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Animaux mangeurs de fourmis : les myrmécophages

4 minutes
Les animaux mangeurs de fourmis utilisent leurs griffes pour déchirer une ouverture dans la fourmilière et mettent à contribution leur long museau, leur salive collante et leur langue efficace.
Animaux mangeurs de fourmis : les myrmécophages
Luz Eduviges Thomas-Romero

Rédigé et vérifié par la biochimiste Luz Eduviges Thomas-Romero

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Quand on pense aux animaux qui mangent des fourmis, la première chose qui nous vient à l’esprit est le fourmilier. Cependant, de nombreuses autres espèces se nourrissent de ces insectes : oiseaux, arachnides, lézards, crapauds et autres arthropodes comme les coléoptères et autres fourmis. Découvrez-en plus ici sur les myrmécophages !

Il est surprenant d’apprendre que les fourmis sont un aliment très nutritif :

  • Des études ont montré que, par rapport à leur volume, les insectes contiennent 32 % de protéines en plus que la viande.
  • Ils sont une source de fibres : les structures rigides de leur corps fournissent des fibres et des micronutriments qui favorisent la mobilité digestive et renforcent la régénération du tissu et du microbiote intestinaux.

Il n’est donc pas surprenant que de nombreux animaux raffolent de ces invertébrés. Lisez ce qui suit si vous voulez en savoir plus.

Les animaux myrmécophages

Traduit du grec, le mot myrmécophagie signifie littéralement “manger des fourmis”. Cependant, bien que les termites ne soient pas des fourmis, ce terme s’étend aux mangeurs de termites. En effet, les habitudes de vie des animaux mangeurs de fourmis et de termites sont similaires. Plus important encore, les adaptations requises pour leur consommation de fourmis et de termites sont analogues.

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Un exemple d’évolution convergente

Chez les mammifères, les espèces myrmécophages ont développé une série d’adaptations qui leur permettent de capturer plus facilement des fourmis. Il est intéressant de savoir que des animaux de différents groupes taxonomiques ont développé ces adaptations. On peut le constater dans au moins cinq groupes ou lignées indépendants :

La famille Echidna, appartenant à l’ordre des monotrèmes

On sait que ce sont les seuls mammifères qui pondent des œufs. Les échidnés ressemblent à des hérissons, à l’exception du fait qu’ils sont plus grands. Ils habitent les îles de Nouvelle-Guinée, de Salawati, d’Australie, de Tasmanie et d’autres petites îles au large de leurs côtes.

Les animaux myrmécophages : la famille des Myrmecobiidae, de l’ordre des Dasyuromorphia

Cette famille possède une espèce unique, le Numbat (Myrmecobius fasciatus). Ce fourmillier marsupial ne se trouve que dans certaines régions reculées du sud-ouest de l’Australie. C’est l’animal officiel de l’Australie-Occidentale.

La famille Manidae, dans l’ordre des pholidotes

Il s’agit d’un ordre de mammifères placentaires à grande échelle, communément appelés pangolins. L’ordre contient huit espèces vivantes et habite les régions tropicales d’Afrique et d’Asie.

Les animaux myrmécophages : la famille des Orycteropus, de l’ordre des tubulidentés

Elle ne compte également qu’une seule espèce vivante, l’oryctérope du Cap (Orycteropus afer). Ce sont des mammifères placentaires très primitifs, parents des tenrecs, des éléphants et des damans. Ils sont largement distribués dans toute l’Afrique subsaharienne.

Le sous-ordre des Vermilingua, de l’ordre des Pilosa :

Ils sont connus sous le nom de fourmiliers. Ils sont originaires d’Amérique centrale et d’Amérique du Nord et du Sud centrale. L’ordre comprend deux familles, les Cyclopedidae (1 espèce) et les Myrmecophagidae (3 espèces) :

  • Fourmilier nain ou lèche-main (Cyclopes didactylus)
  • Tamandua du Mexique (Tamandua mexicana)
  • Forumilier à collier ou Tamandou à quatre doigts (Tamandua tetradactyla)
  • Fourmilier géant ou tamanoir (Myrmecophaga tridactyla)

Adaptations des animaux myrmécophages

Toutes les espèces myrmécophages présentent une série d’adaptations qui leur permettent de capturer plus facilement des fourmis et des termites :

  • La première est la réduction ou la perte de dents suite à l’adoption d’un régime alimentaire à base de proies douces
  • La seconde est l’adaptation orale, basée sur l’allongement du museau et une langue fine et collante. Cette adaptation comprend la présence de grandes glandes salivaires
  • De plus, ils ont de fortes griffes qui servent à déterrer les fourmilières et les termitières

La langue, essentielle chez les myrmécophages

Si l’on considère qu’un fourmilier géant doit ingérer environ 35 000 fourmis ou termites chaque jour, on peut imaginer qu’il doit avoir une stratégie très efficace. En effet, sa langue présente une organisation très particulière des tissus musculaires et neurovasculaires, qui diffère du schéma habituel des autres mammifères.

Ces caractéristiques lui permettent d’avoir un maniement extraordinaire de sa langue, en effet, il peut la déplacer très rapidement, jusqu’à 160 fois par minute. De plus, elle est recouverte de milliers de petits crochets appelés papilles filiformes qui sont utiles pour maintenir les insectes ensemble avec de grandes quantités de salive.

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Les animaux myrmécophages sont-ils menacés par leur mode de vie ?

Sans aucun doute. L’une des principales menaces qui pèsent sur les animaux mangeurs de fourmis est la perte de leur habitat et le déclin de la population de ces insectes très importants dans la chaîne alimentaire. Normalement, cette perte de biodiversité est due aux incendies et à la déforestation.

Note finale

Les animaux mangeurs de fourmis sont un exemple de différentes lignées qui réalisent les mêmes adaptations morphologiques et fonctionnelles par le biais de différentes voies d’évolution. Cette constatation n’est pas tout à fait surprenante, car on sait que les mammifères primitifs étaient initialement insectivores.

 


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