Comment se passe la reproduction chez les poissons ?

Rédigé et vérifié par la biologiste Georgelin Espinoza Medina

Écrit par Georgelin Espinoza Medina

Dernière mise à jour : 22 décembre, 2022

Les poissons présentent une grande diversité, reflétée dans leur apparence, leur taille et leur écologie. Leur façon de se reproduire peut aussi varier d’une espèce à une autre. Toutes les possibilités de reproduction des vertébrés sont présentes chez les poissons. Savez-vous comment se déroule la reproduction chez les poissons ?

Chez ces animaux, le taux de mortalité est généralement élevé dans les premiers stades de développement. Sur des centaines, des milliers, voire des millions de spécimens, seuls quelques-uns atteignent l’âge adulte. Ainsi, établir des stratégies adéquates est essentiel pour la survie.

Les caractéristiques de la reproduction chez les poissons

La variété des formes de reproduction chez les poissons est incroyable. Ces animaux aquatiques se sont adaptés pour tirer le meilleur parti de chaque situation. Voyons en résumé quelques aspects liés à leur multiplication :

• La reproduction est sexuée, avec une diversité de stratégies et de comportements.
• La plupart des espèces sont ovipares, c’est-à-dire qu’elles pondent des œufs. Ceux-ci peuvent être de différentes tailles, couleurs. De plus, le frai a lieu sur une variété de substrats (au fond, entre les plantes, les rochers ou ils restent en suspension dans l’eau). Certains ont des substances collantes qui les aident à rester en place.
• La fertilisation peut se produire à l’intérieur ou à l’extérieur du corps de la mère.
• Les conditions environnementales, telles que la lumière et la température, sont importantes pour la reproduction. C’est pourquoi certaines espèces ont des saisons bien définies pour leur cycle. D’autres ont la capacité de se reproduire tout au long de l’année.
• Le développement peut être direct ou indirect (stades larvaires).
• Certains spécimens produisent un grand nombre de gamètes pour contrer la faible survie aux stades immatures. D’autres, pour leur part, améliorent la stratégie de reproduction en pondant peu d’œufs, mais en prodiguant plus de soins.

Organe reproducteur masculin

L’organe reproducteur mâle est composé d’une paire de gonades appariées, avec des conduits se terminant par le cloaque ou l’ouverture urogénitale. Les poissons produisent une substance blanchâtre, qui correspond au sperme. Certaines espèces ont des nageoires pelviennes modifiées comme structures de copulation. C’est le cas de certains requins.

Organe reproducteur féminin

L’organe reproducteur des femelles varie en fonction de l’anatomie et de la gestation ou de la dépendance de l’embryon vis-à-vis de la mère. Il est généralement constitué des gonade ou ovaires femelles (1 ou 2), de conduits et de l’orifice urogénital.

Les types et formes de reproduction chez les poissons

La reproduction chez ces beaux animaux aquatiques est sexuelle, puisqu’elle se fait par l’intermédiaire des gamètes (mâles et femelles). Nous détaillons ci-desssous les 3 types de reproduction qui existent chez les poissons.

Gonochorisme ou bisexualité

Le gonochorisme, également appelé bisexualité, est le type de reproduction sexuée le plus répandu, non seulement chez les poissons, mais chez tous les autres vertébrés. Il implique deux sexes séparés (dioïques), c’est-à-dire un spécimen qui produit du sperme (mâle) et un spécimen qui génère des ovules (femelle). Le bar commun (Dicentrarchus labrax) et le saumon atlantique (Salmo salar) en sont deux exemples.

Hermaphrodisme

Les espèces hermaphrodites se caractérisent par le fait que chaque spécimen a les deux sexes. En effet, il peut arriver que les deux sexes se développent en même temps dans l’organisme, c’est ce qu’on appelle l’hermaphrodisme simultané ou synchrone. Chez ces espèces, l’autofécondation est rare. La dorade rose (Pagellus bogaraveo) en est un exemple.

D’autres spécimens changent de sexe au cours de leur vie, c’est ce qu’on appelle l’hermaphrodisme séquentiel ou consécutif. Ainsi, ils peuvent naître mâles puis devenir femelles (protandrie) et inversement (protogynie). Comme exemple, nous avons la dorade royale (Sparus aurata), qui est mâle pendant ses deux premières années de vie.

Parthénogenèse

La reproduction par parthénogenèse chez les poissons consiste en la ponte d’œufs produits par des ovules non fécondés. Cependant, certaines espèces doivent s’accoupler avec un mâle d’une espèce apparentée pour que le développement embryonnaire puisse commencer. La progéniture est identique à la mère. Le molly amazone (Poecilia formosa) en est un exemple.

Les poissons ont évolué de 3 manières pour réussir leur reproduction :

• Oviparité. La reproduction passe par la ponte d’œufs. C’est la reproduction pratiquée par la plupart des poissons. La fécondation est externe, c’est-à-dire qu’elle se déroule hors du corps de la mère, une fois la ponte effectuée. La truite (Salmoninae) et le tilapia (Oreochromis) en sont des exemples.
• Ovoviviparité. Dans ce cas, les œufs sont retenus à l’intérieur de la femelle jusqu’au moment de l’éclosion. L’embryon dépend se nourrit des substances vitellines. La fécondation est interne. Les guppys en sont un exemple.
• Viviparité. L’œuf se développe dans le corps de la mère. Parmi les vivipares, nous pouvons citer quelques requins.

Les comportements reproducteurs chez les poissons

La diversité reproductive des poissons comprend également des comportements impressionnants. tels que certaines parades nuptiales, la formation de nids, l’incubation des œufs et les migrations. Nous les analysons ci-dessous.

Cour

Certains poissons ont développé des stratégies de parade intéressantes pour assurer leur reproduction. Cette parade peut être effectuée par l’un ou l’autre sexe, voire même les deux. Par exemple, la femelle saumon du Pacifique (Oncorhynchus kisutch) exécute une danse avec son partenaire avant le frai. Puis elle creuse un trou avec sa queue, pond ses œufs et le mâle les féconde avant qu’elle les recouvre de gravier.

Nids et incubation des œufs

Certains poissons préparent des nids étonnants dans les profondeurs, et les enfouissant dans le sable avec des végétaux, des algues ou des substances collantes qu’ils excrètent, entre autres comportements. Certaines espèces prodiguent des soins parentaux. Par exemple, le tilapia du Mozambique (Oreochromis mossambicu) incube les œufs dans la bouche pour éviter d’abandonner sa progéniture.

Migrations

Ces nageurs peuvent aussi parcourir de grandes distances pour se reproduire. Il existe deux types d’espèces en matière de migration :

• Anadromes. Ces poissons migrent de l’océan et des grands fleuves vers les espaces de gravier où ils sont nés, afin de se reproduire. Le saumon en est un exemple.
• Catadrome. Les parcours s’étendent des milieux d’eau douce dans lesquels ils vivent à la mer. Les anguilles d’eau douce effectuent ce type de migration.

L’hippocampe, un exemple de reproduction chez les poissons

Si vous faites partie de ceux qui pensent que la gestation n’est qu’une affaire de femmes, chez les poissons, la diversité des mécanismes est si impressionnante que ce n’est pas toujours le cas. Un exemple en est l’hippocampe commun, Hippocampus hippocampus.

Cette espèce commence sa reproduction par une parade nuptiale. Les partenaires entrelacent leur queue et dansent pendant plusieurs minutes. La femelle est chargée de faire passer les œufs de son cloaque au sac ventral des mâles, grâce à une papille de 3 millimètres de long. De son côté, le mâle est chargé de s’occuper des œufs pendant une période de près de deux mois.

Passé ce délai, les œufs éclosent. Le père continuera de prendre soin des nouveaux-nés. Le nombre de descendants est nombreux (jusqu’à plus de 400), le mâle a donc un travail ardu et épuisant.

Comme vous pouvez le voir, la reproduction chez les poissons va au-delà de la ponte des œufs. Ces animaux adoptent des comportements des plus étonnants.