Logo image
Logo image

Requin grande-gueule : habitat et caractéristiques

5 minutes
Le requin grande-gueule est très lent, raison pour laquelle il est souvent attaqué par les autres requins, qui sont capables d'arracher des morceaux de sa peau.
Requin grande-gueule : habitat et caractéristiques
Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Le requin grande-gueule (Megachasma pelagios) est l’une des espèces les plus rares et les moins connues au monde. Depuis sa découverte en 1976, seulement 117 spécimens ont été signalés et la plupart étaient des spécimens échoués sur la plage ou pêchés accidentellement. L’une de ses principales caractéristiques est sa gueule géante, d’où son nom.

Ce poisson cartilagineux est un proche parent du requin-baleine, il est donc assez voyant, mais n’est pas dangereux. Si vous voulez en savoir plus sur cet animal, poursuivez donc votre lecture.

L’habitat du requin grande-gueule

Malgré le manque d’informations sur cet animal – car il n’est pas facile de trouver ce requin – on connaît certaines de ses caractéristiques. Les enregistrements des localités où cette espèce a été trouvée ont montré qu’il est cosmopolite, puisqu’il est distribuée dans des mers à températures et climat tropicaux.

Il a été établi que ce requin est capable de vivre dans 3 des 5 océans du monde : le Pacifique, l’Atlantique et l’Indien. Des spécimens ont même été identifiés dans des endroits comme le Japon, Taïwan et les Philippines, où les rencontres avec cet animal se sont multipliées.

Ses habitudes sont comparables à celles des espèces pélagiques, car cet animal se déplace constamment vers la surface. De plus, il vit en moyenne à une profondeur de 20 mètres la nuit, et de 150 mètres le jour.

Origine et classification

En 1976, alors que la marine américaine levait son ancre flottante, un requin grande-gueule de 4,46 mètres de long s’était retrouvé dans son filet. Le spécimen pesait 750 kilogrammes et son estomac était plein de krill. À partir de ce moment, ses ravisseurs l’ont appelé megamouth, en raison de sa grande gueule.

La deuxième rencontre avec cet animal n’a eu lieu qu’en 1984, en Californie, où de la même manière, un requin grande-gueule a été pris dans un filet de pêche par accident. A cette occasion, le requin était encore vivant. Ce dernier pesait 700 kilogrammes et mesurait 4,5 mètres. Le spécimen a été conservé et peut être obervé au Musée d’histoire naturelle du comté de Los Angeles.

En 1983, Taylor, Compagno et Struhsaker ont décrit et nommé le requin grande-gueule. Depuis, il a été placé dans l’ordre des Lamniformes, en tant que proche cousin du requin-baleine et du requin pèlerin.

En raison de la rareté des informations à son sujet, son origine évolutive n’a pas été déterminée, mais il existe deux hypothèses. La première est basée sur la morphologie de ses dents en forme de couronne, qui semble indiquer qu’il était capable d’habiter les eaux d’il y a 36 millions d’années. La théorie est fondée sur les multiples archives fossiles qui ressemblent à l’espèce.

La deuxième hypothèse est basée sur l’analyse moléculaire, dans laquelle, à travers son ADN, son origine est estimée à 100 millions d’années. Ces écarts ne signifient pas que l’une des deux hypothèses est erronée, mais plutôt qu’il est impossible de déterminer son origine avec les informations actuelles.

Les deux hypothèses ont leurs fondements. Ce n’est donc qu’une question de temps avant que cette énigme ne soit résolue.

Distribution mondiale

Bien que cet organisme ait une large distribution, il est susceptible d’être affecté par les saisons. En d’autres termes, sa présence dans divers océans peut augmenter ou diminuer, selon la période de l’année. Leurs schémas de déplacement semblent être liés à la disponibilité de la nourriture.

Les caractéristiques physiques du requin grande-gueule

L’une des principales caractéristiques du requin grande-gueule est sa grande taille : il est capable de mesurer plus de 5 mètres de long. Les femelles peuvent atteindre jusqu’à 7 mètres de long, ce qui est un exemple clair du dimorphisme sexuel de l’espèce.

Son corps est doux et flasque au toucher, tandis que sa forme est similaire à celle d’un têtard, avec une grosse tête et un corps qui se rétrécit lorsqu’il atteint la queue. Sa bouche est très grande, aux bords arrondis et elle s’étend derrière les yeux. De plus, il a de petites dents en forme de couronne, avec des rangées de 85 à 100 dans chaque mâchoire.

Les fentes branchiales sont assez longues, en plus de comprendre deux petites nageoires dorsales et une nageoire anale. Sa couleur est typique des elasmobranchii : les nuances varient entre le noir, le bleu et le gris, et son ventre est blanc.

Caractère et comportement

Cet organisme préfère généralement nager à faible profondeur. La nuit, on le trouve entre 12 et 25 mètres de profondeur. Mais il se déplace jusqu’à 120 ou 166 mètres de profondeur pendant la journée, et est constamment en mouvement pour se nourrir. Ce comportement semble suivre la migration verticale du zooplancton, une grande partie de leur régime alimentaire.

Les caractéristiques du requin grande-gueule en font une espèce lente à la nage, puisqu’il ne parcourt qu’un mètre par seconde. C’est compréhensible, car sa musculature est assez faible et ses nageoires sont trop molles.

Régime et alimentation

La base du régime alimentaire de cet organisme est le krill. Cependant, il consomme également quelques copépodes et du zooplancton. Cela fait de lui une espèce filtreuse, qui aspire une partie de l’eau afin d’attraper sa nourriture.

Le requin grande-gueule profite de sa grande bouche pour pouvoir absorber le plus de nourriture possible. Cependant, contrairement aux autres – et parce que sa physiologie est faible – il doit aspirer plutôt que chasser activement sa proie, comme le fait le requin-pèlerin.

Reproduction du requin grande-gueule

Cette espèce semble atteindre la maturité lorsqu’elle atteint 4 mètres de long chez les mâles et 5 mètres chez les femelles. Elle se reproduit tout au long de l’année et met bas à proximité des régions tropicales.

La fécondation de es poissons cartilagineux est interne et ils ont des rencontres copulatoires qui peuvent laisser des cicatrices. Ce requin est une espèce ovovivipare, donc ses petits se nourrissent du vitellus à l’intérieur de leurs mères.

Statut de protection et de conservation

Cet organisme est classé parmi les espèces les moins préoccupantes. Cependant, cela est dû au manque d’informations sur ses populations. Il est probable que malgré cela l’espèce ait une population stable, puisque, depuis sa découverte, les rencontres avec cet animal se sont lentement multipliées.

Some figure

La planète est recouverte de près trois quarts d’eau, le nombre d’espèces aquatiques existantes peut donc être très élevé. Il est possible qu’à l’avenir nous continuions à découvrir de plus en plus d’animaux marins qui pourraient nous surprendre, comme ce requin. Il n’est pas nécessaire de les craindre ; il faut apprendre à les connaître et les comprendre.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Martin, A. P., Pardini, A. T., Noble, L. R., & Jones, C. S. (2002). Conservation of a dinucleotide simple sequence repeat locus in sharks. Molecular Phylogenetics and Evolution23(2), 205-213.
  • Shimada, K., & Ward, D. J. (2016). The oldest fossil record of the megamouth shark from the late Eocene of Denmark and comments on the enigmatic megachasmid origin. Acta Palaeontologica Polonica61(4), 839-845.
  • Watanabe, Y. Y., & Papastamatiou, Y. P. (2019). Distribution, body size and biology of the megamouth shark Megachasma pelagios. Journal of fish biology95(4), 992-998.
  • Nakaya, K. (2010). Biology of the megamouth shark, Megachasma pelagios (Lamniformes: Megachasmidae). In Proceedings of an international symposium—into the unknown, researching mysterious deep-sea animals. Okinawa: Okinawa Churaumi Aquarium (pp. 69-83).
  • Castillo-Géniz, J. L., Ocampo-Torres, A. I., Shimada, K., Rigsby, C. K., & Nicholas, A. C. (2012). Tiburón bocudo juvenil, Megachasma pelagios, capturado en la costa del Pacífico de México, y su relevancia para la diversidad de los peces condrictios en México. Ciencias marinas38(2), 467-474.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.