Que sont les salpes et que savons-nous d'elles ?
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Les salpes sont des tuniciers pélagiques et forment la famille des Salpidae. Il s’agit du groupe le plus diversifié au niveau taxonomique de la classe des Thaliacés.
Ces animaux en forme de tonneau se déplacent à travers les mers en effectuant des mouvements contractiles. Ils parviennent ainsi à générer un mécanisme de propulsion à réaction extrêmement efficace.
Les salpes sont largement répandues dans presque tous les océans et connaissent une croissance démographique remarquable lorsque la concentration de phytoplancton augmente, leur nourriture de base. Si vous voulez tout savoir sur ces animaux primitifs et curieux, poursuivez donc votre lecture.
Que sont les salpes ?
Les salpes appartiennent au sous- embranchement des tuniciers (Tunicata), sous-embranchement inclus dans le phylum des accords (Chordata). Ces animaux sont phylogénétiquement apparentés aux vertébrés, car, comme eux, ils ont à un moment de leur développement un cordon nerveux dorsal et une notochorde.
Les tuniciers sont les seuls cordés qui ont perdu la segmentation myomérique. C’est-à-dire les “stries” typiques présentes dans la musculature des vertébrés.
Au sein de ce groupe, on retrouve 3 classes différentes : Appendicularia, Thaliacea et Stolidobranchia. Les salpes sont des thaliacés dont la classification regroupe quelque 77 espèces différentes.
En passant en revue la phylogénie des salpes, on s’aperçoit qu’elles sont beaucoup plus liées à l’homme que, par exemple, un insecte ou une méduse. Les larves de la famille des Salpidés ont une notochorde et, bien qu’elle disparaisse plus tard, cela est suffisant pour englober ces êtres vivants dans le même groupe que les vertébrés.
La notochorde est une structure embryonnaire. Elle induit la formation de la plaque neurale dont dérive le système nerveux.
Caractéristiques et mode de vie
Les salpes sont communes dans les mers équatoriales, mais elles sont également réparties dans les eaux plus tièdes et plus froides. Des spécimens isolés peuvent être observés à la dérive, mais ces animaux apparaissent généralement en longues colonies, comme s’il s’agissait d’une chaîne semi-transparente.
Ces tuniciers ont la forme d’un tonneau et se déplacent grâce à la contraction de leur système musculaire primitif. Grâce à ses filtres alimentaires internes, la salpe force le passage de l’eau, ce qui provoque un effet de propulsion par jet très efficace. L’eau entre par la bouche, traverse le corps et sort par l’ouverture auriculaire.
La morphologie exacte varie selon les espèces ; n’oublions pas que le terme « salpe » englobe plus de 50 espèces. Certaines ressemblent à des tonneaux, d’autres se présentent sous une forme allongée semi-transparente. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, certains spécimens rappellent la forme d’un lustre complexe.
L’alimentation des salpes
Les salpes se nourrissent de phytoplancton, c’est-à-dire de l’ensemble des micro-organismes photosynthétiques qui peuplent la mer. Lorsque des explosions de ces algues microscopiques se produisent, les salpes peuvent se multiplier de manière exponentielle, ce qui leur permet de créer des populations géantes en un rien de temps.
Pour cette raison, elles sont considérées comme d’une importance essentielle pour les chaînes alimentaires des écosystèmes. Les salpes transforment le phytoplancton en matières fécales et en matière organique, provoquant des changements mesurables dans les cycles du carbone marin.
De plus, de nombreuses espèces de vertébrés supérieurs se nourrissent de salpes si elles en ont l’occasion. Des études postulent qu’il s’agit d’une épée à double tranchant, car les salpes peuvent accumuler des toxines provenant du phytoplancton. Les animaux qui les dévorent pourraient donc mourir après les avoir attaquées.
Un cycle de reproduction vertigineux
Lorsqu’une salpe solitaire (zooïde) devient suffisamment grande, elle commence à se multiplier de manière asexuée. Une chaîne de cellules quitte le corps de la salpe et donne naissance à des centaines de larves, qui sont génétiquement identiques à l’organisme parental.
D’autres générations de salpes utilisent une stratégie différente. De nombreux spécimens se lient en forme de chaîne, une structure biologique connue sous le nom de blastozooïde. Chaque membre grandit et se nourrit individuellement, mais ils se reproduisent tous. Il est à noter que ce sont des hermaphrodites séquentiels.
Dans un blastozooïde, les femelles arrivent à maturité en premier. Lorsqu’un spécimen se sépare de la formation, il devient zooïde et recommence le cycle asexué.
En somme ces animaux sont beaucoup plus proches des vertébrés que leur morphologie pourrait l’indiquer à première vue. Ils ont une notochorde au stade larvaire, ils se déplacent parfaitement dans l’environnement et ils ont, qui plus est, un cycle de reproduction extrêmement complexe.
Les salpes sont essentielles pour le rétablissement du cycle de la matière organique dans tout écosystème dans lequel elles se trouvent. Ces organismes très basiques transforment le phytoplancton en matière organique en le consommant, augmentant ainsi la quantité de carbone produite naturellement.
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- Metcalf, M. M., & Bell, M. M. (1918). The Salpidae: a taxonomic study. US Government Printing Office.
- Yount, J. L. (1958). Distribution and ecologic aspects of central Pacific Salpidae (Tunicata).
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