Logo image
Logo image

Coucou gris : habitat, caractéristiques et incubation

8 minutes
L'origine du nom de cet oiseau provient de l'interprétation donnée à son chant. Lorsqu'on l'entend chanter, on entend le son "cou-cou", très caractéristique de cet oiseau.
Coucou gris : habitat, caractéristiques et incubation
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les oiseaux sont des espèces qui se caractérisent par leurs soins parentaux chaleureux, puisqu’ils prennent soin de leurs petits jusqu’à ce qu’ils soient capables de voler par eux-mêmes. Cependant, le coucou gris brise complètement ce schéma, puisqu’il ne construit même pas ses propres nids, une caractéristique unique au sein du groupe d’oiseaux.

Cette espèce utilise les nids d’autres espèces pour y déposer ses œufs, qui seront élevés par d’autres oiseaux. C’est ce type de comportement qui a attiré les regards de nombreux chercheurs. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus sur cet oiseau particulier.

L’habitat du coucou gris

Le coucou gris (Cuculus canorus) préfère généralement les zones avec des champs ouverts. Mais il est également capable d’occuper des zones alpines, des forêts ou encore des terres agricoles.

Cet oiseau peut être considéré comme étant omniprésent, puisqu’il habite des régions de toutes sortes et ne dépend que de la disponibilité de nourriture. De plus, à l’exception de l’archipel des Canaries et de Melilla, il est considéré comme un résident estival du territoire espagnol.

Caractéristiques physiques

Cette espèce a un corps long, qui peut mesurer jusqu’à 34 centimètres de long sans la queue, qui elle mesure 15 centimètres. Quant à son poids, elle pèse généralement 2,5 kilogrammes, voire moins. Il n’y a pas de différences importantes entre les mâles et les femelles.

Le dimorphisme sexuel de cet organisme est présent dans la coloration des plumes. Alors que les mâles sont gris, à l’exception du ventre qui est blanc, les femelles, elles, arborent des tons marron-rougeâtre ou bien des tons gris comme les mâles mais avec une poitrine dans les tons gris-marron.

Les jeunes coucous gris sont facilement identifiables, car ils arborent une couleur café et des taches blanches sur le dos.

Some figure

Chant et comportement

En raison de ses caractéristiques particulières, le coucou gris n’est pas une espèce sociale. Les femelles et les mâles sont séparés pendant la majeure partie de leur vie et ne se rencontrent que pendant la période d’accouplement.

Ces spécimens préfèrent passer leur temps à chercher de la nourriture et de nouvelles zones de repos. En effet, ce sont des oiseaux migrateurs qui ne passent pas beaucoup de temps au même endroit, raison pour laquelle ils privilégient la nourriture et le repos. Ils voyagent de l’Afrique vers l’Europe, mais seulement pendant la saison de reproduction.

Il est possible d’observer ces oiseaux dans différents écosystèmes – leurs aires de repos – pendant leur voyage. C’est un oiseau qui aime les milieux boisés, il est donc possible de le voir dans les zones feuillues, les cultures et les zones humides. Une fois arrivé à destination, il devient social, afin de trouver un partenaire.

L’alimentation du coucou gris

Cette espèce est insectivore, et a une préférence pour les chenilles. L’oiseau profite du fait que ces insectes sont méprisés par les autres espèces, car ils n’ont pas un goût appétissant. Cependant, leur régime alimentaire peut également inclure des coléoptères, des libellules et des grillons.

Les femelles affichent un comportement alimentaire inhabituel : elles peuvent manger les œufs ou les petits d’autres oiseaux.

Les espèces de coucou

En général, les oiseaux appelés coucous regroupent un grand nombre d’espèces aux caractéristiques diverses. Cependant, ils appartiennent tous à la famille des Cuculidae. Les genres les plus représentatifs sont les suivants :

  • Genre Morococcyx : ce sont des oiseaux sournois au chant strident, semblable à un sifflement. On les trouve généralement dans les buissons des zones tropicales.
  • Genre Chrysococcyx : le chant de ces petits oiseaux est aussi similaire à un sifflement. Sa distribution couvre l’Indonésie et certaines régions d’Australie.
  • Genre Cuculus : ce sont principalement des espèces migratrices. Certaines ont des comportements parasitaires et sont réparties dans une grande partie de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe.
  • Genre Coccyzus : ce sont des oiseaux furtifs et timides qui vivent dans les forêts denses et les zones riveraines. Ils sont insectivores et apprécient particulièrement les chenilles. Ils sont également migrateurs et passent l’hiver dans les régions d’Amérique du Sud.
  • Genre Dromococcyx : réservés et insaisissables, ils vivent dans la forêt tropicale, où on ne les voit pas très souvent. On les entend chanter au printemps et en été, et peuvent donc sembler absents le reste de l’année.
  • Genre Surniculus : habitants de la région indo-asiatique, ces oiseaux sont généralement sédentaires et difficiles à voir. Ils habitent des zones qui comprend des buissons et une végétation abondante. Leur chant est fort, vibrant et rapide.

Reproduction

Le processus de reproduction a lieu entre avril et septembre, époque pendant laquelle cet oiseau a plusieurs partenaires. C’est pourquoi il est considéré comme une espèce itéropare et polygame.

Il y a un seul événement reproducteur par an. Il se reproduit une fois par an, mais plusieurs fois au cours de sa vie.

Les caractéristiques de la parade nuptiale

Les mâles chantent et déploient leurs ailes en continu afin d’attirer l’attention des femelles. Ils forment aussi un territoire qu’ils défendent des envahisseurs, pour s’accaparer le plus grand nombre de partenaires. Les femelles chantent également dans le but d’attirer des partenaires et de concourir pour le mâle le plus en forme.

Ceci suggère que la femelle sélectionne indirectement le mâle, pour compenser l’usure qu’elle subit lors de la production de ses œufs. En d’autres termes, la mère optimise sa sélection pour avoir des petits avec les meilleures caractéristiques.

Une étude de l’Université de Sheffield a révélé que plusieurs espèces d’oiseaux ont la capacité de stocker du sperme pendant différentes périodes. En effet, ils fécondent leurs œufs de manière interne, ce qui nécessite un réservoir : la copulation et la fécondation ne sont pas des événements synchronisés.

Par ailleurs, l’Institut d’ornithologie de Corée mentionne que la différence de couleur du plumage des femelles est probablement un moyen d’échapper au harcèlement des mâles. En effet, l’absence de soins parentaux provoque des conflit d’accouplement excessifs au sein de l’espèce.

Les deux cas peuvent être liés à un processus sélectif, dans lequel les femelles fixent les règles d’accouplement.

L’incubation du coucou gris

L’une des caractéristiques uniques du coucou gris est son comportement lors de la reproduction, qui explique pourquoi il est considéré comme un oiseau parasite. La femelle, après l’accouplement, pond ses œufs dans les nids d’autres oiseaux, et les petits finissent par être élevés par des parents adoptifs (hôtes).

On les appelle parasites parce que ce comportement nuit aux hôtes qui nourrissent un jeune qui n’est pas le leur. De plus, le coucou jette les œufs des autres espèces pour s’assurer que sa couvée reçoit toute l’attention. Les coucous sont de mauvais parents, qui s’inquiètent toutefois pour l’avenir de leurs petits.

En effet, les mères visitent plusieurs nids avant de pondre leurs œufs : elles sélectionnent les meilleurs pour assurer la survie de leurs petits. Elles laissent un total de jusqu’à 22 œufs, répartis sur plusieurs nids.

Les œufs de coucou varient en couleur. Et ce, parce que la femelle essaie de faire en sorte qu’ils ressemblent à ceux des autres espèces, afin que les hôtes ne remarquent pas la supercherie. Chaque œuf peut mesurer entre 22 millimètres de long et 16 millimètres de large, et peser environ 3,2 grammes.

Une des principales caractéristiques du coucou est sa capacité à parasiter les nids d’autres oiseaux.

Qui sont les oiseaux parasités ?

L’œuf est incubé et protégé par l’hôte. Généralement, les espèces les plus touchées par le comportement du coucou gris sont les suivantes :

  • Pipit farlouse (Anthus pratensis).
  • Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus)
  • Accenteur mouchet (Prunella modularis)

Ce sont les plus touchés, mais ce ne sont pas les seuls. Le coucou peut « infecter » les nids de nombreuses espèces de passereaux.

Une fois que l’œuf atteint le nid des parents d’accueil, il ne leur faut que 12 jours environ pour éclore. Pendant ce temps, les hôtes s’occuperont de leurs parasites et les couveront, car ils pensent que ce sont leurs œufs. Ils « adoptent » ainsi des petits sans s’en rendre compte, et leur apportant tous les soins nécessaires.

La naissance du coucou gris

Lorsque les petits éclosent, ils reçoivent tous les soins de leurs parents adoptifs. De plus, ils apprennent et reproduisent le chant des vrais petits de leur hôte, afin d’attirer leur attention. Grâce à cela, ils sont nourris jusqu’à ce qu’ils atteignent la maturité et apprennent à voler au bout de 17 ou 21 jours.

Ensuite, ces oiseaux effectuent leur vol migratoire pour poursuivre leur cycle de vie. Ainsi, ils retournent en Afrique en ayant uniquement recours à leur instinct naturel, car leurs parents biologiques ne leur ont jamais appris la route migratoire.

Some figure
Un coucou gris parasitant un nid de rouge-gorge.

Le statut de conservation du coucou gris

Cet oiseau est classé dans la catégorie des espèces moins préoccupantes : sa population n’est donc pas en péril. Une des raisons à cela est son comportement parasite : grâce à lui, il n’est pas si sensible aux perturbations de son environnement. Cependant, la perte des forêts est une menace pour cet oiseau.

Dans la nature, les oiseaux parasites ont un fort pouvoir d’attraction, car leur comportement est un bon exemple d’adaptation. Il y a encore beaucoup de choses qu’on ignore sur cet oiseau, mais nous savons que sa supercherie lui a permis de persister dans le temps. Encore une preuve que le processus évolutif favorise les meilleures stratégies de survie…


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Nakamura, H., Miyazawa, Y., & Kashiwagi, K. (2005). Behavior of radio-tracked Common Cuckoo females during the breeding season in Japan. Ornithological Science4(1), 31-41.
  • Birkhead, T. R., & Møller, A. P. (1992). Numbers and size of sperm storage tubules and the duration of sperm storage in birds: a comparative study. Biological Journal of the Linnean Society45(4), 363-372.
  • Brooke, M. D. L., & Davies, N. B. (1988). Egg mimicry by cuckoos Cuculus canorus in relation to discrimination by hosts. Nature335(6191), 630-632.
  • Davies, N. B., & Brooke, M. D. L. (1989). An experimental study of co-evolution between the cuckoo, Cuculus canorus, and its hosts. I. Host egg discrimination. The Journal of Animal Ecology, 207-224.
  • Davies, N. B., Kilner, R. M., & Noble, D. G. (1998). Nestling cuckoos, Cuculus canorus, exploit hosts with begging calls that mimic a brood. Proceedings of the Royal Society of London. Series B: Biological Sciences265(1397), 673-678.
  • Trnka, A., Požgayová, M., Procházka, P., Prokop, P., & Honza, M. (2012). Breeding success of a brood parasite is associated with social mating status of its host. Behavioral Ecology and Sociobiology66(8), 1187-1194.
  • Lee, J. W., Kim, H. N., Yoo, S., & Yoo, J. C. (2019). Common cuckoo females may escape male sexual harassment by color polymorphism. Scientific reports9(1), 1-9.
  • Schulze-Hagen, K., Stokke, B. G., & Birkhead, T. R. (2009). Reproductive biology of the European cuckoo Cuculus canorus: early insights, persistent errors and the acquisition of knowledge. Journal of ornithology150(1), 1-16.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.