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10 curiosités sur les tatous

7 minutes
Le terme « tatou » englobe plusieurs mammifères très étranges appartenant à 2 familles différentes. Découvrez ici les curiosités les plus frappantes sur les tatous.
10 curiosités sur les tatous
Samuel Sanchez

Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

À ce jour, on estime qu’il existe environ 6 495 espèces de mammifères sur la planète, dont 95 éteintes. Ce groupe est très bien étudié en raison de sa proximité génétique avec l’homme, mais il existe certains représentants dont le cycle de vie et la forme de survie passent inaperçus en raison de leur rareté. Nous nous intéressons ici aux tatous.

Bien que l’image d’un animal grisâtre avec une queue, un plastron et un nez de cochon nous vienne à tous à l’esprit lorsque nous pensons à un tatou, vous verrez qu’il y a des représentants beaucoup plus étranges au sein de ce groupe. Apprenez avec nous quelques faits intéressants sur ce taxon de mammifères, car il englobe sans aucun doute certaines des espèces les plus fascinantes que vous puissiez imaginer.

1. Les tatous ne sont pas qu’une seule espèce

Avant d’explorer le mode de vie des tatous et de les décrire, il nous paraît intéressant de les situer d’un point de vue phylogénétique. Tout d’abord, il faut souligner que les tatous modernes appartiennent à la famille des Dasypodidae et sont inclus dans un seul genre qui comprend 9 espèces. L’exemple le plus connu est Dasypus novemcinctus.

Les choses se compliquent un peu à partir de maintenant, car la famille des Chlamyphoridae comprend également de nombreuses espèces appelées “tatous”. De plus, la diversité de ce taxon est beaucoup plus large, puisqu’il est divisé en 3 sous-familles différentes et 8 genres, avec un total de 14 espèces. Certains de ses représentants sont physiquement très étranges et ne correspondent pas au concept stéréotypé du tatou.

Les spécimens des deux familles sont apparentés au niveau génétique. Au total, il existe environ 21 espèces de tatous dans le monde.

2. Un plan d’organisation très diversifié

Les tatous du genre Dasypus sont faciles à décrire, car ils présentent tous une série de caractéristiques communes très frappantes et exclusives à leur ordre. En premier lieu, il faut noter qu’ils possèdent une armure qui recouvre leurs flancs, leur dos, leur queue et la partie supérieure de la tête, et qui donne l’impression qu’ils portent une « carapace ».

La diversité devient notable quand on parle de mesures. L’espèce Priodontes maximus ou tatou géant pèse 50 kilos et mesure 100 centimètres de long, tandis que son petit parent Chlamyphorus truncatus ou tatou nain d’Argentine mesure 15 centimètres de long au maximum.

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3. La carapace compte

La disposition de l’armure est très importante pour différencier les espèces de tatous. Par exemple, ceux du genre Dasypus possèdent 6 à 9 bandes mobiles de peau kératinisée, qui forment les boucliers dermiques chargés de protéger l’ensemble de leur corps.

Les espèces plus éloignées du tatou typique telles que Calyptophractus retusus brisent les stéréotypes, car leur couche protectrice ne se trouve que dans la zone dorsale et laisse les flancs et le ventre exposés, dont la couleur rose est semblable à celle d’un rat-taupe. De plus, les plaques sont fusionnées au niveau du bassin et de la colonne vertébrale, ce qui leur donne un aspect beaucoup plus fragile et souple.

Les curiosités sur l’armure des tatous sont si nombreuses qu’elles méritent un article sur elles. 

4. Une adaptation aux environnements défavorables

En parlant d’armure, il est nécessaire de souligner que tous les tatous partagent plus ou moins cette caractéristique. On estime qu’il s’agit pour eux d’un moyen d’éviter les attaques des prédateurs, car ces mammifères manquent d’autres outils (vitesse extrême ou crocs) pour faire face à leurs attaques.

Cependant, l’armure pourrait également être un mécanisme évolutif pour protéger ces mammifères de leur propre mode de vie. Comme ce sont des animaux fouisseurs qui passent leur journée à fouiller le sol, l’armure des tatous les isole du sol abrasif en période de chaleur extrême et empêche certains insectes de les mordre ou de les parasiter.

5. Peu d’espèces, mais réparties dans de nombreux écosystèmes

Bien qu’il soit très difficile pour la plupart de la population de voir un tatou dans son écosystème naturel, ces mammifères se sont adaptés à plusieurs types d’environnements différents. On peut les trouver dans les déserts, les montagnes, les zones humides et les zones sablonneuses côtières. La seule espèce trouvée à l’état sauvage aux États-Unis est Dasypus novemcinctus.

Ces mammifères sont originaires d’Amérique du Sud, et en raison de l’isolement de ce continent, les tatous sont restés isolés du reste de la planète jusqu’au Cénozoïque. Pour cette raison, toutes les espèces décrites aujourd’hui se trouvent sur le continent américain. Le Paraguay est le pays qui en abrite le plus, puisqu’il en compte 11.

6. Les tatous sont adaptés aux sols

L’une des curiosités du tatou est que la plupart des espèces de son groupe sont des fouisseurs. Comme on peut le deviner d’après la physiologie de leurs membres antérieurs, ces mammifères ont besoin de creuser la terre pour trouver de la nourriture, se reposer et se réfugier. C’est pourquoi ils ont des ongles très puissants et épais.

Malgré leur relation évidente avec le milieu terrestre, la plupart des tatous sont de bons nageurs. Certaines espèces sont même capables de marcher sur le fond de l’eau pendant une courte période.

Les tatous ne sont pas de bons grimpeurs, car le poids de leur armure ne leur permet pas de sauter ou d’effectuer des mouvements acrobatiques. Leur armure constitue jusqu’à 15 % de leur poids total.

7. Un régime limité

Les tatous ont un très mauvais sens de la vue, c’est donc leur odorat qui les guide lorsqu’ils recherchent des sources de nourriture. La majeure partie de leur régime alimentaire se compose de larves d’invertébrés, d’insectes adultes, de termites et d’hyménoptères non ailés, comme les fourmis.

Certaines de ces espèces sont uniquement spécialisées dans la chasse aux fourmis, car cette stratégie alimentaire limite grandement la capacité de survie. Pour les atteindre, elles utilisent leurs griffes et creusent un couloir du diamètre de leur corps. Elles peuvent ensuite plonger leur museau dans la terre pour se nourrir des ouvrières, des larves et de la reine de la fourmilière.

8. Les tatous ont une température corporelle basse

La température corporelle moyenne d’un être humain est de 37 °C. Curieusement, les tatous ont une température bien plus basse, autour de 33 à 36 °C. Par conséquent, ils ont également un taux métabolique très faible.

Ce faible taux métabolique est particulièrement marqué chez les espèces qui se nourrissent uniquement de termites. Cependant, leur “mode de vie lent” présente également des avantages, car pour leur petite taille, ils ont une espérance de vie assez longue (certains tatous vivent plus de 15 ans).

9. Une reproduction insolite

Sans aucun doute, l’une des curiosités les plus frappantes du tatou réside dans sa reproduction. La plupart des espèces du genre Dasypus donnent naissance à 4 jumeaux monozygotes à chaque événement reproducteur : un seul œuf est fécondé et implanté, mais il se divise en 4 segments identiques pour donner naissance à plus d’un spécimen.

Cela serait la conséquence d’un manque d’espace dans le système reproducteur féminin. Puisqu’il n’y a de la « place » que dans l’utérus pour l’implantation d’un ovule, le corps de la femelle tatou utilise une méthode atypique pour produire une plus grande progéniture avec moins d’effort. La gestation dure entre 60 et 120 jours, en fonction de l’espèce.

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10. Les tatous, des modèles dans les études humaines

Les tatous sont essentiels pour comprendre la dynamique de certaines maladies, comme la lèpre. Ils font partie des rares animaux à pouvoir contracter systématiquement cette pathologie ; la température corporelle basse du tatou fait de son corps le lieu idéal pour la prolifération de Mycobacterium leprae. C’est pourquoi ils sont considérés comme des réservoirs de l’agent pathogène.

Sa forme de reproduction atypique est également d’un grand intérêt dans la communauté scientifique, car il existe peu d’exemples d’êtres vivants qui donnent naissance à des jumeaux à chaque événement reproducteur. Sans aucun doute, les curiosités du tatou ne sont pas seulement intéressantes au niveau informatif, elles peuvent ouvrir des portes et apporter des solutions à des problèmes scientifiques difficiles à résoudre.


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  • Dasypodidae, Armadillos. Animal Diversity Web. Recogido a 5 de septiembre en https://animaldiversity.org/accounts/Dasypodidae/
  • The nine-banded armadillo, The National Wildlife federation. Recogido a 6 de agosto en https://www.nwf.org/Educational-Resources/Wildlife-Guide/Mammals/Nine-Banded-Armadillo
  • McBee, K., & Baker, R. J. (1982). Dasypus novemcinctus. Mammalian species, (162), 1-9.
  • Naiff, R. D., Ferreira, L. C., Barrett, T. V., Naiff, M. F., & Arias, J. R. (1986). Paracoccidioidomicose enzoótica em tatus (Dasypus novemcinctus) no estado do Pará. Revista do Instituto de Medicina Tropical de São Paulo, 28(1), 19-27.

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