10 curiosités sur les sauterelles
Rédigé et vérifié par le biologiste Samuel Sanchez
Nombreuses sont les curiosités sur les sauterelles. Cela fait des siècles que ces beaux insectes sautent et volent à travers les prairies et les jungles des régions tropicales et tempérées du monde. Au-delà de leurs sauts caractéristiques et de leur ton général verdâtre, ces insectes ont d’autres particularités que vous ne connaissez sans doute pas.
Comme toujours dans la nature, il existe des exceptions aux règles générales imposées par la sélection naturelle. Saviez-vous qu’il existe des parents de sauterelles carnivores ? Saviez-vous que certains de ces insectes sont roses à cause d’une mutation ? Si vous voulez en savoir plus sur ce fascinant groupe d’invertébrés, poursuivez donc votre lecture.
1. Il y a de nombreuses espèces de sauterelles !
Lorsque l’on entend le mot « sauterelle », on imagine une sorte de grillon vert ailé. La réalité est que ce groupe présente une diversité impressionnante en matière de morphologie. Ce conglomérat d’insectes est situé dans le sous-ordre des Caelifera, lui-même composé de plus de 2 400 genres et 12 000 espèces.
Toutes les sauterelles appartiennent à la catégorie des orthoptères ou à un ordre supérieur, qui comprend également les criquets et les grillons. On estime qu’il existe plus de 20 000 espèces d’orthoptères dans le monde, sans compter celles qui n’ont pas encore été décrites dans les mystérieuses forêts tropicales.
Au niveau taxonomique, plus de 12 000 espèces d’orthoptères sont considérées comme des sauterelles.
2. Les sauterelles ont un plan d’organisation commun
Comme tout insecte, le corps des sauterelles est divisé en 3 parties : la tête, le thorax et l’abdomen. La tête abrite l’appareil buccal dans sa partie inférieure, en plus de multiples organes sensoriels (yeux composés, yeux simples et antennes). Les mâchoires ont des palpes sensoriels qui aident l’animal à reconnaître sa nourriture.
Le thorax et l’abdomen sont protégés par une série de segments recouverts de cuticules, qui constituent l’exosquelette de l’ invertébré. Trois paires de pattes émergent de la région thoracique, les pattes postérieures étant beaucoup plus puissantes que les autres. Le fémur et le tibia des pattes postérieures ont été affinés au cours de l’évolution pour la locomotion par le saut.
3. Elles sont originaires d’environnements chauds
Les sauterelles sont des herbivores et, en tant que telles, doivent exploiter des niches écosystémiques remplies de matière végétale en constante croissance. Pour cette raison, on les trouve essentiellement dans les zones tropicales de la planète, et sont beaucoup plus rares dans les écosystèmes tempérés. Fait intéressant, de nombreuses espèces préfèrent les terres agricoles aux forêts naturelles.
La présence de sauterelles dans un écosystème est directement liée au nombre d’espèces végétales dont elles peuvent se nourrir.
4. Des corps prêts à sauter !
L’une des curiosités les plus frappantes des sauterelles est qu’elles sont capables de sauter de très grandes distances par rapport à leur taille. Et ce, grâce aux modifications morphologiques que nous avons vues précédemment.
Certaines espèces sont capables de parcourir plus de 70 centimètres en un seul saut. S nous appliquions cela à notre espèce, un humain couvrirait tout un terrain de football en un seul mouvement.
Les sauterelles utilisent ce mode de locomotion pour diverses raisons : fuir leurs prédateurs, s’envoler facilement ou parcourir de longues distances entre les plantes pour se nourrir. Ces insectes accomplissent l’acte en 3 phases différentes et très complexes, dans lesquelles leur exosquelette, leur anatomie externe et leurs muscles puissants jouent des rôles essentiels.
5. Les criquets et les sauterelles sont des parents très proches !
Fait très curieux : les criquets appartiennent au même groupe que les sauterelles. En effets, ces deux espèces sont toutes deux membres de la famille Caelifera.
Les criquets se distinguent par leur taille et par leurs comportements migratoires. Ce sont généralement des orthoptères solitaires, mais à certaines périodes de l’année, elles se rassemblent (swarmings) et détruisent tout sur leur passage.
Ce changement vers la frénésie est dû, en partie, aux variations de la concentration de sérotonine.
6. Ce sont des insectes hémimétaboliques
Les sauterelles sont des insectes hémimétaboliques, c’est-à-dire qu’elles ont une métamorphose incomplète. Ce mode de développement comprend 3 phases vitales très différentes : œuf, nymphe et stade adulte ou imago. Le changement est graduel et il n’y a pas de stade pupe, comme c’est le cas chez les coléoptères ou les papillons, par exemple.
Néanmoins, elles doivent subir une série de modifications de l’exosquelette pour atteindre l’âge adulte. Ce processus est connu sous le nom de mue ou ecdysis et est très délicat pour les sauterelles, surtout les premières heures qui suivent le processus.
7. Certaines espèces sont nuisibles
Les sauterelles sont des animaux herbivores et se nourrissent exclusivement de matières végétales. Elles sont nécessaires au maintien des écosystèmes, car ils transforment les feuilles des plantes en tissus vivants (leur propre corps) qui peuvent ensuite être consommés par les oiseaux, les amphibiens, les reptiles, les mammifères, les oiseaux et autres insectes prédateurs.
Malheureusement, cette capacité à consommer des plantes à un rythme effréné a fait de plusieurs espèces un casse-tête pour les agriculteurs du monde. Comme les études l’indiquent, les orthoptères sont d’importants ravageurs des cultures de maïs et génèrent des pertes annuelles mesurables.
8. Certains parents de sauterelles ne sont pas si amicaux
Parlons maintenant de leurs proches parents, les Tettigonidae. Tous les membres de ce groupe ne sont pas assoiffés de sang, mais certains d’entre eux, comme Acanthoplus discoidalis ont des mâchoires acérées capables de déchirer les coquilles des œufs d’oiseaux et de tuer leurs petits.
D’autres espèces encore plus grandes et plus agressives peuvent même s’attaquer à de petits vertébrés, tels que les lézards et les serpents. Il va sans dire que la morsure de ces prédateurs est pour le moins douloureuse.
9. Il y a des sauterelles roses !
Les sauterelles roses sont considérées comme un exemple d’érythrisme dans le règne animal. Ces insectes incroyables présentent des mutations dans leurs gènes. Être rose dans un monde vert est complexe, le taux de survie de ces invertébrés est donc beaucoup plus faible.
10. Ces animaux méritent le respect
Nombreuses sont les personnes qui perçoivent les sauterelles comme des insectes ennuyeux et désagréables, car elles mangent les récoltes et peuvent devenir des animaux ravageurs. Mais ces animaux font partie intégrante de tout écosystème : ils servent de nourriture à de nombreuses espèces. Se débarrasser d’eux pour des intérêts financiers n’est pas une option.
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