Les chats sont-ils en train de devenir nuisibles ?
Le débat éthique sur l’impact de l’être humain sur le reste des espèces est vaste et sans fin. L’un des aspects en discussion concerne le cas des espèces envahissantes, puisque certaines d’entre elles commencent à avoir un impact grave sur les écosystèmes. Par exemple, certaines données indiquent que les chats deviennent nuisibles.
Alors qu’en Espagne les perruches veuves ont occupé une grande partie du territoire d’autres oiseaux, d’autres pays se trouvent dans une situation similaire mais avec les chats. L’un des cas actuellement en discussion est celui de l’Australie, où une croisade contre les chats a été lancée. Découvrez ici les différentes positions sur le sujet et les solutions apportées.
Un nouveau fléau
Les chats représentent un problème dans certaines régions, en raison de leur grande capacité de chasseurs. L’exemple le plus clair est celui de l’Australie, où l’on estime que les chats sauvages tuent 75 millions d’animaux indigènes chaque nuit, notamment des oiseaux, des grenouilles, des petits mammifères et des reptiles.
Les chats sont arrivés en Australie en 1788, avec les premiers navires anglais qui ont débarqué à Sydney avec des intentions de colonisation. A partir de ce moment, les populations de chats se sont installées au fil des ans, envahissant l’espace des espèces indigènes.
Les proies individuelles sont 20 à 200 fois plus susceptibles de rencontrer des chats sauvages que d’autres espèces de prédateurs.
Une situation similaire existe aux États-Unis. Dans ce pays, les chats domestiques tuent entre 1 300 et 4 000 millions d’oiseaux et entre 6 300 et 22 300 millions de mammifères par an. Les populations de chats vivant en liberté ou semi-liberté sont responsables de la plupart de ces chasses.
Les solutions à l’impact des chats nuisibles sur les populations indigènes
Que faire quand les chats deviennent nuisibles ? La seule façon d’atténuer leur impact sur les écosystèmes est de réduire le nombre de spécimens. Malheureusement, la plupart des organismes décident de mettre fin à la vie de ces animaux.
En 2015, le gouvernement australien a annoncé son intention de tuer plus de 2 millions de chats sauvages d’ici 2020 par fusillade, piégeage et empoisonnement. Une récompense pour chaque pelage de chat est même offerte dans certaines régions. Comme vous pouvez l’imaginer, cela a fait l’objet d’une polémique, car c’est une méthode cruelle et inefficace.
Les chats sauvages se méfient des humains et il peut donc être difficile de tirer un coup de feu fatal. Un coup de feu cause souvent des blessures non mortelles et une mort lente et atroce.
Pour éviter ces mesures, d’autres plus compassionnelles ont été proposées, comme le traitement contraceptif dans les colonies félines. Cependant, celle qui gagne le plus en force ces dernières années est la méthode CSRM – capture, stérilisation, retour et maintien. Ce programme permet le contrôle des naissances dans les colonies tout en assurant la vie et la santé des chats sauvages.
Que faire lorsque les chats deviennent nuisibles ?
Bien que la responsabilité ultime de l’élaboration d’un plan de contrôle incombe aux agences gouvernementales, chaque être humain a le pouvoir d’influencer positivement la résolution de ce problème. Parmi les mesures que vous pouvez prendre, figurent les suivantes :
- Adoptez, n’achetez pas. Le commerce de vente de chats ne fait qu’augmenter le nombre de ces animaux dans les rues. En adoptant un chat, vous en sauvez deux : celui qui va devenir votre compagnon, et celui qui prendra sa place au sein du refuge.
- Ne laissez pas votre chat sortir. Outre les dangers que cela représente pour l’animal, vous ne pourrez pas contrôler sa chasse lorsqu’il est dehors. Il chassera même s’il n’a pas faim, car cela fait partie de son code génétique.
- Stérilisez votre chat. La stérilisation évitera qu’il ne se reproduise en cas de fuite ou en cas de visite de chats sauvages chez vous.
- Collaborez avec les gardiens de colonies et de refuges. Ces associations se consacrent à la survie et au bien-être des chats, mais aussi au contrôle des populations, généralement avec la méthode CSRM. Ils ne reçoivent généralement aucun type de soutien ou de subvention du gouvernement, votre aide leur sera donc inestimable.
- Activisme. Il existe de nombreuses formes d’activisme, bien que l’une des plus importantes soit celle qui consiste à faire pression sur les agences responsables pour qu’elles mettent en place des mesures éthiques et efficaces vis-à-vis des populations d’êtres vivants.
Les chats sont des animaux adorés des humains, mais il ne faut pas perdre de vue la responsabilité que leur possession implique. Ces animaux ne peuvent pas payer pour l’erreur de ceux qui les ont adoptés puis relâchés dans la rue où ils ont dû survivre.
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