Logo image
Logo image

7 amphibiens venimeux

5 minutes
Les amphibiens venimeux que vous découvrirez ici figurent également parmi les plus beaux amphibiens qui existent.
7 amphibiens venimeux
Dernière mise à jour : 26 septembre, 2021

Les mécanismes de défense des animaux de proie peuvent être surprenants (voire mortels). C’est le cas des amphibiens venimeux, dont les puissantes toxines qu’ils sécrètent à travers leur peau sont leur meilleur arme.

Nous vous présentons ici une liste des amphibiens les plus dangereux. Beaucoup d’entre eux ont recours à l’aposématisme pour avertir de leur toxicité, ils sont donc aussi particulièrement beaux.

Toxiques ou venimeux ?

S’il est vrai que les deux termes sont corrects pour désigner un organisme qui contient des substances chimiques pouvant être nocives pour un autre être vivant, il est possible d’apporter des nuances plus spécifiques. Les principales différences entre les deux termes sont les suivantes :

  • La toxine est l’unité et le venin la combinaison de toxines : le venin est composé d’une ou plusieurs toxines. Normalement, les toxines sont des peptides constitués de plusieurs acides aminés qui sont liés par des liaisons peptidiques et qui donnent naissance à une protéine.
  • Les animaux venimeux attaquent, mais pas les animaux toxiques : un animal considéré comme venimeux doit avoir un mécanisme pour inoculer des toxines, comme les crocs des serpents. Les grenouilles venimeuses, en revanche, contiennent le poison, mais ne l’inoculent pas par volonté.
  • Les animaux toxiques mettent en garde, les animaux venimeux passent inaperçus : le terme aposématisme est une manière passive d’avertir de sa toxicité via des couleurs vives. Les animaux venimeux, quant à eux, se cachent et se camouflent pour surprendre leurs proies, car ce sont généralement des prédateurs.

7 amphibiens venimeux

Bien que beaucoup d’entre eux puissent être mortels, la vérité est que le poison est la dernière arme à laquelle ces amphibiens auront recours. Avant d’enivrer leur prédateur, ils le préviennent par des couleurs flashy ou des vocalises. Lorsque le venin fonctionne, l’amphibien a déjà été dévoré : il empêche seulement que d’autres spécimens de son espèce soient tués à l’avenir.

1. Les grenouilles dendrobates, des amphibiens venimeux

Les grenouilles les plus toxiques des Néotropiques sont celles du genre dendrobates. Leurs couleurs saturées et lumineuses mettent en garde contre les différentes neurotoxines que sécrète leur peau. Elles sont également connues sous le nom de grenouilles à fléchettes, car les aborigènes qui vivent dans les jungles équatoriales enduisent leurs flèches et leurs fléchettes pour chasser.

Lorsque le venin de ces grenouilles -constitué de batrachotoxines pénètre dans la circulation sanguine, il provoque une paralysie progressive des muscles du corps. Lorsqu’elles atteignent les poumons, les toxines provoquent un arrêt respiratoire et la mort.

De nombreuses espèces de dendrobates sont maintenues en captivité. Étant donné qu’elles obtiennent leurs toxines de leur alimentation, elles ne sont pas toxiques dans l’environnement domestique.

Some figure

2. Le triton oriental (Hypselotriton orientalis)

Endémique des régions humides de Chine et du Japon, cet amphibien sécrète une toxine par sa peau qui fait que ses prédateurs le libèrent avant de l’avaler, car il a un très mauvais goût. Ce triton avertit de sa toxicité en montrant son ventre, qui est rouge orangé vif et qui fonctionne alors comme un signal de danger.

Some figure

3. Le crapaud d’Amérique (Anaxyrus americanus)

Typique d’une grande partie de la géographie nord-américaine, ce crapaud peut vivre jusqu’à 30 ans. Bien que sa couleur ne soit pas frappante, il sécrète un venin composé de bufotoxines à travers les glandes parotoïdes situées de part et d’autre de sa tête.

Les bufotoxines ne sont généralement pas mortelles, mais provoquent une irritation des muqueuses et une salivation excessive. Cependant, ingérées en grande quantité, la mort par dépression du système nerveux est possible.

Some figure

4. Le pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl)

Le pleurodèle de Waltl est le plus grand amphibien urodèle d’Europe. Sa méthode de défense est pour le moins particulière : lorsqu’il se sent menacé, il sort ses côtes à travers la peau. En plus du derme, ces os traversent également des glandes venimeuses, s’imprégnant de toxines.

La peau du plreudèle de Walt ne met quelques jours pour se régénérer.

Some figure

5. La grenouille corroboree (Pseudophryne corroboree)

La grenouille corroboree est originaire des régions subalpines d’Australie. Au lieu de synthétiser les toxines des insectes qu’elle consomme, elle produit ses propres alcaloïdes toxiques.

Ces petites grenouilles ne se reproduisent qu’à l’âge de 4 ans et hibernent pendant l’hiver. Cela, ajouté au fait qu’elles ont une seule et courte période de reproduction par an, les a placés en danger critique d’extinction. Le déclin de leur population est attribué au tourisme, à la pollution et à l’expansion du champignon chytride.

6. La salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

La salamandre tachetée est un amphibien commun en Europe. Sa peau sécrète une toxine irritante au contact, grâce à la présence de glandes parotoïdes sur son dos, comme c’est le cas chez certains des crapauds cités plus haut. Comme chez d’autres espèces d’urodèles, ce poison est destiné à provoquer un goût désagréable dans la bouche des prédateurs, les amenant à l relâcher.

Certaines sources défendent que cet urodèle est capable d’éjecter son venin jusqu’à 2 mètres de distance dans des cas exceptionnels.

Some figure

7. Le crapaud hallucinogène (Bufo alvarius)

Bufo alvarius est un amphibien semi-aquatique qui vit dans le désert de Sonora, au Mexique. Ses glandes cutanées contiennent plus d’une douzaine de composés triptaminiques, dont la bufoténine et la 5-MeO-DMT (5-méthoxy-diméthyltryptamine). Ces 2 dernières sont de puissantes substances psychédéliques.

Appelé la molécule divine, ce poison est utilisé dans les rituels chamaniques pour provoquer des voyages spirituels. Ces transes durent entre 15 et 20 minutes et peuvent provoquer des hallucinations, une tachycardie, une perte de conscience et parfois la mort.

Some figure

Amphibiens venimeux : un monde de toxines

En guise de conclusion, il est intéressant de savoir que les prédateurs de ces amphibiens ont également développé des techniques pour les chasser en toute sécurité. Les loutres et les visons, par exemple, enlèvent la peau de ces grenouilles et de ces crapauds avant de les manger.

En Australie, il existe un un rat aquatique qui ouvre soigneusement les grenouilles venimeuses pour consommer leur cœur et leur foie, les seuls organes exempts de leur toxine.

Bien que dangereux, le monde des venins est fascinant. Cependant, il est toujours préférable de l’étudier sur papier, alors soyez prudent avec les couleurs vives de la nature et ne vous approchez pas trop des amphibiens aux couleurs vives.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Daly, J. W., Garraffo, H. M., Pannell, L. K., Spande, T. F., Severini, C., & Erspamer, V. (1990). Alkaloids from Australian frogs (Myobatrachidae): pseudophrynamines and pumiliotoxins. Journal of natural products53(2), 407-421.
  • Jean-Marc Hero, Graeme Gillespie, Peter Robertson, Frank Lemckert. 2004. Pseudophryne corroboreeThe IUCN Red List of Threatened Species 2004: e.T18582A8484537. https://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2004.RLTS.T18582A8484537.en. Downloaded on 22 September 2021.
  • I. (2021b, abril 28). Bufo alvarius: información básica. ICEERS. https://www.iceers.org/es/bufo-alvarius-informacion-basica/
  • Anaxyrus americanus (American Toad). (s. f.). Animal Diversity Web. Recuperado 22 de septiembre de 2021, de https://animaldiversity.org/accounts/Anaxyrus_americanus/
  • Parrott, M. L., Doody, J. S., McHenry, C., & Clulow, S. (2019). Eat your heart out: choice and handling of novel toxic prey by predatory water rats. Australian Mammalogy42(2), 235-239.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.