Calculs urinaires chez le chat : symptômes, types et traitement
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Les calculs urinaires correspondent à une affection du système urinaire. Également connus sous le nom de « cristaux » ou « urolithes », ces minéraux solides peuvent apparaître n’importe où dans le système excréteur du chat, y compris les reins, les uretères, la vessie et l’urètre.
La cause de ces formations n’est pas encore tout à fait claire, mais les recherches continuent. De plus, il est à noter que les urolithes ont différentes compositions minérales, ce qui permet de suspecter une entité sous-jacente ou une autre. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur le sujet.
Qu’est-ce que la lithiase urinaire féline ?
Lorsque l’on parle de calculs urinaires chez le chat, on fait en réalité référence à une affection spécifique qui porte le nom de « lithiase urinaire ou urolithiase ». Cette entité clinique englobe tout ce qui concerne la présence d’amas polycristallins dans le système urinaire du chat, des causes aux symptômes – tels que la douleur, l’infection, l’obstruction ou le saignement.
Le système urinaire du chat est composé de 2 reins – qui filtrent le sang et forment l’urine -, de 2 uretères qui recueillent les liquides, d’un sac musculaire qui stocke l’urine (vessie) et d’un urètre qui relie tout cet appareil avec l’environnement extérieur. Des urolithes peuvent être déposés dans n’importe laquelle de ces sections, résultant en une symptomatologie caractéristique.
Les symptômes de calculs urinaires chez le chat
Certains chats ont des calculs dans les reins et ne présentent aucun symptôme. Dans ce cas, il est courant de trouver des calculs dans une partie des voies urinaires de l’animal lorsqu’un test aux rayons X est effectué pour une autre raison. Cependant, certains chats développent des signes cliniques. Parmi eux, figurent les suivants :
- Douleur abdominale : une gêne sévère dans cette région est très courante chez les humains atteints de lithiase urinaire, mais pas chez les chats. Dans tous les cas, si les calculs obstruent les uretères, les reins seront enflammés et le chat ressentira beaucoup de douleur.
- Fièvre : comme l’indiquent les études, les calculs eux-mêmes ne provoquent pas de fièvre chez l’homme, mais la fièvre peut apparaître en raison d’une infections secondaires ou d’une éventuelle lésion. Il en est de même chez les chats.
- Sang dans l’urine (hématurie) : C’est un signe que les calculs causent des blessures à un endroit du système urinaire.
- Miction douloureuse (dysurie), diminution du débit urinaire (oligurie) ou absence totale de miction (anurie). Ce dernier signe représente la variante la plus sévère du spectre.
- Perte d’appétit, léthargie et vomissements : ce sont des signes qui indiquent une obstruction du flux urinaire normal.
Par ailleurs, comme indiqué par le portail MSD Veterinary Manual, les signes sont très différents selon qu’un ou les deux reins sont touchés. S’il n’y a qu’un dysfonctionnement unilatéral, le seul signe possible est la douleur. Le malaise général et les défaillances systémiques arrivent lorsque les deux reins sont bloqués, puisque la miction est difficile, voire impossible dans ce cas.
Les causes des calculs urinaires
Les vétérinaires n’ont pas encore entièrement compris pourquoi les calculs se produisent dans l’urine des chats. Dans tous les cas, on sait que l’urine des chats est très acide, ce qui les prédispose au dépôt de calculs, notamment en cas d’excès ou de carences vitaminique.
Les études estiment ainsi que les chats sont plus susceptibles de développer cette maladie que les chiens. Voici quelques-unes des causes possibles :
- Déséquilibres alimentaires : un excès de minéraux dans l’alimentation pourrait favoriser la formation du noyau de l’urolithe. Au fil du temps, il grossit et plus de matière minérale s’y dépose.
- Inflammation : certaines affections – telles que la maladie polykystique des reins félins, PKD – provoquent une inflammation et un dysfonctionnement des reins. Cela pourrait favoriser l’apparition de calculs dans l’urine des chats atteints.
- Niveau de pH de l’urine de chat : les variations de pH peuvent favoriser le dépôt de calculs dans l’environnement urinaire du félin.
- Infections : les événements infectieux peuvent également favoriser le dépôt d’urolithes, bien qu’il soit beaucoup plus fréquent qu’ils apparaissent en raison de déséquilibres métaboliques.
Certains de ces agents responsables sont contrôlables, tandis que d’autres dépendent de l’organisme de chaque chat. Si vous avez des doutes sur l’alimentation que vous donnez à votre chat, il est préférable d’aller chez le vétérinaire avec lui.
Les types de calculs urinaires
Les calculs urinaires dans l’urine des chats peuvent être classés selon leur composition minérale. Nous utilisons comme référence l’article scientifique Epidemiology of feline urolithiasis in Mexico (2006-2017), publié dans la revue International Society of Feline Medicine (ISFM), pour vous présenter les types les plus courants :
- Urolithes d’oxalate de calcium : ils représentent 54,3 % de tous les calculs chez les chats, ce sont donc les plus courants. Ils apparaissent plus fréquemment chez les mâles de plus de 7 ans.
- Urolithes de struvite : ils représentent 32,1 % des selles. Ils sont plus fréquents chez les femmes de moins de 6 ans.
- Autres calculs : 7,4 % sont de la purine et les 6,2 % restants sont d’autres composés minéraux.
D’autre part, cette même source met en évidence que les calculs apparaissent chez les chats de tout âge, de 6 mois à 17 ans. Mais généralement, les chats qui nécessitent une attention clinique pour cette condition sont les adultes et les chats âgés.
Le diagnostic
Parfois, il est possible de détecter les urolithes uniquement en appuyant doucement sur l’abdomen de l’animal. Dans tous les cas, nous vous déconseillons de faire cela dans l’environnement domestique, car vous ne générerez que du stress, de la douleur et de la colère chez l’animal. Le mieux est que d’emmener votre animal chez le vétérinaire dès que possible.
Une fois dans la clinique, le professionnel suspectera des urolithes à partir des symptômes ou après une palpation directe. Si un calcul est détecté, divers tests d’imagerie seront nécessaires pour confirmer le diagnostic. Les rayons X détectent les urolithes jusqu’à 3 millimètres de diamètre, mais d’autres techniques d’imagerie, comme les ultrasons, peuvent également être utiles.
Une analyse de l’urine de l’animal est généralement nécessaire. Cela donnera à votre vétérinaire des indices sur les causes possibles des calculs urinaires.
Le traitement
Le traitement des calculs urinaires chez les chats dépendra entièrement de leur localisation et de l’état général de l’animal. Parfois, les urolithes ne valent même pas la peine d’être retirés chirurgicalement, car leur retrait peut causer plus de dommages aux reins que de les laisser là où ils sont.
Par conséquent, la chirurgie n’est envisagée que lorsque les calculs provoquent des infections, des saignements, s’ils bloquent l’écoulement de l’urine ou si leur croissance est très rapide. Les voies urinaires du félin étant très petites, solliciter les services d’un chirurgien spécialiste est souvent nécessaire – avec le coût monétaire que cela implique.
D’autre part, il existe une toute nouvelle approche dans le monde vétérinaire, connue sous le nom de « lithotripsie extracorporelle par ondes de choc ». Grâce à l’utilisation de techniques non invasives, le but est de briser les cristaux en plus petits morceaux, afin que le chat puisse les expulser par lui-même. Malheureusement, très peu de vétérinaires ont recours à cette procédure.
Quelques remarques finales…
Un chat asymptomatique avec de petites urolithes devra consulter le vétérinaire tous les trimestres ou 6 mois, afin que sa situation soit évaluée. En revanche, ceux dont les uretères sont bouchés sont sujets à une intervention chirurgicale immédiate.
80 % des félins opérés survivent au moins 2 ans de plus. Du côté des chats qui suivent seulement un traitement médicamenteux, le pourcentage est de 66 %. Le pronostic varie donc selon la procédure utilisée et, bien entendu, l’état général de l’animal.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
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