Logo image
Logo image

Les soins à prodiguer au discus

7 minutes
Pendant leur saison de reproduction, les discus deviennent plus foncés, les larves étant attirées par le manque de lumière (phototaxie négative). Grâce à cela, la progéniture parvient à localiser ses parents pour se nourrir.
Les soins à prodiguer au discus
Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Rédigé et vérifié par le biologiste Cesar Paul Gonzalez Gonzalez

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Le poisson discus est une espèce très appréciée des aquariophiles, mais il est également réputé pour ses soins compliqués. Le discus est considéré comme le roi des poissons d’aquarium (d’eau douce), car il a des couleurs et des formes étonnantes qui attirent l’attention. Son comportement est aussi digne d’un roi, car il est raffiné, calme et élégant.

Ce poisson appartient à la famille des cichlidés, au sein du genre Symphysodon, qui comprend tous les types de poissons discus. Si vous voulez en savoir plus sur les soins de ce roi, continuez à lire cet article.

Les caractéristiques du discus

Le discus est un poisson d’eau douce qui peut mesurer jusqu’à 15 centimètres de long. La forme de son corps est aplatie, ronde et fine, presque à la manière d’un disque, d’où son nom. De plus, ses nageoires dorsale et anale recouvrent une grande partie de son corps, lui donnant une forme plus ovale.  se termine par une nageoire caudale en forme d’éventail.

Sa coloration particulière est l’une des raisons pour lesquelles ce poisson est célèbre. Les motifs aux nuances de rouge, vert, marron et turquoise parviennent à créer des formes assez attrayantes à l’œil. Aussi, des taches, des bandes et des lignes habillent le corps de ce poisson.

Les variantes

A l’heure actuelle, 3 espèces de poissons discus sont reconnues, dont la principale différence est la couleur du corps. En matière de soins, rien ne change. Selon un article de la revue scientifique Evolutionary Biology, ces trois espèces sont les suivantes :

  • Symphysodon discus : les spécimens de cette espèce sont rouges. Ils proviennent du Rio Negro au nord de l’Amazonie et du Rio Abacaxis, au sud.
  • Symphysodon tarzoo : de couleur verte, ce poisson est originaire de l’ouest de l’Amazonie, dans les montagnes de l’Arco de Purus.
  • Symphysodon aequifasciatus : cette espèce, qui se caractérise par sa couleur café, est originaire de l’Amazonie orientale et habite les rivières Negro et Solimoes.

Ces trois types de poissons sont considérés comme des morphotypes établis, grâce au fait qu’ils sont étayés par des études génétiques. De manière générale, on peut dire que tous habitent à peu près les mêmes régions, et ils peuvent même cohabiter sans problème majeur.

Ainsi, la possibilité qu’ils s’hybrident les uns avec les autres est élevée. Cela explique pourquoi il existe une grande diversité de poissons discus aujourd’hui.

Some figure

Enfin, il faut noter que la faune sauvage et les organismes captifs sont différents. En effet, des hybridations artificielles ont été réalisées pour conserver certaines caractéristiques plus attractives. On pourrait dire que nous sommes confrontés aux premières étapes de la domestication et de la sélection artificielles.

L’habitat naturel du discus

Ce poisson est originaire d’Amérique du Sud, où il habite les rivières et les forêts inondées de l’Amazonie. L’espèce vit dans des eaux peu profondes et à faible débit, et où la végétation est généralement abondante. Dans le cas des forêts inondées, le milieu est un peu acide, en raison de la quantité de feuilles mortes et de matière organique qui les compose.

Son comportement dans l’aquarium

Cette espèce est généralement pacifique, dlld peut donc vivre avec d’autres poissons. Cependant, ce n’est pas tout le temps le cas : pendant leur saison de reproduction, ces poissons deviennent territoriaux et agressifs, afin de défendre leurs petits. Il vaut alors mieux ne pas les inclure dans des aquariums avec des poissons très actifs, afin de minimiser les risques.

Ce cichlidé est grégaire, ce qui signifie qu’il vit naturellement en groupes de 6 à 20 spécimens. Pour cette raison, les propriétaires de spécimens de ce type en ont généralement plusieurs dans le même étang.

Malgré cela – et bien que ce ne soit pas la meilleure option – certains spécimens parviennent à survivre seuls. Cependant, gardez à l’esprit que cette option met la vie de l’animal en danger.

Enfin, cette espèce est timide : elle cherche refuge face à tout signe de danger. Sa forme plate lui permet d’accéder à des endroits très étroits où elle peut s’abriter. C’est donc un poisson très sujet au stress, une caractéristique à prendre en compte lorsque l’on souhaite avoir un discus.

La préparation du réservoir

Une expérience préalable avec d’autres poissons est nécessaire avant de commencer la préparation de l’aquarium, car cette espèce est difficile à entretenir. Cela est dû à sa sensibilité aux changements de la qualité de l’eau, en plus de sa nette intolérance au stress.

L’aquarium doit contenir au moins 200 litres d’eau et environ 50 ou 80 litres supplémentaires doivent être ajoutés pour chaque poisson que vous souhaitez avoir. N’oubliez pas que ces poissons doivent vivre en groupes de 4 spécimens ou plus, donc il faut prévoir un réservoir de 400 litres ou plus.

Pour améliorer leur qualité de vie, l’aquarium doit contenir des rochers, des plantes ou des structures qui permettent aux poissons de se cacher. Avant l’arrivée du nouveau membre, le réservoir doit déjà être installé à l’endroit où il restera en permanence, afin de réduire réduire le stress causé par l’évolution de l’habitat et le transport.

Paramètres et conditions de l’eau

Toutes les variétés de discus sont assez sensibles à leur environnement. C’est pourquoi il est recommandé de respecter strictement les paramètres suivants :

  • Type de substrat : sable et gravier (combiné).
  • Lumières : modérées, favorisant la présence de grottes ou de zones sombres.
  • Température : 27,8 à 31,1 degrés centigrades.
  • pH : 6-6,5 (légèrement acide).
  • Dureté : 10-15 dGH.
  • Mouvement de l’eau : modéré.
  • Changement d’eau : hebdomadaire, au moins 25 % du volume d’eau total.

Il est recommandé d’installer un équipement automatisé qui maintient la qualité et les conditions de l’eau, car cela réduit la quantité de travail. Ce n’est pas obligatoire, mais cela facilite grandement l’entretien des poissons discus.

Précautions à prendre et soins supplémentaires

Une fois que vous avez acheté le poisson, la première chose que vous devez faire est de l’acclimater à sa nouvelle maison. Pour cela, vous devez l’exposer à la température de l’aquarium, en faisant flotter le sac dans lequel le poisson se trouve sur le réservoir pendant une vingtaine de minutes.  Après cela, vous devriez commencer à mélanger petit à petit l’eau de l’aquarium et l’eau du sac.

Bien qu’il s’agisse d’un processus fastidieux, il est extrêmement important que le spécimen s’adapte à son nouveau foyer : chez les espèces difficiles comme celle-ci, une mauvaise acclimatation peut coûter la vie au spécimen. Si vous n’avez jamais fait une telle expérience, peut-être devriez-vous opter pour un autre poisson moins sensible à ces changements.

L’alimentation du discus

Les discus sont des organismes carnivores, bien qu’ils mangent parfois de petites portions de plantes. Ainsi, la nourriture vivante, comme les crevettes de saumure ou les Daphnies, est la meilleure option pour ces poissons. Toutefois, n’excluez pas les préparations commerciales à base de flocons, il arrive parfois que ces poissons les acceptent.

Le meilleur choix est de conserver un mélange d’aliments vivants et d’aliments surgelés, ainsi que de déposer des plantes dans leur environnement, afin que leur alimentation soit équilibrée. Cette espèce n’a besoin de manger que deux ou trois fois par jour, en petites quantités. Il faut éviter la suralimentation.

Reproduction

La reproduction en captivité de ce cichlidé est difficile et compliquée, car les exigences sur les conditions de l’eau sont plus importantes. Malgré cela, ce processus a été réalisé avec succès à plusieurs reprises, mais uniquement par des experts.

Lors de la reproduction, les mâles de l’espèce deviennent territoriaux, afin d’attirer l’attention de la femelle. Une fois le couple établi, tous deux cherchent une place parmi la végétation, pour la nettoyer et pouvoir y pondre leurs futurs œufs. Ceux-ci sont généralement assez collants, ils peuvent donc être suspendus sur des rochers, sur la végétation ou même sur la paroi des réservoirs.

Les larves éclosent au bout de 62 ou 74 heures. Les parents s’en occuperont tout le temps, à tour de rôle. Ces derniers sécrètent une sorte de mucus qui sert de nourriture aux jeunes, quelque chose de similaire à ce que font les mammifères. Les larves adhèrent ainsi à la peau de leurs parents, qui vont en prendre soin jusqu’à ce qu’ils deviennent indépendants.

Some figure

Enfin, il ne reste plus qu’à insister de nouveau sur la préparation préalable à l’arrivée de l’animal : toutes les conditions citées doivent être réunies pour le maintenir en bonne santé. Entretenir des discus n’est pas facile, vous devez donc vous assurer que vous avez toutes les informations pertinentes à leur sujet.

Vous avez une vie entre vos mains et sous votre responsabilité. Un animal de compagnie n’est pas un jouet, mais un engagement.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Koh, T. L., Khoo, G., Fan, L. Q., & Phang, V. P. E. (1999). Genetic diversity among wild forms and cultivated varieties of discus (Symphysodon spp.) as revealed by random amplified polymorphic DNA (RAPD) fingerprinting. Aquaculture173(1-4), 485-497.
  • Amado, M. V., Farias, I. P., & Hrbek, T. (2011). A molecular perspective on systematics, taxonomy and classification Amazonian discus fishes of the genus Symphysodon. International Journal of Evolutionary Biology2011.
  • Crampton, W. G. (2008). Ecology and life history of an Amazon floodplain cichlid: the discus fish Symphysodon (Perciformes: Cichlidae). Neotropical Ichthyology6, 599-612.
  • Ready, J. S., Ferreira, E. J., & Kullander, S. O. (2006). Discus fishes: mitochondrial DNA evidence for a phylogeographic barrier in the Amazonian genus Symphysodon (Teleostei: Cichlidae). Journal of Fish Biology69, 200-211.
  • Hildemann, W. H. (1959). A cichlid fish, Symphysodon discus, with unique nurture habits. The American Naturalist93(868), 27-34.
  • Abd El-Ghany, N. A., El-Khatib, N. R., & Salama, S. S. (2014). Causes of mortality in discus fish (Symphysodon) and trials for treatment. Egypt J Aquac4, 1-12.
  • Mohammadi, F., Mousavi, S. M., & Rezaie, A. (2012). Histopathological study of parasitic infestation of skin and gill on Oscar (Astronotus ocellatus) and discus (Symphysodon discus). Aquaculture, Aquarium, Conservation & Legislation5(2), 88-93.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.