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Les animaux se font-ils des câlins ?

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Sur les réseaux sociaux, il est fréquent de voir des photos d'animaux en train de se faire un câlin. Est-ce réellement le cas ? Explorons cette question sous un angle scientifique.
Les animaux se font-ils des câlins ?
Dernière mise à jour : 09 août, 2021

La manifestation affectueuse la plus classique entre deux amis est le câlin. Nous pouvons croire qu’il s’agit d’un comportement uniquement humain, d’autant plus que certaines espèces n’ont pas de bras, mais ce n’est pas le cas. Saviez-vous que les animaux se font eux aussi des câlins ?

Le câlin n’est rien de plus qu’un comportement pour transmettre un sentiment ou une intention : empathie, réconfort et parfois même un signe de paix. Pour un hominidé, cet acte consiste à enrouler les membres supérieurs autour de l’autre. Chez d’autres espèces, ce même comportement empathique existe, mais il s’exprime d’une autre manière. Poursuivez donc votre lecture pour en savoir plus.

Pourquoi les animaux se font-ils des câlins ?

Les animaux aussi se font bel et bien des câlins, mais il reste maintenant à se demander pourquoi ils le font. Nos câlins sont-ils comparables à leurs câlins ? Ont-ils un rôle affectif ou sont-ils des signes de confrontation ? Dans les lignes qui suivent, nous répondons à ces questions.

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Réconfort

La tristesse éveille l’empathie chez les autres. Partant de cet axiome, une étreinte est la manifestation de la réponse d’aide à la tristesse de l’autre. Par conséquent, il n’est pas rare de trouver des comportements réconfortants chez les animaux.

Chez les bonobos (Pan paniscus), par exemple, les câlins sont plus que fréquents et l’acte en lui-même est identique au câlin humain. C’est une espèce dont les interactions sociales sont fortement basées sur l’affection ; il n’y a pratiquement pas d’agressions.

La primatologue Zanna Clay raconte que les bonobos orphelins vivant dans un sanctuaire au Congo font de longues promenades en se serrant dans les bras, car cela les apaise. Bien que ces câlins soient plus fréquents dans un sanctuaire (où les réfugiés ont subi un traumatisme), dans la nature, ils existent aussi comme un signe de réconfort.

Les câlins n’indiquent pas seulement le réconfort : les orangs-outans « sautent dans les bras » de leurs pairs lorsqu’ils sont surpris par une menace, comme apercevoir un serpent.

Les chimpanzés, bien qu’ayant un tempérament plus belliqueux, sont également réputés pour être des animaux affectueux. Il est ainsi fréquent de voir ce comportement suite à une situation tendus, comme une collision lors d’une patrouille du territoire.

Maintenir la paix

Les câlins ont le pouvoir de dissiper la mauvaise humeur. Les atèles sont le meilleur exemple de cette intention.

Filippo Aureli a étudié cette espèce (Ateles geoffroyi) et ses interactions sociales pendant plusieurs années. Dans ce groupe qui se caractérise par sa dynamique de fission-fusion, l’étreinte ne sert pas tant à réconforter l’autre, mais à éviter les conflits. Il est ainsi fréquent d’observer ce comportement chez les primates ayant des relations problématiques.

Chez ces animaux, le rôle du câlin est d’empêcher qu’un conflit ne se transforme en agression. Aureli déclare que ces animaux se font des câlins parce qu’ils savent qu’ils doivent coopérer, et exposer leur corps à l’autre de cette manière est une indication claire de bonnes intentions.

D’autres animaux qui se font des câlins

Le câlin est plus une manifestation émotionnelle que simplement le fait d’enrouler ses bras autour d’un individu. Chez d’autres espèces, l’affection s’exprime d’une autre façon. Voici quelques exemples :

  • Loutres : l’image de la mère loutre serrant son petit alors qu’ils flottent tous les deux dans l’eau est devenue virale il y a quelques années. En plus du sens pratique de ce comportement – le bébé dort sur le ventre de sa mère -, le lien mère-enfant est grandement renforcé par ce comportement.
  • Lions : la démonstration d’affection la plus semblable à celle d’un câlin pour ces grands félins consiste à frotter la tête contre le menton d’un autre lion. Les lions renforcent ainsi leurs liens sociaux.
  • Chevaux : dotés d’une énorme capacité d’empathie, les chevaux créent des liens et se consolent de plusieurs manières : ils frottent leur tête contre le cou d’un autre spécimen, ou bien posent leur tête sur le dos de l’autre.
  • Koalas : chez cette espèce, le lien mère-enfant est visible, puisque la femelle porte son petit sur son abdomen afin d’assurer sa sécurité.
  • Phoques : chez les phoques, l’étreinte consiste à appuyer une nageoire pectorale sur le dos d’un autre spécimen. C’est un comportement d’affiliation typique des exemplaires qui préfèrent la compagnie à la solitude.
  • Eléphants : l’émotivité des éléphants est profonde et sensible. Ils expriment leur affection en entrelaçant leurs trompes ou en caressant la trompe d’un autre spécimen.
  • Inséparables et Psittacidae : la famille des oiseaux exotiques est habituée à vivre en grands groupes, et nombre d’entre eux tissent des liens durables avec des spécimens de leur espèce. Ces oiseaux se reposent ensemble ou bien se toilettent les uns les autres.
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Il est souvent difficile (ainsi que discutable) de trouver un parallèle entre le comportement humain et animal. Bien que les bases cérébrales des émotions soient pratiquement les mêmes, leur manifestation doit être analysée individuellement afin de ne pas tomber dans l’anthropocentrisme.


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  • Kret, M. E., Prochazkova, E., Sterck, E. H., & Clay, Z. (2020). Emotional expressions in human and non-human great apes. Neuroscience & Biobehavioral Reviews115, 378-395.
  • Aureli, F., & Schaffner, C. M. (2007). Aggression and conflict management at fusion in spider monkeys. Biology Letters3(2), 147-149.
  • Clay, Z., & de Waal, F. B. (2013). Development of socio-emotional competence in bonobos. Proceedings of the National Academy of Sciences110(45), 18121-18126.

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