Le comportement des éléphants
Le comportement des éléphants est source de surprises. Leurs liens familiaux forts, leur forte personnalité et même leur intelligence sont si complexes qu’on pourrait presque les comparer à des personnes d’une culture très éloignée.
Couvrir l’éthologie de cette espèce dans cet article serait impossible. Mais n’ayez crainte, car avec les bases que nous vous exposons ici, vous serez déjà bien surpris pendant un certain temps. Poursuivez donc votre lecture !
Le comportement social des éléphants
La socialisation est extrêmement importante dans la vie des éléphants. Les groupements sont constitués de constellations familiales, qui s’organisent hiérarchiquement autour d’une matriarche. Cet éléphant sera l’aîné et probablement la mère ou la grand-mère des autres pachydermes qui l’accompagneront.
La dynamique des groupes d’éléphants est la fusion-fission, dans laquelle l’intégration de nouveaux membres, ainsi que leur départ du groupe, répondent à des pressions externes telles que les prédateurs, les ressources ou les opportunités d’accouplement. Les différents noyaux, en outre, sont liés les uns aux autres dans des lieux communs de nourriture et d’eau.
Les éléphants de savane d’Afrique (Loxodonta africana) sont plus grégaires que les éléphants d’Asie (Elephas maximus). On pense que cette différence est principalement due à l’environnement, puisque plus de dangers se cachent dans la savane africaine que dans les jungles asiatiques, obligeant les éléphants d’Afrique à faire preuve d’une organisation plus stable pour mieux se défendre.
Domination et ségrégation
Normalement, la compétition entre les éléphants a tendance à se produire entre les groupes et moins entre les spécimens qui les forment. Pour cette raison, les actes de domination et de ségrégation sont appliqués au territoire : chaque groupe essaiera d’obtenir la zone qui lui convient le mieux.
La formation de hiérarchies intergroupes favorise la compétition pour les ressources et diminue la fréquence des combats entre les spécimens. Par conséquent, il existe également une hiérarchie entre les groupes, organisée en fonction du nombre de spécimens, du comportement et de la taille des matriarches.
Mais celle-ci est aussi soumise aux saisons : pendant la saison sèche, le groupe dominant est celui qui bouge le moins, car il possède les meilleurs sites occupés. Pendant la saison des pluies, les comportements agonistiques sont réduits, puisque l’abondance de la végétation permet à plusieurs groupes de trouver des ressources dans une même zone.
La communication des éléphants
Des relations sociales complexes sont impossibles sans une communication bien structurée. Celle des éléphants est longtemps passée inaperçue des humains, car leurs vocalisations – les plus accessibles en observation directe – se produisent à des fréquences inaudibles pour notre espèce.
Vocalisations
Les éléphants sont des spécialistes de la communication à basse fréquence, bien qu’ils disposent d’un large éventail de sons à haute fréquence. Au moins 10 vocalisations différentes ont été classées, qui sont utilisées dans plus d’un contexte.
L’une des intonations les plus connues est le rumble, un appel à très basse fréquence que ces pachydermes utilisent comme localisateur. Une étude a confirmé que les éléphants qui utilisaient cet appel finissaient par se rapprocher les uns des autres, surtout s’ils avaient une sorte de relation d’affiliation.
Les chercheurs décrivent le rumble comme quelque chose de presque magique, une présence que tout le monde remarque mais que personne n’entend, et avec laquelle tôt ou tard un éléphant finit par apparaître.
La fréquence des vocalisations est également modulée en fonction de l’humeur du spécimen. Les basses fréquences sont liées à une faible excitation et à des comportements de cohésion de groupe. Les hautes fréquences, en revanche, sont entendues dans des moments émotionnellement intenses et négatifs, tels que la panique ou l’agressivité.
Odorat et toucher
La trompe est le meilleur outil de l’éléphant : non seulement elle lui permet de saisir des objets et d’explorer, mais aussi de communiquer. Il est impressionnant de voir à quel point un si gros animal a un contrôle si fin sur sa trompe, au point qu’il l’utilise pour caresser, réconforter, saluer ou même enseigner aux jeunes comment utiliser des outils.
Et comme on peut s’y attendre, les éléphants ont un très bon odorat : ils peuvent capter les odeurs à des kilomètres. Les signaux chimiques présents dans l’urine et les selles sont une excellente source d’informations sur la santé et l’état de reproduction de chaque spécimen, ainsi que sur son humeur.
S’il y a une capacité vraiment spéciale chez ces pachydermes , c’est celle qui leur permet de détecter les signaux sismiques à travers leurs pattes. Les vibrations produites par les pas d’un éléphant voyagent loin et les pattes d’un autre éléphant peuvent les recevoir. Ces vibrations envoient des informations sur l’identité de l’éléphant et la distance entre les deux spécimens.
Les émotions des éléphants
Les éléphants ont l’un des plus gros cerveaux du monde animal : il pèse environ 5 kilogrammes. Par sa structure et sa complexité, ils n’ont rien à envier à celui de l’être humain. Leur incroyable mémoire se démarque : ils sont capables de transmettre des connaissances aux nouvelles générations et, dans le cas des matriarches, de guider le groupe de la meilleure façon possible.
Leurs émotions sont complexes et profondes. Il serait difficile de trouver un processus cognitif qui n’ait pas été testé chez les éléphants : empathie, chagrin, conscience de soi, jeu, altruisme… La liste est interminable. De nombreuses sociétés pourraient envier le soutien émotionnel et l’attention que les éléphants s’apportent les uns aux autres.
Le comportement des éléphants pendant le deuil
C’est peut-être la partie du comportement des éléphants qui a suscité le plus d’intérêt chez les humains. Bien que les cimetières d’éléphants – les prétendus lieux où les éléphants se rendent pour mourir – n’existent pas, mais il est vrai qu’ils montrent des comportements spécifiques à cet égard.
Les éléphants subissent la perte d’un être cher avec une grande intensité, même celle d’un spécimen non apparenté. Des comportements tels que couvrir les cadavres de feuilles d’arbres, inspecter soigneusement les os ou résister à l’abandon du cadavre d’un camarade tombé au combat ont été observés. La possibilité de recourir à des rituels funéraires a même été envisagée, mais elle reste à prouver.
Quand une matriarche meurt, la connaissance de décennies de vie disparaît avec elle. Bien qu’une autre femelle prenne sa place, le groupe se comporte bien moins bien et les membres restent dévastés pendant une longue période.
L’idée que les animaux éloignés des humains au niveau comportemental méritent également le respect est de plus en plus enracinée. Pourtant, c’est avec des espèces comme l’éléphant que s’est ouvert le débat éthique, puisqu’il est impossible de ne pas se voir en eux.
En effet, ils se saluent, prennent soin les uns des autres et pleurent quand un spécimen meurt. Lorsque les humains ont commencé à parler de paix et d’amour, les éléphants les pratiquaient déjà depuis longtemps.
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