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Les régimes végétaliens pour animaux de compagnie ne sont pas complets, selon les experts

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De plus en plus de personnes suivent un régime végétalien et font suivre à leurs animaux de compagnie ce même régime. Or, les experts soutiennent que ce régime n'est pas complet pour les animaux. Poursuivez donc votre lecture pour découvrir la raison.
Les régimes végétaliens pour animaux de compagnie ne sont pas complets, selon les experts
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les régimes végétaliens sont devenus une tendance croissante appliquée aux animaux de compagnie, mais les experts avertissent qu’ils ne sont pas assez complets pour ces derniers. Nous vous invitons ici à découvrir les fondements scientifiques qui soutiennent cette thèse, controversée mais correcte d’un point de vue biologique.

Pour mieux comprendre les concepts professionnels sur l’impact de ces régimes alimentaires sur les animaux de compagnie, il est nécessaire de comprendre d’où viennent les êtres vivants que nous connaissons aujourd’hui comme animaux domestiques, et comment leurs stratégies alimentaires ont changé. Nous vous expliquons tout cela dans les lignes suivantes.

Quels sont les régimes végétaliens pour les animaux de compagnie ?

Le véganisme est un mode de vie basé sur un régime alimentaire qui ne comprend pas d’aliments d’origine animale. Ainsi, les personnes et les animaux domestiques qui suivent ce régime ne consomment pas de protéines animales, de lait ou ses dérivés, d’œufs ni de miel. Les végétaliens évitent également les produits non alimentaires qui ont conduit à l’exploitation d’un animal.

Une étude publiée dans Plos One et appliquée au Royaume-Uni indique que 1/3 des tuteurs végétaliens font suivre un régime alimentaire végétalien à leurs animaux de compagnie.

Parmi les motivations exprimées par les participants, figurent les préoccupations pour la santé de leurs animaux de compagnie, leur engagement envers la durabilité, la préservation de l’environnement et l’empathie pour les autres animaux.

Ainsi, pour certains végétaliens, c’est une contradiction de suivre un régime végétalien et de donner des aliments d’origine animale à leurs animaux de compagnie. D’autant plus que l’empreinte carbone de la production de ces aliments est élevée et nécessite une grande quantité d’eau. Mais quel est l’impact de ce régime sur les animaux ? Poursuivez donc votre lecture.

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Chiens et chats : carnivores, omnivores ou herbivores ?

Les chiens et les chats n’ont pas toujours été nos compagnons. Il y a des milliers d’années, c’étaient des êtres sauvages qui se nourrissaient seuls. La chasse aux autres animaux était leur principale méthode d’obtention de nourriture. Comme l’indiquent les études, l’ancêtre sauvage du chien – la première espèce domestiquée par l’homme – est le loup.

Aujourd’hui, ce sont les gardiens qui fournissent la nourriture aux chiens et aux chats, une nourriture qui doit comporter tous les nutriments nécessaires pour maintenir la santé générale de l’animal. Bien que ces animaux aient abandonné des pratiques telles que la chasse, leur métabolisme présente encore des exigences liées à leurs origines.

Des études indiquent que les chiens sont génétiquement omnivores, c’est-à-dire qu’ils mangent à la fois de la viande et des légumes. Il est important de souligner qu’ils ne sont pas “adaptés” pour digérer un type d’aliment plutôt qu’un autre, on considère donc que leur régime alimentaire est généraliste.

Les recherches indiquent que les chats ont besoin de consommer des tissus animaux pour satisfaire pleinement leurs besoins nutritionnels. Ce sont des carnivores stricts. Les besoins en protéines sont donc fontamentaux pour cette espèce, en raison de leur apport en taurine, acide arachidonique et vitamine A préformée.

Environ la moitié de l’énergie des chats devrait provenir de protéines pures. Le reste doit idéalement correspondre à des graisses naturelles provenant des tissus de leurs proies.

Pourquoi les régimes végétaliens pour animaux de compagnie ne sont-ils pas complets ?

Étant omnivore, il est probable qu’un chien puisse mieux s’adapter à un régime végétalien. Cependant, ce n’est pas la meilleure option.

Dans le cas des chats, les nutriments essentiels à leur croissance et à leur développement optimaux sont réduits dans ces régimes. À tel point que la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (RSPCA) est l’une des institutions qui a le plus communiqué à cet égard.

Récemment, des médias internationaux ont rapporté que la RSPCA avait rendu plusieurs visites à un couple en Australie qui nourrissait ses chiens avec un régime presque végétalien. Le résultat au bout de trois ans : le chien souffrait e malnutrition. Le couple a été condamné à ne pas pouvoir avoir de chiens pendant les 3 prochaines années et à payer une amende de près de 7 000 $.

Au-delà de la malnutrition, il existe diverses pathologies qui peuvent survenir à long terme si vous optez pour le régime végétalien pour nourrir votre animal. Découvrez ci-après quels pourraient être les effets les plus graves de ce régime.

La maladie cardiaque chez le chat

La taurine est un acide aminé essentiel pour les chats. Le bon fonctionnement de leur muscle cardiaque, de leur vision, de leurs systèmes digestif et reproducteur en dépend. Selon les recherches, la cardiomyopathie dilatée est la principale conséquence d’une carence en cet acide aminé essentiel chez le chat.

Compte tenu du fait que l’organisme des félins n’a pas la capacité de produire de la taurine, une carence peut entraîner de graves problèmes pour le chat. En plus des problèmes cardiovasculaires, cette carence peut conduire à la cécité.

Les infections

Les animaux domestiques ont souvent différents types d’infections. Parmi les principales, figurent les infections des voies rénales, les infections urinaires et reproductives, les infections épidermiques (pyodermite) et les infections gastro-intestinales.

En revanche, certaines pathologies, telles que la lithiase urinaire, la cystite bactérienne, les défauts anatomiques et les néoplasmes, sont regroupées sous un seul terme : la maladie du bas appareil urinaire félin (MBAUF). Cette pathologie est typique des chats et est traitée comme une affection multifactorielle.

Une mauvaise alimentation peut entraîner des problèmes chez les chats. Un faible apport en minéraux et un contrôle inadéquat du pH urinaire peuvent déclencher la formation de calculs vésicaux. Bien que cette maladie affecte davantage les chats, elle affecte également les chiens.

Aussi, il a été observé qu’un régime végétalien favorise la diarrhée, conséquence d’une mauvaise digestion qui à son tour provoque un déséquilibre au niveau du microbiote intestinal. La consommation de prébiotiques (micro-organismes vivants), comme l’indiquent les études, favorise la croissance de bactéries qui favorisent la santé intestinale des animaux de compagnie.

Les problèmes osseux

Comme le montrent les recherches, la vitamine D aide à réguler le métabolisme du calcium et du phosphore dans le corps des animaux. Par conséquent, elle est essentiel au développement normal de la structure osseuse de l’animal, en particulier au cours de ses premiers stades vitaux.

Bien que les sources de cette vitamine soient variées, on estime que les régimes végétaliens n’apportent pas la quantité nécessaire. Les aliments d’origine animale sont de meilleurs sources.

Au sein de l’UE et au Royaume-Uni, la seule forme approuvée de vitamine D pour les animaux de compagnie est la D3 ou cholécalciférol, dérivée de la lanoline des toisons de mouton. En raison de l’utilisation d’animaux pour l’obtenir, cette vitamine pourrait être considérée comme non végétalienne.

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Les régimes végétaliens pour animaux de compagnie ne sont pas complets !

Tout au long de cet article, nous avons expliqué pourquoi, selon les experts, les régimes végétaliens pour animaux de compagnie ne sont pas complets. Ce régime alimentaire peut entraîner l’apparition de certaines maladies chez les chats et les chiens, principalement parce que leur organisme est différent du nôtre.

Puisque nous sommes des espèces différentes, nous ne pouvons pas extrapoler nos décisions aux chats et aux chiens sans d’abord considérer tous les facteurs. Ainsi, avant de prendre la décision de changer l’alimentation de ces animaux, il sera toujours nécessaire de consulter au préalable un vétérinaire.


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