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La liste positive des animaux de compagnie en Espagne : en quoi consiste-t-elle?

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La création d'une liste positive des animaux de compagnie est liée au problème de la possession illégale de certains animaux. Sachez-en plus ici.
La liste positive des animaux de compagnie en Espagne : en quoi consiste-t-elle?
Ana Díaz Maqueda

Rédigé et vérifié par la biologiste Ana Díaz Maqueda

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Il existe un problème grave et peu visible sur le plan social : la possession irresponsable d’animaux exotiques. L’absence de législation concise et une réglementation insuffisante ont généré des situations environnementales et sanitaires dangereuses. La préparation d’une liste positive est donc un besoin prioritaire.

Le Parlement européen insiste sur le fait que de nombreux animaux ne sont pas aptes à vivre dans des maisons en tant qu’animaux de compagnie. Des travaux sont en cours pour établir une liste d’espèces aptes à la possession domestique afin d’éviter les dommages physiques et psychologiques que subissent de nombreuses espèces exotiques.

Le problème des animaux exotiques

Il y a eu ces dernières années une forte augmentation de la tendance à acquérir des animaux exotiques non domestiqués comme animaux de compagnie. Nous sommes en effet passé de la possession de chiens ou de chats comme animaux domestiques à des êtres vivants totalement sauvages dans des environnements domestiques.

Bien que beaucoup de ces animaux soient très mignons à un âge précoce, ils affichent tous leurs comportements naturels lorsqu’ils atteignent l’âge adulte. Ces comportements sont souvent indésirables pour les humains.

Ce mascotisme exotique comporte un nombre presque incalculable de conséquences. Il affecte presque tous les secteurs de toute société humaine. Tout commence par la capture des animaux.

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Le trafic d’animaux exotiques

De nombreux animaux exotiques sont illégalement capturés dans la nature dans des pays lointains. Il est fréquent que les paysans eux-mêmes pillent les habitats à la recherche de ces animaux. Cela leur apporte en effet des avantages économiques, mais génère également la perte de vies humaines.

Les animaux sont ensuite vendus aux touristes ou font l’objet d’envois illégaux ou légaux vers d’autres pays. Les rares survivants arriveront dans des foyers où, s’ils ont de la chance, vivront pendant un certain temps. La plupart des animaux exotiques que l’on prive de liberté meurent en effet en quelques jours ou quelques mois.

Certaines espèces s’adaptent en revanche bien à la captivité, mais deviennent grandes, destructrices et gênantes. De sorte que leur famille les abandonne souvent dans la nature ou dans des centres de secours.

Certaines des espèces relâchées dans les milieux naturels parviennent à survivre. Elles deviennent alors des espèces envahissantes. Des exemples en Espagne sont le raton laveur, les perroquets de kramer et argentins et le vison d’Amérique. Bien que nous ne répertorions que ces trois cas, il existe des centaines d’espèces exotiques envahissantes.

Si la réglementation espagnole catégorise une espèce comme envahissante, la capture d’un spécimen entraînera systématiquement son euthanasie. En cas de possession d’un animal qui entre dans cette catégorie, il faut donc se rendre dans un centre vétérinaire pour procéder à l’euthanasie de l’animal.

Il existe toutefois peu de visibilité du problème et de sensibilisation du public. Pour tenter de résoudre ce problème, de nombreuses associations soutenues par le Parlement européen élaborent une liste positive contenant les espèces aptes à être élevées comme animaux de compagnie.

Pourquoi une liste positive ?

Tous les pays de l’Union européenne ont une législation plus ou moins étendue et détaillée sur les différents animaux de compagnie qu’ils admettent. L’Espagne ne spécifie pas les espèces qu’elle interdit. Il existe simplement un ensemble de caractéristiques définies qui rendent une espèce potentiellement dangereuse et, par conséquent, illégale.

Cette législation n’interdit donc à aucun moment les oiseaux. D’autre part, elle classe le cobra royal (Ophiophagus hannah) et la tortue sillonée (Centrochelys sulcata) comme dangereux. Le premier pour posséder un poison mortel, la seconde pour peser plus de 2 kilos à l’état adulte. Ce type de législation manque de sens biologique et ne prête pas attention au bien-être animal.

Les caractéristiques de la liste positive

La liste positive qui se développe en Espagne est inspirée de celle mise en pratique en Belgique, laquelle a donné de bons résultats. 5 facteurs sont pris en compte à l’heure d’inclure des espèces comme animaux de compagnie sur cette liste. Ce sont les suivants :

  1. Le bien-être de l’animal. Pour inscrire une espèce sur la liste, elle doit être facile à entretenir et répondre à ses besoins physiologiques, éthologiques et écologiques. Par exemple, si l’animal a besoin de se déplacer quotidiennement dans une rivière, il ne pourra pas entrer dans cette liste. C’est le cas par exemple de la loutre européenne.
  2. Le caractère compromettant pour l’environnement. S’il y a une indication que l’espèce pourrait coloniser différents habitats en cas de fuite, elle n’entrera pas dans la liste. Par exemple, l’escargot africain géant.
  3. La santé humaine. Si l’animal est potentiellement agressif ou dangereux, que ce soit en raison de sa taille, de son poison ou de son comportement, il ne peut pas devenir un animal de compagnie. Cela concerne tous les animaux venimeux , ainsi que les grands et moyens carnivores.
  4. Gestion et élevage. Des informations scientifiques doivent être disponibles sur la gestion et l’élevage en captivité de l’espèce. A défaut, l’espèce ne pourra pas devenir un animal de compagnie.
  5. Le principe de précaution. S’il existe une désinformation sur une espèce ou que nous manquons de données quant à son maintien en captivité, elle n’entrera pas dans la liste.

Enfin, bien que cela ne soit pas inclus comme facteur dans la liste, toutes les espèces compromises dans leur habitat naturel et inscrites à la CITES ou par l’UICN, ne peuvent pas figurer sur la liste. Cela permet d’éviter le commerce de spécimens vulnérables.

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Il est temps d’agir

La possession illégale d’animaux exotiques est un problème très grave et peu visible. Certains animaux souffrent terriblement dans un environnement domestique, l’environnement est compromis et il y a des pertes économiques dans de nombreux secteurs de la société.

Avant d’acquérir un animal exotique, il faut se renseigner sur de nombreuses questions sur l’animal. Par exemple, sa longévité, sa taille, son caractère, son éthologie, ses besoins, ses problèmes de comportement, son danger potentiel, etc. Si vous décidez d’acquérir un animal de compagnie de ce type, assurez-vous d’avoir toutes les informations à son sujet.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Coalición para el listado positivo. (2020). PROBLEMA: MASCOTISMO EXÓTICO. Disponible en: https://www.listadopositivo.org/
  • Eurogroup. (2013). Analysis of national legislation related to the keeping and sale of exotic pets in Europe.
  • Schuppli, C.A. & Fraser, D. (1999).A Framework for assessing the suitability of different species as companion animals.

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