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Le comportement des pingouins

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Les pingouins sont des animaux grégaires, monogames et dépendants des cycles annuels de lumière et d'obscurité.
Le comportement des pingouins
Dernière mise à jour : 11 juillet, 2021

Le comportement des pingouins, ces animaux noirs et blancs qui vivent au-dessus de la glace, est profondément lié aux océans et aux cycles lumineux saisonniers. Ces animaux se caractérisent également par leur grégarité. Cela fait des années que l’on étudie leur comportemen, soit pour leur préservation, soit pour l’intérêt qu’ils suscitent.

Leurs adaptations aux eaux froides où ils vivent et se nourrissent sont uniques, mais elles constituent également un handicap à leur survie alors que le changement climatique fait fondre et fragmente leur habitat année après année. Si vous voulez mieux connaître ces animaux, poursuivez donc votre lecture.

Les caractéristiques des pingouins

Les pingouins appartiennent à l’ordre des Sphenisciformes et à la famille des Spheniscidae. Il existe 6 genres et environ 18 espèces qui sont exclusivement distribuées dans l’hémisphère sud.

La seule exception à cette règle générale est le manchot des Galápagos (Spheniscus mendiculus), que l’on trouve dans les tropiques.

Les adaptations des manchots à la vie aquatique sont vraiment intéressantes. Voici les plus importantes :

  • Leurs ailes sont inutiles pour voler : ces structures ressemblent davantage à des nageoires, qu’ils utilisent sous l’eau pour nager.
  • Leur capacité à retenir leur souffle est étonnante : certaines espèces peuvent plonger pendant près de 20 minutes à une profondeur de 500 mètres.
  • Des os solides : comme ce ne sont pas des oiseaux volants, leurs os ne sont pas pneumatisés et leurs articulations sont assez rigides, ce qui leur donne suffisamment de poids pour plonger.
  • Un plumage épais : Les plumes des manchots sont petites et nombreuses, au point qu’elles ressemblent à des poils. Ils conservent ainsi la chaleur.
  • Une anatomie fusiforme et hydrodynamique : Grâce à leurs pattes palmées et à leur corps en forme de torpille, les manchots peuvent nager à très grande vitesse.
  • Le smoking du pingouin : sa coloration caractéristique lui sert de camouflage, puisque vu d’en bas il peut être confondu avec un morceau de glace, et vu d’en haut, il se fond avec les fonds marins. Il peut ainsi esquiver ses éventuels prédateurs.

Enfin, il faut noter que les pingouins sont des oiseaux piscivores. Ils mangent donc des poissons, du plancton, des petits crustacés et des calmars. Ils sont adeptes de la chasse seuls, bien qu’ils vivent en groupe à la surface.

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Le comportement des pingouins

C’est une espèce grégaire qui passe la plupart de son temps au sein de sa colonie. Certains taxons, comme le manchot royal (Aptenodytes patagonicus) sont organisés de manière hiérarchique, avec une figure féminine dominante qui agit comme un guet, car elle est généralement située en hauteur pour surveiller l’apparition possible de prédateurs.

En règle générale, les pingouins ne sont pas agressifs. Étant des animaux de proie pour les orques, les requins blancs et les léopards de mer, leur tendance sera toujours de fuir et non de se battre, à moins qu’il ne s’agisse de défendre les jeunes.

Le comportement social

Certaines colonies de pingouins peuvent compter plus de 1000 individus. Cela favorise les chances de survie face aux attaques de prédateurs, car les spécimens peuvent s’avertir mutuellement du danger. De plus, au milieu d’une marée noire et blanche, il est plus difficile de choisir une proie précise.

Vivre en groupe favorise la recherche d’un partenaire pour les jeunes, qui sont tous nés en même temps. C’est aussi un facteur de protection pour les jeunes.

Le comportement des pingouins en captivité

Bien que les manchots ne développent normalement pas de troubles du comportement en captivité, le confinement modifie bien évidemment leur comportement. Les espèces migratrices suppriment souvent cet instinct dans les installations fermées, en particulier lorsque de nouveaux spécimens entrent.

Dans les espaces confinés, des comportements tels que la marche, le toilettage ou la lutte pour le territoire sont également observés plus fréquemment si leur zone d’action est limitée. D’autre part, une incidence plus élevée de couples de même sexe a été signalée au sein de petites colonies.

L’apprentissage du pingouin

Les pingouins, comme tout autre animal, sont capables d’apprendre par association. Mûrir est pour eux un apprentissage parfois très précoce, à travers le risque et leur propre expérience. Jusqu’au moment de leur indépendance, les jeunes imitent les comportements de leurs parents.

Le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) apprend à nager, à plonger et à trouver de la nourriture au cours des 5 à 6 années qu’il passe hors de la colonie avant de revenir s’accoupler.

D’autre part, les pingouins subissent un processus d’empreinte à leur naissance, au cours duquel ils se lient émotionnellement aux figures les plus présentes dès la naissance. A travers l’imitation du comportement de leurs parents, ils apprennent à socialiser et à communiquer.

La communication des pingouins

La grégarité implique toujours une forme de communication d’une complexité minimale. En effet, la vie de groupe nécessite des processus tels que l’établissement d’une hiérarchie, la recherche d’un partenaire, l’avertissement de dangers ou de sources de nourriture possibles.

Les pingouins communiquent par des vocalisations et des gestes corporels visuels. Analysons de plus près ces stratégies.

Le langage oral

Chaque pingouin a son propre timbre de voix : ils peuvent ainsi se reconnaître les uns les autres. Il est souvent possible de voir des pingouins appeler leur partenaire à distance. Il en va de même entre les parents et leurs petits.

Les vocalisations varient également lors de la parade nuptiale ou pour exprimer la territorialité. Dans ces cas, les pingouins émettent généralement des cris plus forts accompagnés de gestes de défi, voire d’agressivité.

Le langage corporel

Certaines positions sont spécifiques à des contextes comme la reproduction ou la territorialité. Les adultes poussent subtilement les jeunes pour les ramener au nid ou pour les diriger dans une direction, par exemple.

La position habituelle pour la parade nuptiale implique généralement le déploiement des ailes, la poitrine saillante et une marche oscillante. Cette pose ressemble à celle de la territorialité : ils essaient également d’apparaître plus gros, mais leur démarche est plus directe et s’accompagne généralement de bousculades ou de coups.

Le comportement reproducteur

La maturité sexuelle chez les manchots peut varier selon les espèces de 2 à 7 ans. A l’approche de la saison de reproduction – après la chute des plumes – les comportements de compétition pour la formation de couples et pour la localisation des nids s’accentuent.

Normalement, ce sont les mâles qui courtisent les femelles. Ils construisent des nids ou bien entrent en compétition avec d’autres spécimens de la colonie. Les modèles varient selon les espèces.

D’autres espèces, comme le manchot empereur ou le manchot Adélie, présentent des comportements migratoires à l’approche de la saison de reproduction. Elles retournent sur leur lieu de naissance.

Des animaux monogames

Les pingouins sont connus pour être monogames. On imagine qu’ils vivent en couple toute l’année, alors qu’en réalité leur monogamie revient à choisir généralement le même partenaire chaque année pour se reproduire, mais le reste de l’année, les pingouins vivent en communauté.

Le comportement monogame du cet animal est favorisé dans les groupes stables et dépend du succès de la reproduction. Si un couple ne parvient pas à donner naissance à une progéniture, il est possible que les pingouins changent de partenaire l’année suivante. Lorsqu’un membre du couple décède, les pingouins montrent des signes de stress ou de léthargie.

Il est parfois possible d’observer des couples de même sexe au sein des colonies. Bien qu’ils soient incapables de procréer, des cas d’adoption de descendants orphelins ont été documentés, augmentant ainsi le succès global de la reproduction.

Le comportement agonistique

Les comportements agonistiques — ou comportements agressifs liés à la compétition pour les ressources — sont observés principalement pendant la saison de reproduction. En général, les pingouins plus âgés ont tendance à occuper les meilleurs sites de nidification, ce qui entraîne des conflits avec les plus jeunes.

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Il reste encore beaucoup d’aspects à décrypter chez les pingouins. D’année en année, l’étendue de leur habitat se réduit en raison du changement climatique, ce qui met en danger leur survie. Si nous voulons continuer à en apprendre plus sur ces merveilleuses créatures, la première chose à faire est de récupérer leur habitat que nous maltraitons.


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