A quoi correspond l'extinction massive de l'holocène ?

Rédigé et vérifié par le biologiste Miguel Mata Gallego

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Depuis des années, un grand nombre d’animaux disparaissent de la surface de la Terre. On estime effectivement à 150 le nombre d’espèces d’êtres vivants qui disparaissent toutes les 24 heures. C’est la preuve que l’extinction massive de l’holocène est inéluctable. Les causes sont variées, mais presque toutes sont liées aux activités humaines.

Qu’est-ce qui provoque l’extinction massive de l’holocène ? Quelles sont les espèces affectées ? Que pouvons-nous faire en tant qu’êtres humains pour freiner ce phénomène ? Si vous souhaitez en savoir davantage sur cette situation critique, cet article est pour vous.

La sixième grande extinction de l’holocène

Les données scientifiques ne mentent pas : la planète Terre est plongée dans ce que l’on considère comme la sixième extinction massive de son histoire. Ce n’est effectivement pas le premier épisode catastrophique en matière de perte de diversité.

Les espèces terrestres ont subi une multitude d’extinctions massives. Certaines sont même parvenues à menacer sérieusement l’existence propre de la vie.

Lors de l’extinction du Permien-Trias (il y a 250 millions d’années), 95 % des espèces marines ont disparu, notamment les fameux trilobites. A la fin du Crétacé, il y a 65 millions d’années, tous les taxons de dinosaures ont disparu à jamais de la surface de la Terre.

Toutes ces extinctions correspondent à un tournant dans la vie de la Terre et ont changé à jamais la planète. Quelles sont alors les preuves de l’extinction actuelle massive de l’holocène ?

En quoi consiste cette nouvelle extinction ?

La plus récente disparition massive d’espèces est connue sous le nom d’extinction massive de l’Holocène. Elle doit son nom à la période géologique dans laquelle elle a lieu, l’Holocène, l’ère dans laquelle nous vivons depuis environ 12 000 années.

Sa principale cause est, sans nul doute, l’activité humaine. Depuis l’expansion de l’Homo Sapiens dans le monde entier il y a 40 000 d’années, les espèces de la Terre ont souffert et souffrent encore d’un ensemble de facteurs qui les menacent :

• Chasse massive de grands animaux qui entraîne leur extinction. La propagation des êtres humains sur la planète a fait que ces derniers ont commencé à chasser pour se nourrir. Cela a entraîné le déclin de la population de nombreux animaux, et à la disparition d’espèces telles que le mammouth ou l’aurochs.
• Disparition des habitats provoquée par les activités humaines : agriculture, exploitation minière, construction, déforestation et bien d’autres activités nocives pour les écosystèmes.
• Changement climatique qui a lieu depuis la fin du XIXème siècle à cause de l’émission des gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre.

Comme nous pouvons le constater, même si les facteurs sont variés, ils sont tous en lien avec l’intervention humaine. Notre espèce s’est répandue sur le globe de manière ininterrompue au fil des siècles, et a gravement endommagé les écosystèmes naturels présents avant elle.

Des milliers d’espèces menacées

Selon de nombreuses études, le taux d’extinction actuel est de 100 à 1000 fois plus élevé que la moyenne naturelle. Cela montre à quel point la disparition d’espèces peut être dramatique.

L’alarme est plus que justifiée : l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) considère qu’une espèce d’oiseau sur huit, une espèce de mammifère sur quatre et une espèce d’amphibien sur trois, sont en danger. C’est ce qui stipule cet article.

Beaucoup de ces espèces sont menacées par les effets du changement climatique. Le réchauffement global entraîne des variations drastiques de température contre lesquelles de nombreux animaux ne sont pas préparés. C’est le cas, par exemple, de l’ours polaire qui perd son habitat avec la disparition de la banquise arctique.

Le changement climatique et la perte de l’habitat sont donc les principaux défis auxquels sont confrontés les animaux. La disparition de l’écosystème le plus diversifié qui existe, la forêt tropicale, peut entraîner l’extinction de milliers d’espèces. Certaines sont aussi emblématiques que l’orang-outan.

L’extinction de l’Holocène : un processus ancien

Lorsque nous évoquons la sixième grande extinction, nous pensons généralement à des événements relativement récents causés par l’être humain. C’est le cas par exemple du dodo, disparu au XVIIème siècle, ou du dauphin du fleuve Yangtsé, considéré comme éteint depuis 2008.

Cependant, il ne faut pas oublier que les extinctions se produisent en réalité depuis des milliers d’années. Tel est le cas de la grande extinction américaine préhistorique, où 33 genres de grands mammifères sur les 45 présents ont péri pour des raisons climatiques.

Que pouvons-nous faire pour éviter cela?

Compte tenu de l’état dramatique des chiffres avancés, il est normal d’avoir le sentiment de ne rien pouvoir faire face à une extinction d’une telle ampleur. Néanmoins, il est encore temps pour l’humanité d’éviter la disparition de nombreuses espèces.

Pour cela, nous devons changer certains modèles socio-économiques, ce qui n’est pas un processus simple. Les mesures nécessaires se répartissent entre les piliers suivants :

• Prioriser une gestion durable de l’environnement naturel : éviter la surexploitation des ressources. Ce faisant, nous contenons la disparition permanente des habitats dont dépendent non seulement les espèces en danger, mais également l’espèce humaine.
• Lutter contre le changement climatique : cela passe par la réduction progressive – et à terme la disparition – des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, nous protégeons les espèces des effets désastreux du réchauffement climatique.
• Intensifier la protection de l’environnement naturel : à travers des zones naturelles protégées et des réserves, afin de disposer de lieux où la nature peut suivre son cours sans l’intervention humaine.

Pour conclure, malgré l’énorme difficulté que cela implique, nous devons être conscients qu’il est toujours possible d’éviter l’extinction massive d’espèces si les bonnes politiques sont mises en œuvre. Ensemble, nous pouvons encore inverser cette situation réellement critique.