Perte d'un animal de compagnie : que dit la science ?
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Comme tous les maîtres le savent, la perte d’un animal de compagnie est un processus de deuil très délicat, comparable à la mort d’un proche dans de nombreux cas. Après tout, les compagnons canins, félins ou autres nous ont vu grandir et nous ont accompagnés dans les meilleurs moments comme dans les pires.
À ce sujet, une branche de la science tente de comprendre nos réactions à la perte d’un animal de compagnie au-delà du domaine purement spéculatif. Nous vous apportons ici une étude qui tente de décrire comment nous comprenons ce processus en tant qu’êtres humains.
La réponse émotionnelle
La moitié des ménages aux États-Unis ont un animal de compagnie. Et dans la plupart des cas, les adultes et les enfants le considèrent comme un membre de la famille.
Les animaux génèrent des réponses incroyablement bénéfiques chez les humains. En effet, des études montrent qu’ils réduisent la pression cardiovasculaire, abaissent le niveau de stress et favorisent des habitudes saines telles que l’exercice physique.
À ce stade, il est nécessaire de souligner que chaque être humain perçoit la perte d’un être cher d’une manière différente, et chacune de ces perceptions est valable. De manière générale, les symptômes que présentent les personnes ayant récemment perdu leur animal de compagnie sont les suivants :
- Modification des schémas sociaux normaux
- Difficulté à s’endormir
- Difficulté à manger
- Pensées récurrentes sur l’animal perdu
- Nécessité de prendre un congé au travail
Cela va plus loin, car selon l’analyse statistique, 93 % des personnes ont eu besoin d’une intervention sociale après la mort de leur animal de compagnie et présentaient des altérations de leurs rythmes d’alimentation et de sommeil. De plus, 70 % d’entre elles souffraient aussi d’épisodes d’isolement social et ressentaient le besoin d’être seules.
Il est clair que ces réponses ne sont pas applicables à tous les maîtres. Et ce, car le niveau de deuil dépend de plusieurs facteurs, tels que le niveau d’attachement.
Une approche statistique
Une étude publiée dans la revue Antrhozoos journal a tenté de clarifier un peu plus exactement la réaction des maîtres à la perte d’un animal de compagnie. Pour cela, 49 personnes ayant perdu un animal de compagnie ont été suivies pendant trois semaines.
Les variables émotionnelles ont été recueillies à l’aide de questionnaires méticuleusement conçus. Voici quelques-uns des résultats observés :
- Après les premières semaines de la perte, les personnes affichaient des variables émotionnelles (tristesse et culpabilité, entre autres) très similaires à celles vécues par les personnes ayant perdu un être cher.
- Plus l’environnement familial direct était grand, moins la douleur ressentie par la personne était grande.
- Plus de la moitié des personnes suivies ont décidé d’acquérir un nouvel animal de compagnie après six mois de deuil. Les symptômes émotionnels se sont atténués plus rapidement chez ces personnes.
- Un tiers des participants savait que la mort de l’animal était imminente, mais cela n’a pas facilité le processus de deuil.
Ces données peuvent sembler surprenantes pour quiconque n’a jamais vécu avec un animal de compagnie pendant une longue période, mais elles ne le sont certainement pas pour un maître expérimenté. Après tout, pour de nombreux humains, les animaux de compagnie sont les seuls êtres vivants faisant partie de leur routine.
Un lien unique
Après avoir intériorisé les données exposées, il est possible que certaines personnes arrivent à la conclusion qu’il ne vaut pas la peine d’intégrer un animal de compagnie dans la famille si la douleur ressentie en le perdant est si aiguë et intense.
La connexion qu’un maître peut ressentir avec son animal de compagnie est unique et irremplaçable. De plus, comme nous l’avons déjà dit, la présence d’un animal dans le noyau familial offre divers avantages pour tous les membres dont le respect et la compréhension de la nature et l’amélioration des variables physiologiques du corps.
Enfin, nous voulons rappeler à tous les maîtres que le processus de deuil est une partie de la vie, tout comme la mort elle-même. Les pleurs, l’agitation et la douleur sont normaux, mais petit à petit, ces symptômes finissent par se dissiper et ne restent que les bons souvenirs.
En fin de compte, cet animal de compagnie qui courait dans la maison constituera toujours une part importante de votre esprit et de votre cœur. Il ne disparaîtra jamais complètement.
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