenidae. Il fait partie du groupe de cétacés de plus petite taille ; à l’âge adulte, le vaquita marina ne dépasse pas les 150 centimètres et les 50 kilogrammes.

Au niveau de son habitat, cette espèce a un rang extrêmement restreint. En effet, on la retrouve seulement dans la réserve du haut golfe de Californie, au Mexique. Les eaux de ce golfe varient amplement en température : de 14 à 36°C de janvier à août.

Ainsi, le vaquita marina se démarque par sa grande adaptation aux grandes fluctuations annuelles de température. La majorité des Phocoenidae ne peuvent vivre que dans des eaux froides, à moins de 20°C.

Comment reconnaître le vaquita marina ?

Un trait caractéristique de cette espèce est l’apparence saillante de ses lèvres. Par ailleurs, la partie supérieure de son corps est grise foncée. Son ventre, lui, est presque blanc ou gris clair. Ses nageoires sont proportionnellement plus grandes que chez d’autres marsouins.

Son profil facial est assez arrondi. Le vaquita marina ressemble au marsouin commun Phocoena phocoena mais est plus mince que ce dernier.

Cela s’explique par son habitat plus chaud : le corps mince augmente la relation surface/volume, favorisant la dissipation de chaleur. Chez cette espèce, cet argument a aussi été utilisé pour expliquer l’existence d’appendices plus grands.

C’est aussi dans le golfe de Californie qu’habite le très convoité totoaba (Totoaba macdonaldi). Malheureusement, le vaquita marina et le totoaba se ressemblent beaucoup au niveau de leur taille et de leur forme, ce qui fait qu’on les confond souvent. Ces deux espèces sont menacées d’extinction.

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Comportement des vaquitas marinas

Cette espèce énigmatique est très timide et il n’est pas habituel de la voir sauter comme les dauphins à la surface de la mer car elle n’émerge que quelques secondes pour prendre sa respiration. On sait que le vaquita vit à des profondeurs de moins de 50 mètres.

En ce qui concerne ses habitudes d’alimentation, son régime consiste en une variété de poissons téléostéens et de calamars qui se trouvent près de la surface de l’eau. Même si certaines études indiquent qu’il s’agit d’une espèce solitaire, on a pu observer des petits groupes de vaquitas allant jusqu’à 8-10 individus.

Tout comme beaucoup d’autres membres de la famille Phocoenidae, le vaquita marina se sert du sonar comme moyen de communication et de navigation à travers son habitat.

Les vaquitas au bord de l’extinction

Selon le registre de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), cette espèce est cataloguée comme étant en « danger critique » (CR).

En fait, le vaquita marina est le cétacé qui court le plus grand risque : en 2017, on recensait à peine 18 individus adultes et voir un spécimen vivant de cette espèce est donc presque impossible.

Les vaquitas marinas sont souvent capturés dans des filets de pêche destinés à d’autres animaux marins. Par exemple, dans les filets pour crevettes ou totoabas. La mortalité dans ces filets a été reconnue comme la menace la plus grave et la plus immédiate pour la survie de cet animal.

D’autres menaces potentielles qui ont été suggérées sont la dépression par endogamie, l’exposition aux pesticides et les changements écologiques suite à la réduction du débit du fleuve Colorado.

Que sait-on au sujet de la reproduction du vaquita marina ?

La reproduction du vaquita marina est synchronique : les naissances ont lieu de fin février à début avril. On pense également que la maturité sexuelle s’atteint entre trois et six ans.

Par ailleurs, on sait que cette espèce n’est pas monogame car les mâles s’accouplent avec le plus de femelles possible. Celles-ci ont un seul petit par gestation et l’allaitement dure au moins un an. Les vaquitas peuvent avoir des cycles reproductifs de deux ans ou plus.

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Y a-t-il de l’espoir ?

La capacité d’une petite population à se développer de nouveau, après une diminution sévère, est fortement influencée par sa biologie reproductive.

Malheureusement, on ne sait pas beaucoup de choses sur les paramètres reproductifs clés de cette espèce. Quoi qu’il en soit, il reste un peu d’espoir au vaquita marina tant qu’un nombre suffisant de spécimens continue de survivre.

 


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